lundi 30 septembre 2019

RÉFLEXIONS SUR LA CONDITION HUMAINE





AU BOUT DU COMPTE ...






AU BOUT DU  COMPTE












          

                                                                              

















APRÈS LES 

ATTENTATS 
        
(Réflexion sur la condition humaine)



 L’eau
              La boue
                     La vase
                            La neige
                                   La grave


Les limaces
                       
       Les limaces
              Les limaces              Les limaces !
Les asticots                                Gluantes
       Les asticots
              Les asticots !       Grouillants
       Les poulpes
              Les poulpes
              Les poulpes              Tentacules
                                       Et ventouses

Les chenilles
       Les chenilles
              Les chenilles                                                     Processionnaires
               Urticantes
                                Poilues

       Les vers de terre
       Les vers de terre       Lombrics
                                          De fumier
Les mygales 
       Les mygales       Les mygales
                                          Velues
Les méduses
       Les méduses
       Les méduses       Gélatineuses


                     Les sangsues


Les couleuvres    Froides
Les couleuvres
Les couleuvres                     




       Les rats
              Les rats
       Les rats       
Rats des villes et Rats 
                 Des champs
                            Rats d’égout
              Rataplan

Les faucheux
       Les faucheux
              
Les faucheux       
Des pattes
                     Des pattes
                     Des pattes
Les charançons 
       Les charançons
Les charançons
                          Rouges

                            
Les cloportes
       Les cloportes
Les cloportes 
Clopin-clopant

La mante
L’amante
La mante                                   
Religieuse
              Ravissante
              Ravisseuse
L’amante
La veuve       Joyeuse
       La veuve
              La veuve       
Noire

Le vautour
       Le vautour
              
Le vautour                     
Percnoptère
              Le vautour
Le loup
       Le loup 
Le loup       Le loup-garou
                 Tête de loup
Le bousier
              Le bousier
Le bousier       Coprophage
La murène
       La murène
La murène       Détritivore

Le crabe
Le crabe
Le crabe  Le crabe  
Le crabe
               Le crabe 
Le crabe – tambour 
       Le crabe chinois
Le crabe rouge
              Le crabe vert 


Le crabe 
               Le crabe 
                              
Le crabe 
Le crabe 
                                
                Le crabe
Le croco
       Le crocodile
Le crococodile               
Coco Chanel
                                                 
Gucci  Vuitton        


Le doryphore
              Le doryphore                  
Coléoptère
              Le doryphore                


Le mille-pattes
       Le mille-pattes
       Le mille-pattes
Le mille-pattes                        

Et tous les iules 
     pour les mots croisés

Les bactéries  
Les bactéries            
Le chameau 

De Bactériane

Les microbes
         Les microbes
Les mi - crobes         
Et les crobes entiers


Les bacilles  
Bacilles
Bacilles

Les vers 
               Les vers 
                Les vers
Les vers les vers !
Les vers !

Mais les papillons !







samedi 28 septembre 2019

À SAHAGUN ..... ESPAGNE ... SUR LE CHEMIN ....







SAHAGUN






        sur le Camino Francès











                 En pèlerinage sur le chemin de Compostelle, tout compte fait, on n’a que peu d’occasions de rencontrer des Espagnols. Cela peut sembler assez paradoxal, mais c’est pourtant vrai ! À l’heure où le pèlerin se lève et quitte le gîte, le jour n’est pas levé … Les Espagnols non plus ! Sur le sentier, on marche souvent seul et lorsqu’on s’agrège par hasard à un petit groupe, c’est pour s’apercevoir, la plupart du temps, qu’on y parle français, allemand … Que sais-je ? -  Il arrive qu’on y parle japonais ! Il arrive aussi qu’on y parle le portugais, mais c’est sans doute entre Brésiliens !

L’espagnol, c’est pendant la nuit qu’on l’a entendu brailler dans les couloirs, alors que la fatigue ne nous faisait désirer que le sommeil. On l’entend brailler aussi dans les rues, en pleine nuit quand on a le malheur d’avoir choisi un gîte en pleine ville. Mais les Espagnols, ils ne vivent pas aux mêmes heures que nous : Ils dînent à des heures impossibles et vous aurez bien du mal à trouver un restaurant ouvert au moment où il vous semblerait logique d’être plongé dans le sommeil.

Mais où sont donc passés les Espagnols ? Quand vous traversez un village, il arrive que l’on aperçoive quelques femmes : Elles s’occupent du bétail ou vous attendent au fond de l’épicerie … Les pèlerins, il arrive qu’ils cherchent du pain ou quelque fruit … Au bar, on vous offrira des « boccadillos » ou une « tortilla patata » …Entendez des sandwichs ou une omelette aux pommes de terre. Les « boccadillos » sont exquis, la plupart du temps, ils sont au jambon de pays … Vous êtes chanceux, si l’on vous sert du «serrano», et encore plus si l’on tranche du « patta negra ». Quant à la « tortilla patata », sans hésiter, il faut la préférer à la « tortilla francese » qui ne contient que des œufs : Sans contestation possible, la première tient mieux l’estomac.

Les « bars à tapas », depuis quelques années, en France, on connaît … Ils sont même devenus à la mode, mais ceux d’Espagne vous ont des qualités extraordinaires : On croque les olives et l’on jette les noyaux au pied du comptoir … C’est incroyable ce que l’on peut laisser tomber sur le plancher : peaux d’oranges, coquilles d’œufs, paquets de cigarettes vides … Cela finit par donner un air convivial à nul autre pareil ! En tout cas, les bars à tapas, sur le chemin, vous sauvent de la famine, tandis que les restaurants ne sont pas ouverts. On y boit, le plus souvent du « cafe » ou du « cafe con letche », ( En espagnol on ne met pas les accents aigus, ni les accents graves, mais on prononce comme s’ils y étaient, par contre on écrit des signes que nous ne comprenons guère).
J’ai eu un compagnon qui, lui, buvait cul sec un « Carlos Tres », c’est aussi fort que le cognac ! Souvent, il en avalait deux, coup sur coup …

























               Sahagun est entré dans ma mémoire et n’en sortira pas de sitôt. J’y suis passé deux fois. C’est une ville que l’on atteint après une longue ligne droite sans grand attrait. On a laissé derrière soi Carrion De Los Condès où il n’y a plus de comtes depuis longtemps et l’on garde encore le souvenir de Fromista où s’inscrit sur les chapiteaux de l’église romane le récit du Nouveau Testament. La route atteint une fourche,  sous le pont de béton. J’ai eu juste le temps de me retourner, j’avais perdu le compagnon avec qui je marchais depuis trois jours : Évaporé ! J’eus beau écarquiller les yeux … Il faisait plein jour pourtant … Nous étions au beau milieu de l’après-midi. Disparu ! La route se sépare en deux, mais le terrain est plat et nu ! Il y a dans le Nouveau Testament des phénomènes semblables : Jésus qui apparaît ou disparaît … Mais mon compagnon n’était pas Jésus, c’était un Espagnol natif de Majorque … Un excellent marcheur, qui retenait son pas depuis trois jours par pitié pour moi. Je ne l’ai jamais revu !

Sahagun ... Un peu avant d’y arriver, nous passons devant la porte d’une ferme : Porte cochère, grande ouverte : On distingue dans la pénombre un amas de matériels agricoles. Au bord du chemin, une grande table est dressée et, à mon approche, une vieille femme s’empresse : Sur la table un panier et une cruche … Un petit écriteau : « Agua, higos y amor ! » J’ai mangé une figue sèche, j’ai bu de l’eau de la cruche … J’ai rêvé d’amour. On a donné un coup de tampon à date sur mon carnet de pèlerin et :

     - «  Dos euros, por favor ! »












À mon second passage dans la même ville, j’ai rencontré une autre vieille, au coin d’une rue, tout près du couvent.
Femme que l’âge pliait, vêtue de noir, portant un cabas noir également :

-     «  Vous allez à Compostelle ? »

Réponse affirmative …La vieille dame plonge la main droite dans son sac :

-     « Tenez, ceci est pour vous, mais priez pour moi à Compostelle ! »
-      
Elle me tend un pot de yaourt, me dévisage, puis plonge à nouveau la main au fond du sac et … Me tend un petit pot de miel et trois biscuits. J’accepte … Je prierai pour elle à Compostelle ! J’imagine qu’elle est là tous les soirs, à l’angle des rues, pour attendre le pèlerin qui va passer …

L’église de cette ville, ou tout au moins l’une des églises de la ville, a été transformée : Au rez-de-chaussée une salle de spectacle a été aménagée. À l’étage se trouve le dortoir des pèlerins : J’ai eu la malchance de vouloir y dormir un soir où l’on donnait un spectacle !























            Mais mon souvenir le plus ému est sans aucun doute celui qui me ramène chez le « sabatero », autrement dit le cordonnier qui tient boutique près d’une petite place : Ma semelle était décollée. Je traînais cet inconvénient depuis longtemps et le handicap était fort gênant !

La boutique était minuscule, très sombre. Le cordonnier était un colosse revêtu d’un, tablier de cuir comme les professionnels en portent depuis la nuit des temps. Trois compagnons étaient là, devisant …

- « Allez, que tout le monde sorte : Je vais réparer la semelle du pèlerin. Revenez quand cela sera fini! »

Sahagun … Quand on quitte la ville, dans le petit matin, c’est pour prendre le chemin qui conduit à Burgo  Ranero : Long chemin désertique au bord duquel les maisons sont de terre crue mêlée d’un hachis de paille …





vendredi 27 septembre 2019

VACARMES ....







LES VACARMES

















Hormis dans le souvenir
Qui d’entre nous 
     a entendu siffler le train ?

Les trains rugissent 
un moment
Un moment 
qui peut paraître long
Un déchirement
Mais les trains 
          ne sifflent plus


Qui a vu la fumée de la locomotive ? 
Les panaches des paquebots
Qui s’en souvient ?


Te souviens-tu 
des chansons
Aux jours de vendange 
             dans les vignes ?
Seul, un mécanicien 
En une journée 
  achèvera la vendange
Une journée de bruit
Casque sur les oreilles
Le tracteur a remplacé 
le cheval



Ah ! le crissement 
  des roues de  charrettes !
Le claquement de sabots 
des chevaux !
Rugissement des pneus 
           sur le bitume
Routes 
Autoroutes !
Automobiles motos 
        camions et autocars !























Cliquettements 
             du moulin
Sifflements du vent
Ah ! La rumeur 
             des usines !
Hurlement des sirènes !
Puis un avion  déchire 
                              le ciel
Claquements d’ailes 
De l’hélicoptère 
En vol stationnaire



Quelque part ronfle 
une bétonnière
Chocs d’un élévateur 
         déposant sa charge
Marteaux-piqueurs
Tondeuses à gazon
Taille-haies
Tronçonneuses
Ô le vacarme au petit matin 
de la benne des éboueurs !


Rythmes issus 
       des hauts parleurs
Rythmes modernes
Assourdissements
Secousses
Musique électronique
Trépignements 
                  hystériques


Et toujours ce bruit 
             des moteurs 
Ce bruit des pneus
Ce bruit 
      des  aspirateurs
Et le bruit des souffleuses
Volent les feuilles mortes
Ce bruit sans fin
Ce bruit …

























Ni le bruit des armes
Armes blanches
Armes noires
Rouges
Ni le bruit des pistolets
Des fusils
Des mortiers
Le bruit des mitraillettes 
Des mitrailleuses
Ni celui des mines
Des obusiers
Des canons
Des bombes
Ni le bruit des chars 
et ni celui des avions … 

Ah ! Le gazouillis 
          de la mésange bleue  !