LE VENT... LE VENT... LE TEMPS …
Le vent le vent le vent
Vent qui se déroule
Le vent qui
court
Le vent des marées
Vent des saisons
Nous en avons connu des peuples
Qui ne sont plus
Nous en avons connu des mondes
Aujourd’hui disparus !
Sur les pistes des déserts
Passent sans fin
les dromadaires
Chargés d’étoffes
Chargés d’amours
Chargés de rêves
De myrrhe d’encens de cannelle
Des peuples entiers les accompagnaient
Marchant des jours et des jours
Muets
Allant vers d’improbables villes
Le vent se lève
Sur le sable rouge
L’étendue tout entière
Court vers l’autrefois
Routes du sel routes de la soie
Caravanes
d’Égypte ou bien de Chine
Routes enneigées
Ceux de l’empire du Ghana
Et de l’empire de Gao
Peuple des Incas
Romains
Summer Babylone Ninive
Territoires indiens
Chemins des Alakaloufs et des Onas
Une couche après l’autre le sable recouvre leurs os
Jusqu’où devrons-nous creuser
Sous les sables et sous les laves
Sous
les boues et sous la tourbe
Sous
les flots
Dans la
roche et dans la craie ?
Nos
parents sont couchés
Des
continents tout entiers ont dérivé
Des
montagnes ont surgi
Des
soleils ont bondi
Des
étoiles se sont éteintes
Et des
glaciers se sont formés
Des
villes ont été bâties
Fières
Leurs
tours temples et palais
Leurs
murailles
Leurs
noms mêmes ont disparu
Des
fleuves se sont taris
Des
lacs et des mers se sont comblés
Sel
Des flottes entières ont sombré
Des
routes ont été gommées
Des
peuples animaux
Des
espèces et des races
Se sont
éteints à jamais
Combien
d’amis ont disparu
Combien
de villes ont changé de nom
Combien
de pays que l’on ne reconnaît plus
Nous
devinons cela
Mais
nous avions tracé les cartes
Que
sont nos rêves devenus
Nos
théorèmes
Et nos
amours
Les vents
Les vents les ont éparpillés
Nous
avions tracé les cartes
Mais où les bornes placées ?
Poudre
sont devenues
Mêlée à la poussière
Si tu
veux poursuivre ton chemin
Fie-toi à l’étoile tant qu’elle luit
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