vendredi 31 janvier 2020

ADIEUX AU MONDE ...

ADIEUX AU MONDE





J’aurai bientôt quatre-vingts ans          (87ans !)
Je crois qu’à cet âge il est temps
          De dédaigner la vie.
Aussi je la perds sans regret,
Et je fais gaiment mon paquet
           Bonsoir la compagnie !


J’ai goûté tous les plaisirs
J’ai perdu jusques aux désirs
            A présent je m’ennuie
Lorsque l’on n’est plus bon à rien,
On se retire, et l’on fait bien :
           « Bonsoir, la compagnie ! »


Lorsque d’ici je partirai,
Je ne sais pas trop où j’irai ;
Mais en Dieu je me fie :
Il ne peut me mener que bien ;
Aussi je n’appréhende rien :
             « Bonsoir, la compagnie !






Dieu nous fit sans nous consulter,
Rien ne saurait lui résister ;
     « Ma carrière est remplie.
A force de devenir vieux, 
Qui peut- se flatter d’être mieux ?
       « Bonsoir la compagnie !


Nul mortel n’est ressuscité,
Pour nous dire la vérité
      « Des biens d’une autre vie.
Une profonde obscurité
Est le sort de l’humanité,
        « Bonsoir la compagnie !


Rien ne périt entièrement,
Et la mort n’est qu’un changement.
         « Dit la philosophie.
Que ce système est consolant !
Je chante en adoptant ce plan !
         « Bonsoir la compagnie !




Lorsque l’on prétend tout savoir.
Depuis le matin jusqu’au soir,
             « On lit, on étudie ;
On n’en devient pas plus savant ;
On n’en meurt pas moins ignorant ;
              « Bonsoir la compagnie !



                    Lattaignant

   





mardi 28 janvier 2020

jeudi 23 janvier 2020

mercredi 22 janvier 2020

VALPARAISO




HAÎKU






VALPARAISO


                   MAISONS - COQUELICOTS












VIEUX FUNICULAIRES CAHOTANTS











                   L'OCÉAN ET LES CHANSONS




            




             

lundi 20 janvier 2020

LA CAMARDE .....




LA CAMARDE




                     


Depuis ma naissance
Une sorcière est cramponnée dans mon dos
J'ai grandi et elle doit avoir grandi avec moi
Je sens ses ongles dans mes épaules
Et son haleine chaude dans mon cou
Partout je l'emmène avec moi


Vous ne la voyez pas mais elle est bien là
Dans la nuit de ma chambre elle est là
Au bout du sentier elle est là
Au milieu du sentier elle est là
Au milieu de l'océan elle y est
J'ai vu partout des cimetières
Elle m'y conduit



         



Cimetière de mon village
Où reposent mes parents
Cimetières des Antilles
Des bougies les éclairent à la Toussaint
Cimetières anciens des îles de l'Océan Indien
Où les tombes ne sont plus que débris
Croix brisées
Et trous béants
Abandonnés


Autres cimetières
J'ai le souvenirs de certaines îles
Où l'on voit des crânes soigneusement polis
Posés dans un lacis de racines aériennes
J'ai vu
J'ai vu dans les villes d'Asie
J'ai vu sur des bûchers
Au bord des routes
Se consumer des hommes et des femmes
Et puis j'ai vu les cheminées des incinérateurs
Chaque fois que je prends un chemin
La sorcière rit dans mon dos
Je  t'aurai dit-elle
Je t'aurai bientôt !

samedi 18 janvier 2020

ARLES





HAÏKU


               ARLES











Passe le pont du Rhône



           Fuis les arènes sanglantes



                      DEVANT TOI, LA ROUTE  !















vendredi 17 janvier 2020

CHILI .... EN VOL




HAÏKU



                    EN VOL AU-DESSUS DE LA 

             CORDILLÈRE DES ANDES



UNE MER DE NUAGES


           TROIS VOLCANS SEULS AU MONDE


                      TROIS VOLCANS FLOTTANT

jeudi 16 janvier 2020

SAINT GEORGES D'OLERON AU FIL DES SIECLES






Saint Georges d’Oleron
*


L’église de saint-Georges doit être considérée comme faisant partie d’un ensemble de bâtiments, constituant un Prieuré. C’était probablement une véritable petite “cité religieuse”. On en aura une idée si l’on considère que les maisons construites autour des deux places n’ont été construites qu’au XIXeme Siècle : La place et le jardin public actuels ont été aménagés sur l’emplacement de l’ancien cimetière. On passera sous les porches du quartier de la Seigneurie et l’on trouvera des traces de nombreux bâtiments de l’ancien Prieuré, malheureusement très mal conservées. D’autres bâtiments ont été vendus au titre des biens nationaux et détruits ( Le four banal se situait à l’emplacement de la grande maison en pierres de taille qui borde la rue de la République face au square aménagé sur le jardin du Curé, le Presbytère se trouvant à l’emplacement de l’Office du Tourisme;
Le Prieuré de St. Georges avait droit de Seigneurie et levait les taxes, charges et impôts sur un territoire qui s’étendait sur le quart de l’île d’Oléron. Les revenus provenaient de la récolte du sel, de celle du blé et de celle de la vigne. Il dépendait de l’Abbaye de Vendôme(Loir et Cher) et retransmettait ses bénéfices à celle-ci.


Cette statue de Saint Georges fait partie d'une collection italienne

“ Moi, Agnès de Poitiers, je donne au Monastère de la Trinité de Vendôme, dans l’île d’Oleron, l’église de Saint Georges, avec le quart de l’ile d’Oleron et la Chapelle Sainte-Marie du Castrum ( c’est à dire du Château d’Oléron).
Acte dressé en l’an 1040, le jour de la dédicace de l’église de saint-Georges.


HISTOIRE
de L’église
*

XIeme SIÈCLE :

PREMIÈRE MOITIÉ DU XIeme siècle :
Construction de l’église primitive de St. Georges. Certains pensent qu’elle était fortifiée, rien ne permet de l’affirmer, ni dans les traces ni dans les textes. On peut penser qu’il s’agissait d’une église romane complète, en forme de croix latine, avec un clocher. L’examen des traces laissées dans les murs permet cette supposition,( qui reste une supposition).

SECONDE MOITIÉ DU XIeme Siècle
De 1086 à 1096 Éble de Chatellaillon conteste la propriété de l’église et de ses revenus à l’Abbaye de Vendôme à laquelle Agnès de Poitiers en a fait don. Le conflit est tranché par le Pape en faveur de Vendôme.

XIIeme SIÈCLE :
Siècle d’Aliènor d’Aquitaine:
Construction de la partie la plus haute de l’église en style roman. L’église est probablement en forme de croix latine. Il y a certainement un clocher. Les traces montrent bien que les arcs étaient en pleins cintres.


XIVeme SIÈCLE:
Assez curieusement on trouve aux archives nationales
une mention d’une seule ligne par laquelle le Roi Philippe VI de Valois, en 1348, “donne congé” de fortifier Saint Georges, dans l’île d’Oleron.( manuscrit n°273 de Vendôme,f.xxxr°,R)
En 1385 le “droit de naufrage” à “Follerot”est reconnu au bénéfice du Prieuré ( Il s'agit, ni plus ni moins du droit de pillage des épaves ! ).
Au mois de juin 1347, Philippe, Roi de France confirme les décisions de 1146, prises par Louis , Roi de France, et place à nouveau le territoire de St. Georges, en Oleron, sous la spéciale sauvegarde de la Couronne de France.


XVeme SIÈCLE : 
En 1483, ily a au prieuré, en tout et pour tout 4 religieux (3 et le sollacier) et un prévôt. Les bâtiments comportent deux maisons seigneuriales, la prévôté, la prison, des annexes, granges et écuries et un bâtiment aux Boulassiers, village côtier proche de La Brée.




XVIeme SIÈCLE :
C’est le siècle des guerres de religions:
Saccages et mutilations de l’église en 1548, 1557,1561,1568,1584, 1621.
( Pour mémoire : prise de La Rochelle par Richelieu en 1627-28).
Le 30 avril 1579 le Sieur de Rabayne achète "Chaucre-Le-Neuf", avec droit de Baronnie. Il est propriétaire de Chéray et de près à La Brée.
12décembre 1547 (archives du Loir et Cher et archives de la Charente Mme. G253). Déclaration et dénombrement du temporel du prieuré de St. Georges, donné au Roi : Terres, maisons “treuils”, moulins, rentes sur le blé et la vigne,salines ... mais par contre charges et rentes à payer aux supérieurs, au Sénéchal, au prévost ...


XVIIeme SIÈCLE :
Entre 1606 et 1618, reconstruction de l’église grâce à un don du Prieur de La Rochelle. Rehaussement de la nef et des voûtes de la partie la plus haute. L’église prend sa forme actuelle. Dans les bas-côtés, deux voûtes sont en pierre, les autres sont construites en bois par les charpentiers de marine venant de Brouage. Agrandissement des chapelles latérales. Restauration 
( en style Renaissance ) du portail Sud ( qui devait initialement être de style roman. ( traces ).




XVIIIeme SIÈCLE :
Les revenus du Prieuré de St. Georges sont donnés à bail à Jacques Joly, violon ordinaire du Roi en 1717. par décret du Roi, le 26 août 1741 ( archives du Loir et Cher ), le Prieuré et l’église de St. Georges sont donnés à Saint Gratien de Tours, pour l’aider à se relever des dégâts commis par les inondations de la Loire. En 1754, baptême de la cloche. le 20février 1783 (archives du Loir et Cher) L’Évêque de Soissons, Abbé-Cardinal de l’Abbaye de Vendôme donne à bail au Sieur de la Jaille, fermier sortant, pour 13000 livres, le tiers lui appartenant du revenu de la Seigneurie de St. Georges d’Oleron. Laïcisation pendant la Révolution. Vente des Biens Nationaux. L’église elle-même ne souffre pas dans ses oeuvres vives.Elle sert d’abord de lieu de réunions du comité révolutionnaire, puis elle est utilisée comme grange.

JEUDI 13 DÉCEMBRE 2007

XIXeme SIÈCLE :

Samuel Saint-Médard, prêtre, a émigré en Espagne, puis en Angleterre. Il réouvre l'église de st. Georges après l'avènement de Napoléon. Il est nommé Évêque de Tournai par Napoléon au titre du Concordat, mais non installé par le chapitre de cette ville, il revient en 1814 et il est nommé Vicaire Général du Diocèse de La Rochelle.
Construction du campanile actuel en 1886. Construction d’une sacristie derrière le mur Est de l’église. Pose d’enduits de plâtre sur tous les murs (ils vont se déliter et devenir boueux ). Pose de plusieurs statues de goût Saint-Sulpicien, offertes par les paroissiens. Remblai du sol de la nef jusqu’à hauteur du sol du choeur (jusqu’à la plus haute marche de l’escalier du grand portail Ouest) ... Les deux grandes fenêtres de droite ( baies à nervures) sont bouchées et disparaissent sous les plâtres, la porte Sud de la nef disparaît également ainsi que la porte Nord de la nef.


Ouverture de l’oculus de la chapelle de gauche (au-dessus du rétable). Construction d’énormes contreforts extérieurs pour lutter contre la tendance des murs à l’ouverture ( et donc alourdissement de l’aspect extérieur).
Au total, l’église est défigurée. Notons le cadran solaire , La maquette du bateau La Louise, et la figure de proue représentant Ste. Barbe, qui datent de cette époque. Les peintures des nervures de voûtes sont réalisées par un artiste local.

mercredi 15 janvier 2020

PÉRIGORD ....





PÉRIGORD ....









PÉRIGORD







































Ils m’ont jugé à pendre
Que c’est dur à entendre
À pendre et étrangler
Sur la place du …
Vous m’entendez
À pendre et étrangler
Sur la place du marché”
....




“Pleur’pas Nelly
Pleur’ pas Nelly
Demain on va me pendre
Pleur’ pas Nelly
Demain tout s’ra fini”





















Et je dis :


Je dis automne
Je dis enchantement
Et je dis magie



Je dis Jaune franc
Je dis jaune d’or
citron
Je dis jaune persan
pourquoi persan ?
Sénégal
et pourquoi pas ?


Je dis ocre jaune
Terre de Sienne brûlée
ou pas brûlée
Carmin
Écarlate
Magenta
Rubis
Vermillon
Et je dis velours 
cachemire et brocart









Je dis roux
roux surtout
roux
Je dis l’écureuil la queue en panache
Et je dis le chevreuil et je dis le cerf et la biche
Je dis noisette
Et je dis noix
Pomme de mélèze
Et je dis le gland dans son cuir
La châtaigne


Je dis l’écharpe
flottant au petit matin


Et je dis la montgolfière du soleil
Sans bruit
surgie à la tête du grand chêne


Passe 
va doucement où l’imperceptible vent te mène































Château sur la crête
Multiples tourelles
Coupoles
Multiples fenêtres
Longues murailles


Mage
Je dis Magie
Je suis le Magicien
J’ai beaucoup marché sur les chemins du monde
Je marche encore et j’entre dans la ville
Les avenues sont jonchées d’étoiles 
Prends garde où ton pied se pose
Sur les trottoirs j’ai semé des étoiles d’or
J’ai porté la flamme dans les allées de liquidambars
Flammes jaunes flammes rouges













C’est ainsi que je suis entré dans la ville
En passant par le jardin des poètes
Où le marronnier avait roussi


Magie des marchés dans les rues
J’ai fait venir aux parvis des cathédrales
J’ai fait venir ...


... “Y’a un’ si tant bell’ fille lon la
Y’a un’ si tant bell’ fille ...”




J’ai fait surgir des cathédrales et des palais
J’ai orné les murs de corniches et de moulures 
Les fenêtres et les portes d’arches et de meneaux
d’ogives et de vantaux cloutés
J’ai élevé de hautes toitures et des tours
couvertes d’ardoises et de tuiles douces


Et puis sur les places pavées de granit
J’ai installé les marchandes et les marchands


J’ai installé la poésie au milieu de la ville
Et tout est “plume sur la langue”


























Les châtaignes et les noix
Les tomates et les choux
Pommes poires du pays
Conserves de foie gras
Saucisson de canard
Magrets et cous farcis 
Confits cassoulets
Les raisins noirs blancs dorés
Et les figues Ah! les figues !


J’ai servi le vin bourru à nul autre pareil
Le Bergerac et le Pécharmant
Les rouges et les blancs


Et puis je suis entré dans la cathédrale
Les grandes orgues y jouaient
Elles disaient bien que j’étais le Roi
Le Roi 
Mais quand les orgues se sont tues
Un homme noir a joué de la khôra
J’étais le roi du monde !

























On baptisait trois nouveaux-nés avec de l’eau sur le front
Et les vitraux flambaient


Je dis ocre jaune
Terre de Sienne brûlée
et pas brûlée
Carmin
Écarlate
Magenta
Rubis et vermillon


Je dis roux
roux surtout
rousses les fougères
rousses
Et je dis bleu bleu azur bleu


























Et j’ai lancé des ponts
Sous leurs arches on voyait des coupoles et des tours
Des eaux coulaient que l’on aurait voulu plus claires
Mais elles l’avaient été sans aucun doute
en des temps longtemps
Un moulin en témoigne
Des chevelures vertes s’y déploient tout de même
Et des yeux y brillent, clignotants
Des saules y pleurent le temps qui passe
Mais un merle était caché dans le feuillage
Mon Dieu qu’il était gai !

























Alors je suis sorti de la cité par la venelle étroite
Les étoiles d’or sur les trottoirs
Avaient séché un peu
Les pas en avaient détaché des pépites

























L’an prochain il y en aura encore 
Allons je marche dans la poussière d’or 
Par-ci par là une étoile couleur lie de vin
Et les arbres n’ont pas encore fini d’ôter leur robe


Je sais que sous le sol à côté
Est une ville deux fois millénaire 
Je sais 
Je sais que partout 
je marche sur des os brisés.

























“Ne pleure pas Jeannet-ette
Tra la la la la la la la la
Ne pleure pas Jeannet-ette
Nous te marillerons
Nous te marillerons ...”