mercredi 23 décembre 2015

ARCHIPEL DES ÎLES SEYCHELLES






ARCHIPEL DES ÎLES SEYCHELLES ...





















               CRÉOLE


(Les îles Seychelles, anciennement françaises sont devenues anglaises après les guerres Napoléoniennes. Elles ont été peuplées par les Anglais d’esclaves libérés des côtes de Zanzibar)




Chocs sourds
Chambardements d'apocalypse
Bois noirs
De chêne et de châtaigne
Et les relents du coaltar
Voix du fer et du cuivre au grincement des poulies

 Chacals

Mais ne parlons plus de la mèche du fouet
Ni de la fourche au cou
Nos liens détordus sont allés aux sillages sur la mer
Avec les paroles anciennes
Galets de lest polis sur d'autres rives
Issus de navires venant lèges des pays du couchant 

Mots préalables
Prémonitoires
Ramassés au long des estuaires
Mots de fruits et de fleurs
De chemins francs
De cannelle et de muscade
De larmes et de rires
Mots de lignes et d'hameçons

Ô mère !
Un peuple est né de nos erreurs
Il écrit son avenir avec des caractères anciens
Dont l'assemblage est nouveau.



                     











                                                         Victoria



PRESENTATION DES ILES 


        SEYCHELLES




"Chauffez du sucre ... D'abord il fond, puis il épaissit. Vous obtenez le sucre lissé, formant ruban à la cuillère. Ensuite, vous avez du sucre glacé, qui s'étale sur le marbre pour former du sucre candi.

En poursuivant la cuisson, vous avez du sucre boulé, puis le cassé et le grand cassé : Les morceaux se rétreignent, puis se fendent au refroidissement. Si vous continuez à chauffer, vous avez du caramel, qui roussit puis brûle en charbon."

La marmite a bouilli ici, énorme : Un continent la renversa en basculant. Vapeurs et fumées : Le Dragon et Lucifer vaincus ... Ou vainqueurs? - Saint-Georges et sa lance ... Saint Michel et son épée ... Neptune et son trident ... Jupiter et sa foudre ! ... Forces de Titans et les mains du Créateur ... Terribles poussées verticales. La roche cristallise, se rétreint et se fend ... Le magma monte des abîmes, gonfle, émerge, bouillonne ... Les eaux sifflent et fusent.






















Ici, la roche semble neuve encore, de granit gris ou rose. Ici, tout un peuple de monstres à peau plissée, pétrifiés depuis des millénaires : Cachalots échoués au ras des vagues, soufflant des embruns, tortues éléphantines endormies parmi les canneliers, mastodontes couchés par troupeaux, le dos et les flancs ronds. Blocs descendus des pentes, arrêtés de guingois, là où la pâte a durci, en équilibre les uns sur les autres et défiant parfois les lois de la pesanteur.

Le chaudron renversé, les mélasses ont gonflé en bulles, se sont épaissies, ont durci en croûtes, coulant encore un peu puis se figeant pour toujours. À leurs coulées, on reconnaît des torons pétrifiés, des glacis, des étalements, des chutes et des tourbillons. De part et d'autre de leur marche, certaines ont rejeté en moraines des scories, des blocs brisés, d'énormes berlingots. Les glacis s'écoulent, et plongent sous la mer : La Genèse est là tout entière, visible encore ...





















Tandis que l'on fait glisser la barque au long du rivage, la vision devient plus fantastique encore, et plus étrange ... Blocs gris, cannelés, fendus parfois, et marqués de signes ... Boules, obélisques, prismes jaillis d'un seul bloc comme de terrifiants doigts de justice. On peut y voir aussi toute une pâtisserie à l'échelle de géants : Charlottes, pains, brioches. ...






















Blanc sur vert tendre, le sable borde les eaux. La plage est passementée de palmiers. Des lianes de vanille serpentent aux rochers. Des buissons s'accrochent en des endroits invraisemblables : Ils vivent sans terre dans ce monde minéral, forment autant de bonsaïs naturels, portant feuilles ou aiguilles. Ils sont nés là, dans les anfractuosités. Ils survivent, on ne sait comment ... Un vacoa est en vigie en haut de la falaise, juché sur ses multiples pieds. Il voisine avec des agaves aux lames acérées. À la saignée des torrents, les arbres deviennent plus hauts, les falcatas étalent leurs larges frondaisons. Au bout du compte, les toits des maisons des hommes sont rares. Seule la roche est vraie en ses arêtes, en ses volumes, en ses chaussées, en ses éboulis et ses entassements.



































Comme des cerfs-volants tout blancs, les paille-en-queue ... Un, d'abord, puis deux, portés en haut des murailles par les courants ascendants ...

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