mercredi 6 septembre 2017

VOL DE NUIT ...



                  EN COURS DE PRÉPARATION




bien l’on pense à l’art des verriers

Rosaces des cathédrales

Iris pivoines nymphéas

Rubis saphirs Chuintement des réacteurs

Continu

Dans le hublot

la soie de la nuit



*
Mais les villes



Une ville dans la nuit

Dix mille mètres

Téhéran tapis magique

Arabesques et couleurs



Ou
opales aigues-marines

oeil de tigre oeil de chat

Améthistes

Pierres de lune

Topazes par milliers

Plumage versicolore du colibri

Incroyable manteau des amants de Gustav Klimt

Jeté sur les déserts d’Ispahan



*

Dubaï posée sur l’eau phosphorescente

Torchères allumées

Dahran où clignotent les feux des navires

 Méthaniers

Longues avenues

Halos des réverbères par milliers



*
NewYork

Dans un océan d’obscurité

Traversé de fleuves de lumières

Se coupant à angles droits

Estacades sur lesquelles glissent

en permanence les phares des automobiles



*



Hambourg Amsterdam

Les flambeaux des usines

Les feux des forges toujours allumés

Et l’infime étoile qui scintille seule

Dans la nuit au beau-milieu de l’Alaska

Ou de la Patagonie.







NOCES À St. VALLIER





NOCES À SAINT-VALLIER




























- «  Je ne sais pas très bien
 

- « Qu’est-ce que tu nous racontes ? …
     Il te suffit de décider … »



Il y a de la myrte et du romarin, des phlox,

des colchiques et des asphodèles, de l’origan

que l’on nomme aussi marjolaine …

Il y a de la menthe et du basilic, de la

verveine et du serpolet, de la sauge et de

l’estragon. Il y a des canneliers, des

 eucalyptus et des lauriers : Lauriers-sauce,

lauriers-tin, lauriers-cerises et laurier-roses…




« Il ne peut y avoir tout cela, dis-tu ? …

-       Si, puisque je le décide : Il suffit de
-        
-       décider » …


 







Montagnettes, collines en amphithéâtre …

L’une des collines écorchée … Pourquoi

celle-là ? 

 -  Pelée par le vent – Cailloux et terre rouge.


Les autres douces, rondes, revêtues de

garrigue. Toits d’un village, tassés au détour

 du chemin.


 


              Je sais que, vers le Sud, il y a la

Méditerranée …

Le bleu du ciel s’en échappe sans doute …

Il aura débordé les pentes.

Près du village, une mer de lavandins

violets. Je sais qu’au-delà, maintenus à

distance, il y a des platanes, mais des

girofliers aussi, des mahoganis …



(Que pensez-vous de ce nom-là ?).



 Il y a aussi des magnolias, flamboyants,

 tulipiers, micocouliers et arbres de Judée !











- « C’est un tableau du Douanier Rousseau ! »

- « Cela est ! »




Un petit nuage rond, gros comme une fleur

de cotonnier … Il sert de lustre. Il réfléchit

la lumière du soleil. Le soleil, lui, il a

déjà roulé de l’autre côté des sommets.

Lumière douce, très douce et claire.




 Odeurs et parfums. Les âmes sont légères.

Une perdrix rappelle …

C’est ainsi … Je le veux …

 Appelez la bartavelle si vous le désirez.












Arrivent les mariés.

Ils flottent au-dessus des lavandins,

mariés de Peynet, portés par les airs,

se tenant par la main. Elle tient un 

bouquet. Lui une rose.




Le bonheur forme traîne et les accompagne.



Les violons sont là, au nombre de trois, venus

d’un pays très lointain, si l’on en juge par

leurs gilets chamarrés.

Ils glissent par-dessus les mimosas.




Une musique chante, elle-aussi venue

d’ailleurs, d’autres espaces et d’autres

 temps de mémoire.





Le nuage-lustre illumine la chapelle des

bergers, minuscule., blanche, entourée de

pâquerettes et de bluets.

Je choisis de faire grimper une clématite

au-dessus du porche. À côté, il y a un cyprès.




La noce est entrée. On s’est assis sur des

bancs de bois. La porte est ouverte à deux

battants.




Un pinceau touche les voilettes, capelines,

Echarpes et foulards. Parfois il pose ses

couleurs un peu à côté : Elles se

prennent alors à exister pour

elles-mêmes, indépendamment des formes.


C’est pourquoi on les perçoit un peu décalées.



Voix profonde, grave, chantant l’Ave Maria
 

D’où venue cette voix ? … Elle déroule des

idées, des images, de larges fleuves et de

longues plaines … On y perçoit tout

aussi bien des prières que  des larmes,

aussi bien des flammes que des regrets …

des espoirs aussi.



Mireille  et  Philippe se sont choisis devant

Dieu et devant les hommes, j’en témoigne.

Ils se sont posés un instant devant l’autel,

le temps d’échanger leurs promesses et leurs

anneaux.









Mères attendries, pères gauches un peu …

Couple nimbé de lumière. Flamme d’un

grand cierge. Nouvelle lévitation …

Les mariés flottent dans l’allée centrale, à

hauteur des têtes.



Instant palpable, et tiède … L’aïeule essuie

une larme. Le voile s’accroche à la clématite,

 un peu.



Le couple débouche en pleine lumière : Photo!

Sonne la cloche. Les violons s’envolent à

nouveau.




S’envolent les écharpes, les chapeaux, les

cravates et les pochettes, en mouvante

guirlande.




S’envolent les couleurs … Bleus, rouges, verts,

violets, ors … Le champ des lavandins

lui-même s’étire, se déroule, flotte à

mi-pente. Alors arrivent les bruants,

les alouettes et les bouvreuils, roitelets,

rouge-gorge et gorge-bleue. Il y a

même, je le veux, le colibri-topaze,

l’oiseau-lyre, le sifilet,le couroucou …











Mais ceux-là arrivent juste au moment où

les mariés passent sur les toits du village ….

Le couroucou … Splendide, non ?


Mille ans de bonheur aux nouveaux mariés !