lundi 29 avril 2019

LE GROS BOURGEOIS ...





LE GROS BOURGEOIS ROUGE
























Dans tous les océans du monde, il y a des îles. Il y a des îles hautes. Il y a des îles basses. Dans tous les océans du monde, il y a des poissons. Il y a les poissons du grand large. Il y a les poissons des lagons. Ce ne sont pas les mêmes.

Les premiers sont les grands voyageurs. Ce sont les thons, les daurades et les espadons, ces derniers étant noirs ou bleus, les trois ayant le corps en forme de fuseau.
Les seconds sont sédentaires. Ce sont les bourgeois ... Je crois bien que, sous d'autres latitudes on les appelle des vivaneaux, et aussi les croissants et les cordonniers, par exemple. Ils ont toutes les formes et toutes les couleurs. Ils bougent peu. Ils ont souvent, tout du moins pour les plus importants d'entre eux, des ventres de propriétaires.

Des poissons pélagiques, il ne sera pas question ici. Laissons les à leurs affaires ...

Dans les lagons, à quelques exceptions près, il n'y a que des poissons tranquilles et débonnaires. L'île de Mahé, la principale des Seychelles, n'a pratiquement pas de lagon. Il y a pourtant des cordonniers, des croissants et des bourgeois, de gros bourgeois ventrus, revêtus de mailles de vermeil et d'or. Ils s'abritent dans les grottes sous-marines. De temps à autre on voit dans l'ombre scintiller leurs écailles, comme des pièces de joaillerie.

L'océan, c'est grand. C'est immense. Imaginez que vous êtes un petit cordonnier et que vous vivez au fond des eaux. C'est si vaste, l'océan, tellement immense ! Rien que d'y penser, on a le vertige ! Devant, derrière, dessus, dessous, de l'eau, de l'eau, rien que de l'eau ! Et quoi, dans cette eau ? ... Rien que d'y penser mon coeur se serre ... Des monstres avec des tentacules, des monstres avec des pinces, des monstres avec des dents, des antennes, des dards, des carapaces, des mandibules ... Et partout des yeux qui vous regardent et qui vous suivent !

Alors, imaginez, quand on est un petit cordonnier, un tout petit cordonnier tout gris, broutant des algues pour se nourrir ! Le croissant au moins, lui, il peut encore impressionner avec tous ses jaunes, ses rouges, ses ors ... Et puis, le bourgeois avec son gros ventre et ses écailles rutilantes ! Mais un cordonnier, un tout petit cordonnier ! Et puis vous vous faites balloter par les vagues et par toutes les tempêtes ... Il suffit d'un tourbillon et vous voilà obligé de vous mettre à l'abri !

Ah ! Ils sont donc bien heureux, les petits cordonniers de l'île Maurice ! Ils sont dans un lagon tout calme, tout chaud, où poussent en grandes prairies des algues tendres sous la dent.

Le peuple cordonnier s'assembla un jour. Je crois que c'était à l'Anse Lascar, là où il y a un peu de lagon et où l'on pouvait donc espérer être tranquille pour quelques heures. Il y en avait, des cordonniers ! Je sais qu'il y avait là tous les cordonniers de Mahé, mais je crois bien qu'en plus il y avait ceux de La Digue et de Praslin ...

On avait bien choisi le jour : C'était un dimanche, et c'était un quinze août ... Un jour doublement saint ! Pas une barque ne prendrait la mer, pas un pêcheur à craindre. On avait pour la palabre tout le jour devant soi ! Et l'on ne s'en priva pas !

Des bulles, des bulles, des bulles ... On en fit, des bulles !

Ce sont les jeunes qui parlèrent les premiers et l'on n'entendait qu'eux, en une sorte de brouhaha assez désordonné. Ce fut ensuite le tour des plus vieux : Ils étaient plus calmes, mais ils étaient souvent aussi plus pédants. Il fallait entendre les intonations doctorales de leurs discours !

On se forma en cortège, les plus gros devant, les plus petits derrière, comme à l'habitude. On agita des drapeaux et des nageoires en criant des slogans. Il y avait des drapeaux bleus, des drapeaux blancs, des jaunes, des bariolés multicolores. On brandit même des banderolles ! On criait pour réclamer la paix, la sécurité, pour demander une pitance plus abondante. Et même, il y en avait qui réclamaient ... à boire ! Il faut croire qu'ils avaient oublié qu'ils vivaient dans le bain ! Ou bien c'était autre chose que de l'eau qu'ils voulaient boire ?

Le soir venu, on s'aperçut que l'on n'avait rien décidé du tout. Il était pourtant l'heure de se séparer : le dimanche, ça ne dure qu'une seule journée, même le dimanche du quinze août ! Les cloches avaient sonné les vêpres ... Si, si, sous les eaux, on les entend très bien ! Les cordonniers nomment une commission d'étude pour préparer une motion, puis ils se séparent en promettant de se retrouver.

C'est égal, on avait passé une bien bonne journée !


Un petit cordonnier reste là, tout seul, dans le fond de l'Anse Lascar.

-" c'est bien beau, tout ceci, mais cela ne fait pas mon affaire ! Demain comme hier, il faudra faire face aux vagues pour se mettre à table. Il faudra toujours braver les pinces, les mandibules, les bêtes qui ont des carapaces, celles qui ont des antennes, celles qui ont des dents ou des tentacules ! ... Et puis, on se fait bousculer ... On doit parfois traverser des courants qui sont très froids ... Sans compter qu'au bout du compte, on ne trouve pas toujours grand chose à manger ... "

-Il était tout petit, notre cordonnier gris et il réfléchissait : Comment s'assurer tout à la fois la paix, la sécurité, la tiédeur et la pitance ?

-"Ah ! Bien sûr, si on avait eu un véritable lagon ! "

Oui, mais voilà, on n'avait pas de lagon ! Il réléchit tant et si bien, notre petit cordonnier gris qu'il finit par imaginer une solution bien à lui ... C'était une solution bizarre, mais enfin ... C'était une solution, demain serait meilleur qu'aujourd'hui !

Le cordonnier va rouver le croissant, son voisin. Et voici ce qu'il lui demande : 







-"Tu vas m'avaler, croissant. Mais tu ne me fera pas de mal. Je resterai bien sage dans ton ventre. Je te le promets, je ne te gênerai pas.Je ne bougerai pas.

Allons donc ! Et le plus beau, dans cette affaire, c'est que le croissant accepte. Il ouvre une large gueule, le cordonnier y entre, la queue la première.

Ils vécurent ainsi quelque temps, heureux après tout ! Pour le croissant, c'est vrai, le cordonnier n'était guère gênant, tant qu'à celui ci, il était ravi ! Son ami le protégeait, le gardait au chaud et même il le nourrissait ! Chaque fois que le croissant mangeait, le cordonnier n'avait qu'à ouvrir la bouche ! C'était tellement épatant que tous les cordonniers en firent autant.

Et voilà que les croissants se mettent à réfléchir eux aussi ... Ils sont plus forts que les cordonniers, plus impressionnants aussi, grâce à leurs couleurs et à leur queue ... en croissant ! Cependant, les croissants, eux aussi, ont leurs ennemis ! Où pourraient-ils se mettre à l'abri, eux qui abritent si parfaitement les petits cordonniers ? 
Parbleu ! L'un d'entre eux trouva la bonne idée ... Le bourgeois, bien sûr ! ... Le bourgeois a une si grande bouche et un si gros ventre !

Le croissant va chez son voisin ... Affaire conclue ! Le croissant entre dans le ventre du bourgeois, la queue la première.

Cela dura longtemps : tout le monde se trouvait au chaud et en sécurité ... Heureux !
C'était le bourgeois qui ouvrait la bouche. En se nourrissant, il nourrissait le croissant, qui nourrissait le cordonnier à son tour.
Cela aurait pu durer longtemps encore ... Et pourquoi pas toujours ? Les bourgeois eux-mêmes se mettaient à envisager de se réfugier dans le ventre du plus gros d'entre eux ... Vous savez bien : Le gros, gros bourgeois qui vit à Police-Bay ... Si gros, si gros qu'il aurait bien pu avaler, à lui tout seul ... Tous les autres bourgeois !


Oui, mais voilà !


Les cordonniers sont changeants et virevoltants, c'est ainsi, que voulez-vous !
Ce fut le petit cordonnier que nous connaissons qui parla encore le premier. Vous vous souvenez de lui ? Celui qui avait eu " la bonne idée" ! Le petit cordonnier tout gris ...
Au fond ... Je ne sais même pas s'il parla : Peut-être bien qu'il pensa seulement, mais alors il pensa si fortement que tout le monde l'entendit.


-"Je m'ennuie, dans le ventre de ce croissant : Il n'y a pas de place pour bouger, tant et si bien que je suis obligé d'aller où il va, quand il le veut. Il y a pire : C'est que je ne peux manger que ce que le bourgeois veut bien choisir pour son déjeuner et ce que le croissant me laisse ! "
Et voilà que le croissant songe aussi et si fort que tout le monde l'entend. Il se plaint : La présence du cordonnier lui pèse. Et puis, lui-aussi se trouve à l'étroit, dans le ventre du bourgeois. Enfin, il peut en dire autant que le cordonnier, étant à peu près dans la même situation que lui :


Ah oui, en voilà un qui se plaint de ne pas pouvoir manger ce qu'il veut, quand il le veut ... Qu'est-ce qu'il s'imagine ? Est-ce que j'ai la liberté de choisir, moi ? C'est le bourgeois qui choisit ce qu'il veut, quand il le veut, là où il le veut ! "

Vraiment, ce n'était plus supportable, pour personne ! Que voulez-vous, c'est ainsi : Personne n'est jamais satisfait de ce qu'il a ! Les poissons changent toujours d'idées. Donnez leur ce qu'ils ont demandé, ils n'en veulent bientôt plus ! Les poissons, c'est ainsi ! Et ce serait bien autre chose encore lorsque l'énorme bourgeois, celui de Police-Bay, aurait tout avalé ! Mais de ce côté on s'aperçut bientôt qu'il n'y avait plus de risques : Ce gros, gros bourgeois tout rouge ... Vous savez, celui qui avait un si gros ventre ... Il avait disparu ! On ne l'a jamais revu ... Et peut-être, après tout, on avait seulement cru qu'il existait ...

Les bourgeois, les croissants, les cordonniers ... tout le monde tomba d'accord. Chacun ouvrit la bouche. Chacun reprit sa liberté. Et même, à ce moment là, on s'aperçut que les cordonniers avaient mis dans leurs ventres les tout petits poissons Tann, tout bleus, tout petits. De la bouche du bourgeois sort le croissant. De la bouche du croissant sort le cordonnier. De la bouche du cordonnier sort le petit poisson Tann. 

Ce fut une très belle fête : On fit des farandoles et des cortèges. Il y avait des bannières de toutes les couleurs !
Ceux qui étaient les plus imposants parmi les poissons, ceux quii avaient une casquette et des galons dorés, ceux là sont montés sur une corolle de corail. Ils ont fait de beaux, très beaux discours, à tour de rôle. Après les discours, tout le monde fit des bulles, des bulles, des bulles ! Qu'est-ce qu'il y en avait, des bulles ! Tout le monde était heureux


Mais ce qu'on avait oublié, c'est que ce n'était pas le quinze août, ce jour là. Et que ce n'était pas un dimanche !

Pendant que tout le monde dansait ... On m'a raconté que ce sont les pêcheurs qui ont ramassé tout le monde dans leurs filets ! D'aucuns disent que c'est le gros bourgeois de Police-Bay qui est revenu ...Allez donc savoir !

Le peu de poissons qui restaient ... Ce sont les bêtes à cornes, à pinces, à carapaces, à tentacules et à antennes qui ont fait un grand festin.


Comment je sais tout cela ?

-"C'est un petit poisson bleu qui me l'a conté ... Le dernier des petits poissons bleus. Après lui, il ne restait plus personne, ni un cordonnier, ni un croissant, ni un bourgeois gros ou petit ...

Alors, ne vous étonnez pas s'il n'y a que moi qui connaisse cette histoire ...

dimanche 28 avril 2019

HISTOIRE D'AMOUR ...




LES OISEAUX ET LES FLEURS









( à Jeanne... )





La mer n'a pas toujours été bleue . les poissons n'ont pas toujours eu leurs couleurs et le corail lui-même ... En ce temps-là, la mer était grise, les poissons étaient gris, le corail était gris, tout gris ! Quelle tristesse !

Un beau matin, au moment où le soleil se levait derrière l'île de Praslin ... Qui ne s'appelait pas encore ainsi ! C'était au temps où les hommes n'habitaient pas encore dans les îles. Aucun bateau n'était encore venu jusque là. Il n'y avait ici que des tortues, des oiseaux, des roussettes et des crocodiles.

Un beau matin, donc, la mer était comme un miroir, un miroir tout gris, mais un beau miroir tout de même. 

Et puis voilà qu'une fleur s'est envolée, une fleur toute blanche, une orchidée ... On l'appelle " l'orchidée paille-en-queue. On l'appelle comme ça parce qu'elle a un pétale beaucoup plus long que les autres, comme la queue de l'oiseau blanc du même nom. Et puis, cette orchidée, elle sent bon. C'est, je crois, la seule orchidée qui soit parfumée. Et quel parfum !

Donc, un beau matin, elle s'est envolée, puis elle est venue se poser sur une branche, juste au-dessus de l'eau. La mer était grise mais elle brillait comme un miroir car le soleil se levait. Et puis voilà qu'une seconde orchidée s'esst envolée elle-aussi. Elle est venue se poser sur la même branche. Elle était violette, veloutée, avec le coeur rouge carmin. Je ne sais pas son nom, mais elle est superbe : Ses pétales sont plus larges que ceux de l'orchidée paille-en-queue, par contre, ellle n'a pas d'odeur. C'est celle dont, aujourd'hui, on fait les bouquets de mariées. 

En un instant, toutes les orchidées se sont envolées comme autant de papîllons. Elles se sont rassemblées en tourbillonnant sur la montagne et puis elles sont toutes venues se poser sur le même arbre, juste au bord de l'eau. L'eau de la mer était claire et transparente. Il n'y avait pas une vague, pas une ride. À la surface, le buoquet d'orchidées se reflétait ... Mon Dieu, que c'était beau ! I n'y avait personne pour rgarder ça, et c'était bien dommage ...




O ! Mais si, il y avait quelqu'un pour regarder ! Un premier poisson arriva. Il était gris, comme tous les poissons en ce temps-là. Il monta à la surface, attiré par tant de couleurs, tant de beauté. Il était tout gris mais le soleil levant en faisait un poisson d'argent. Il fit deux ronds, puis trois, puis quatre, puis il sortit la tête hors de l'eau. Quel parfum ! L'orchidée paille-en-queue embaumait. Le poisson tourne, tourne ... Il n'arrêtait plus de tourner !







Un deuxième poisson survient. Il n'a pas la même forme que le premier. En ce temps-là comme maintenant, il y avait des poissons de toutes les formes, mais tous étaient gris. Le second poisson fait un rond à la surface, deux ronds, trois ronds, quatre ronds, puis il sort la tête hors de l'eau, donne un coup de queue en l'air puis il plonge et se met à tourner dans tous les sens, aussi amoureux que le premier.
Voici toute une bande de poissons qui tournent tous en rond. Il sont amoureux fous des orchidées. À la surface de la mer, sous les éclats du soleil levant, les poissons tracent des cercles d'argent, sautent en l'air, plongent en faisant gicler des perles ... C'est le bal des poissons, c'est la farandole

Il y en a de toutes les formes et de toutes les tailles. Il y a même le marlin et l'espadon-voilier, le mérou et le perroquet. Il y a la daurade, la bonite et le thon, la carangue, le barracuda, le job et le bourgeois, le maquereau et la sardine et même le tétrodon.
Certains ont des piquants sur le dos, d'autres ont les nageoires en croissant de lune, la queue comme une faux, une voile sur le dos. L'un est pourvu d'un bec, comme un oiseau, l'autre a des dents qui ressemblent à celles des chiens. Il y en a qui sont tout plats et d'autres qui sont tout ronds. Certains sont fuselés, d'autres ressemblent à des boîtes à cigares ...

Ils tornent, tournent, tournent tous. Aucun doute, ils sont amoureux des orchidées ! Mais comment faire, quand on est dans l'eau ? Mon Dieu, mon Dieu, comment faire ?
Pendant un bon moment, les poissons ont espéré que les fleurs les rejoindraient. Ils se sont mis à faire des tours, comme des pitres, à sauter, comme des acrobates ! Certains, même, faisaient le saut périlleux, en avant et en arrière, c'était une parade éblouissante !

Et puis, comme les fleurs ne quittaient pas leurs branches, les poissons sont devenus très tristes. Plus de sauts, plus de bonds ... On tournait en rond, tristement, à la queue-leu-leu, comme à un enterrement , lentement, lentement. L'espadon était devant, le cordonnier derrière et puis, les derniers, beaucoup plus loin, tous les petits poissons qui n'ont pas de nom.
                   


Mon Dieu, mon Dieu, quand on est dans l'eau ... Comment faire ? Alors le bourgeois se dit, ( Il était très savant, le gros bourgeois, très, très savant ! ...) Le bourgois se dit :

-" Si les orchidées ne veulent pas nous rejoindre, c'est que nous ne leur plaisons pas.Si elles ne nous aiment pas, c'est parceque nous n'avons pas de couleurs ..." Il plongea au fond de l'océan.

Allez donc savoir comment il s'y est pris ? ... Quand il remonta, il était tout habillé de rouge, avec des relets d'or !

Une orchidée se penche. Je crois bien que c'est l'orchidée paille-en-queue, celle qui est toute blanche et qui sent si bon ! À moins que ce ne soit une autre, une rouge ou bien une violette ... Cette fleur est devenue amoureuse du bourgeois. Mais comment faire, lorsqu'on est dans l'air ?




Quand ils ont vu ce qui se passait, tous les poissons ont plongé dans les profondeurs de l'océan. On ne saura jamais comment ils ont fait, mais le marlin est devenu tout bleu tandis que son cousin est devenu tout noir. Le thon devint bleu, rayé de jaune. Il y avait des poissons bigarrés de vert et d'or, d'autres arboraient une robe à pois rouges. Certains ressemblaient à des papillons, d'autres à des fleurs. La mer elle-même était devenue toute bleue. Elle l'est restée depuis, et les coraux ressemblaient à des fleurs dans un jardin.



Oui, mais ceci ne règle pas la question : les poissons sont amoureux des fleurs, les fleurs aiment les poissons ... Mais, comment faire alors que les uns vivent dans l'eau et le autres dans l'air ?

Les poissons sont restés dans l'eau. les fleurs sont restées dans l'air. Je crois bien pourtant que les uns et les autres ont fini par s'accomoder de la situation ... Pensez donc, il y a si longtemps !

Les poissons ont-ils fini par oublier les fleurs ? Et les orchidées ont-elles fini par oublier les poissons ? 
Ma foi .... Les orchidées ont fini par se marier ... avec les papillons !






Parfois on entend encore les poissons pleurer, juste au moment où le soleil se lève ... Vous ne les avez jamais entendus ?

En tout cas, en tout cas ... Si la mer est bleue maintenant ... Si les poissons ont de si jolies couleurs ... En tout cas, c'est depuis ces jours-là !

samedi 27 avril 2019

LA MADELON ...






LA MADELON






                            






On nous en a tant montré

Des casquettes et des tricornes

Des médailles et des galons

Des panaches de plumes d’autruche


             


On en a tant fait sonner

Des cors et des trompettes

On en a tant frappé

Des tambours et des cymbales




Nous avons tant chanté

Les glorieux lendemains

Nous avons tant hurlé

De vivats et de hourras !


                          


On nous en a tant montré

Des guêtres

Des bottes et des baudriers

Des images et des couleurs




On nous en a tant conté

Que nous avons oublié nos coeurs

Qui battaient







Je verse aujourd’hui

Quatre poignées de cendres

À la mer




C’était tout ce qui me restait

De toi