samedi 30 mars 2013

CÉLÉBRATION DE CANNES




CANNES





                           Vue du vieux port de Cannes, prise du Suquet - Au loin, les collines de la Californie.




Maryline Monroe sur le mur d’un hôtel
Quatre étoiles
Gérard Philippe sur un autre mur
Mais les palaces ont au moins cinq étoiles
Sinon plus
Un autre univers
Petits chiens
Tout petits
Toilettés
Que l’on porte dans les bras

                              

                          Hôtel carlton de cannes
La Méditerranée
Le soleil
Chaises bleues sur la Croisette
Lunettes de soleil
De Gaulle est partout
À tous les carrefours
À tous les squares
Et même trois ou quatre gaulles sinon plus
Roseraie magnifique
Les ports sont des garages à bateaux immobiles
Kiosque à musique
Mais les mâts des voiliers sont  en or massif
Silhouettes racées des vedettes  en platine
Buvons un verre mon amie
Lentement

                                

                papotage devant le casino Marriott
Ville de kinésithérapeutes et d’ostéopathes
Police montée
Et bandits manchots
Grande putain qui vend ses bijoux
Ses robes et ses charmes

                              

                        Exposition de bijoux à l'hôtel Carlton

À vendre
À vendre
À vendre
Tours de la vieille ville
Restaurants à touristes
Boutiques de grands couturiers
De grands joailliers
De grands
Grands boutiquiers
Galeries d’art contemporain
Des voitures
Des voitures qui roulent
Des voitures en stationnement
Des voitures
Des voitures qui reluisent

                                  

                      Rue d'Antibes

Sur les étagères des collines
On a posé des villas
Des mas
Des palais
Des châteaux
Chemins privés
Portails et grilles
Haies de thuyas et de lauriers
Bien taillées
Digicodes
Ouverture automatique
Et fermeture
Piscines
Des pins
Des mimosas
Des palmiers
On reviendra l’été prochain !
                        Festival du cinéma 2012

Palais des festivals
Publicité
Affiches
Étendards et drapeaux
Qu’est-ce qui se passe ici ?
Des hommes et des femmes déambulent
Cordon autour du cou
Badge sur la poitrine
Parlant quels langages ?



                                         La croisette au soleil
Restaurants sur la plage
Et dans la rue d’Antibes
On trouve des vêtements
Des chaussures
Des pharmacies
Des galeries d’art contemporain
À vendre
À vendre
Des hôtels trois étoiles
Et des voitures
Des voitures
Des voitures
De toutes marques et de toutes formes
Arrêts du bus
La gare S.N.C.F. est en transformation
On en fait un "pôle d'échanges multimodal"
C’est pas beau, ça ?

vendredi 29 mars 2013

LES CYGNES








                                                                 












Étangs et marais gelés tamaris et

lointains cyprès

Mais l'oeil de la carangue m'était moins 

étrange

Tendu sur la trajectoire d'un désir 

inexpliqué

Le cygne nous vient d'un peuple 

taciturne








 Porcelaine

Deux cygnes blancs

Décalés légèrement

À peine l'un plus haut que l'autre

Ample musique battue de rythmes 

réguliers

Long cou bec rouge orangé

L'oeil peint

Se méprendrait qui parlerait ici de 

parade






Obstinément guidées par quelque

gyrocompas précis

Vers un orient où le hasard semble 

n'avoir pas de place

Ce sont âmes non-parentes

Elles passent

Leurs chemins sont parallèles aux 

nôtres

Non point augures pythies ni prêtresses

Portant message pour elles seulement.








Demain s'ouvre le salon des Arts et des Antiquités au Palais des Festivals, à Cannes ... J'aurai sans nul doute beaucoup de choses à vous montrer. En attendant, je vous offre ces photos prises dans les marais de la côte atlantique et ce poème rédigé dans la même région.
TOUS DROITS RÉSERVÉS.

jeudi 28 mars 2013

MICHEL JOUENNE




Un Commissaire-priseur vient d'ouvrir un cabinet au Cannet-Côte-d'Azur. Cela nous fait au moins trois salles des ventes dans l'agglomération cannoise. 
Il paraît que le marché de l'art se maintient ... Pourtant, en raison de la crise économique et des incertitudes actuelles, plusieurs galeries d'art ont fermé leurs portes.

Les artistes reconnus, ceux qui ont fait leurs preuves maintiennent leur cote.

Michel Jouenne est de ceux-là ... Nous avons découvert ce tableau dans le cabinet du Cannet. Il est représentatif des séries qui présentent les villages provençaux. Personnellement, nous préférons Les marines de Michel Jouenne ... Peintre officiel de la Marine : grand peintre !






                                                                     




Tout à côté du tableau de Michel Jouenne nous sommes tombés en arrêt devant le tableau ci-dessous, dont nous n'avons pas retenu le nom de l'auteur ... Touche nerveuse, un peu sauvage, lumière partout tamisée mais partout présente.




Les deux tableaux ci-dessus Appartiennent à la catégorie des tableaux qui se proposent de montrer ce qui est. On pourrait dire de chacun d'eux qu'ils se proposent de célébrer le bonheur.






Autre forme d'art, au salon des artistes municipaux de Cannes : Le sujet n'est plus présent devant le regard de l'artiste : Il naît dans l'esprit même de l'artiste ... Dans le fond, on peut dire que l'artiste se représente lui-même tel qu'il se conçoit : "Tchao Pantin !"
Et c'est bien là les deux tendances de l'art moderne, quelle que soit la technique employée.




Célébration du bonheur : Exposition de l'Association des Peintres Amateurs du Cannet, dans la rue St. Sauveur.






Toujours au sein de la même exposition dans la rue St. Sauveur : Un autre peintre du bonheur ... Bonheur perdu ?



L'artiste qui a réalisé ces marionnettes ... À qui pensait-il ? ... À lui-même ou au genre humain dans son ensemble ?
Si on y réfléchit bien, l'artiste contemporain est souvent un philosophe, un penseur : Il représente le monde et lui-même, non pas tel que nous les voyons, mais tel qu'il les pense ... Et souvent, il crie son angoisse !
***

Si vous êtes curieux ... J'ai placé des textes nouveaux dans deux autres blogs : Cliquez sur les mots écrits en rouge et puis cliquez ensuite sur les adresses qui surgissent. Bonne lecture !

mardi 26 mars 2013

SUR LE CHEMIN ...




                                                                           

          Sur le chemin de Compostelle : exposition des oeuvres d'art réalisées par les employés municipaux de Cannes ... Le Miramar






Seigneur, Seigneur
Nous avons peiné au flanc de l'âpre mont
Seigneur
Le brouillard cachait la vallée
Le roc tout à la fois
Était luisant et sombre
Nous mettions nos pas
Dans les pas des anciens
Nous écoutions sonner les chutes
Nous avons marché dans les névés
Nous avons marché dans les feuilles mortes
Nous n'avons rencontré âme qui vive
Hormis celles des Preux
Du Saint Empire Romain d'Occident
Les vautours planaient
Sur les champs de bataille
Nous courbions l'échine
Seigneur
Nous n'avions nul abri

Aux cailloux du chemin
Seigneur
Nos pieds ont été blessés
Les pluies nous ont lavés
Mais nous n'avions ni craintes ni regrets
Nous allions vers le midi
A tout petits pas
Ne cherchant rien de précis
Espérant seulement
Aller pour le moment
jusqu'à cette borne là devant
Nous avons chu souvent
Dans la boue humide
Où bien d'autres ont roulé
Depuis plus de mille ans

Nous sommes parvenus, Seigneur
Au pied de Ta maison
Aux creux du sombre vallon
Ruisseau clair hautes murailles
Vastes toits d'ardoises noires
C'était bien ta maison ?




                                   
           
   Vu à la galerie 30, au Cannet


Seigneur
Tournant à l'ouest nos visages
Nous avons dans la Navarre
Suivi le sentier des mulets
Aux berges du torrent
Écorché nos mains aux épines des branches
Nous avons vu de la truite
L'éclair sous la roche
Nous avons passé le pont
Derrière était dressée la croix de pierre
Seigneur
Savions nous où nous allions ?
Dans la gorge sauvage et sombre
Les violettes poussaient sous les arbres nus
Nous sommes entrés dans la ville
Par le pont des Romains
              

                               

Vu dans le hall du Miramar où se prépare un concours musical



Haut se dressaient les tours de ton église cathédrale
Nous avons erré sous les voûtes
Seigneur
Nous cherchions Ton visage
Seigneur
L'espace était tout rempli
De princes et de princesses de pierre allongés
Bruit Seigneur
Rumeur des âges
Forteresses remparts
La nuit même était emplie de clameurs
Nous avons repris notre route
Nous Te cherchions
Seigneur
                               
Vu à la galerie 30, au Cannet


Nous avons cheminé
Sur les très anciens pavés des légions
Filant droit entre les collines et les monts
Sur la cordillère del Perdon
Des moulins d'acier brassaient le temps
Passant sous leurs ailes nous avons
Entendu des cantiques très doux
Dans la plaine les blés avaient germé
Nous sommes allés outre et le chemin
Nous a menés au pied des roches sèches
Des porches romans
Et des cloîtres ombreux
De fières ruines s'élevaient partout
Et la route montait toujours
Nous sommes passés devant des façades ornées
De blasons et d'armoiries
Seigneur
Tes églises étaient emplies de l'argent
De l'or et des pierreries
Apportés par les grands galions d'antan
Pourtant dans la lande
Éclataient les genêts
Nous allions dans le thym
Le romarin la lavande.



Le vent souffle
Seigneur
Fouette la pluie
Nous buvions aux fontaines
Dans le creux de nos mains
Partageant les figues et le pain
Sous de hautes murailles
Au bord des rivières se dressent des tours de garde
Nous avons vu le renard
Après lui courait un lévrier blanc
Seigneur
Combien ta création est belle !
Nous marchâmes ensuite
Aux arrêtes des sèches terrasses
Où se tord l'olivier millénaire

Seigneur
La vigne était noire
Ses ongles griffaient le sol
Le bourgeon seul était plein d'espoir.

Nous sommes passés sur un pont encore
Dessous le fleuve se roule jaune
Allâmes par la rua Mayor
Dans la ville
Qui nous parut grande et belle
Les trottoirs étaient ornés de coquilles d'or
Nous suivîmes ces marques
De Monsieur Saint Jacques
Ciel noir et noirs les murs
Cathédrale fermée de grilles lourdes
Cependant qu'au mur de l'église royale
L'Apôtre caracole et fait flamber l'épée
Seigneur
Nous sommes passés plus avant
Dans le panthéon de Najerra
Nous avons vu encore des rois allongés
Des reines aux joues de marbre blanc
Velours
Mais sarcophages creux
Avec sans doute un peu de poudre dedans
Seigneur Seigneur
Viennent les temps !



Au tombeau de Santo Domingo le coq a chanté
Son chant étant de bon augure
Nous a paru plus léger le poids du sac
Moins ardente la brûlure de nos pieds
Seigneur
Nous marchions vers Toi
Traversant le pont sur l'Oja
Nous quittions la Rioja
Seigneur Seigneur
Courbés sous le vent sous la neige et sous la pluie
Peinant dans la boue et dans l'ornière
Nous avons suivi le droit chemin désert
Qui coupait la forêt aux branches noires et nues
O Dieu !
Que le chemin nous fut ardu
Dans les monts de Oca !
Nous arrivâmes dans la nuit
A San Juan de Ortega
A la tour la cloche sonnait
Tandis que roulait le tonnerre
Et que les cieux se déchiraient
Seigneur nous avions beaucoup marché !

                               
Le christ de saint Roch ( Cannes - Au pied du Suquet)

A Burgos, capitale de la Castille
Nous avons salué sous la voûte gothique
Chimène et le Cid
Les tours veillent sur des trésors
Où étais Tu ?
Nous T'avons cherché, Seigneur
Au long des jardins et des murs
Nous T'avons cherché autour des cloîtres et des hospices
Sous les portes et dans les rues
Nous sommes sortis par un grand pont
Nous avons par un chemin très plat
Très droit
Marché encore vers des châteaux en ruines
Vers des fontaines
Des hospices et des églises
Combien de croix
Combien de bornes ?
La berne était marquée de coquilles
Nous peinions sous le vent
Adios companeros !
Nous avons salué les anciens couchés
Dans les champs du repos

Seigneur Seigneur
C'est je crois sur la voie de Castille
Allant tout au long des jours qui n'en finissaient pas
Que nous avons commencé à prier
Pélerins devenant sans doute vraiment ici
Un pied suivant l'autre
Je crois que j'ai chanté à haute voix
Seigneur
Les litanies de tes saints
Ora pro nobis
Cheminant les uns derrière les autres
Sur la terre rouge
Seigneur à force de prier
Nous finissions par ne plus penser à rien
Tu marchais à côté de nous
"Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" !
Nos esprits étaient pleins Nous avons lu l'Évangile
Aux chapiteaux sculptés
De Saint Martin de Fromista
Pierre blonde
Les uns derrière les autres
Un kilomètre après l'autre
Les plaines emblavées
Faisaient à perte de vue
Comme un océan.
 Tu marchais à mon côté
Seigneur
Passant par Sahagun
Une vieille femme au détour
Offrait des biscuits
Seigneur
Bénis cette femme et bénis
Le cordonnier qui recousit mon soulier

Argile du chemin

Adobe des murs
Argile crue mêlée de paille
Adobe jaune
Des maisons retournant à la terre
Canaux d'irrigation

Et le vent qui n'en finit pas ...

Le vent le vent brisant les arbres rares
Trop jeunes plantés
Seigneur, que disait le vent aux créneaux des murailles ?
Santiago Santiago
Seigneur c'est tout droit !

De Léon nous pouvons dire

Les lumières de cent fenêtres
A l'église cathédrale
Et leurs milliers d'images
Aux murs nous avons vu
Passant l'hospice de San Marcos
Statues coquilles et croix
Depuis mille ans les pèlerins
Passent par là
Seigneur
Seigneur je T'espérais
A nouveau j'ai marché, Seigneur
Reprenant mes chants

Nous avons traversé la ville fermée

Dont le mur est dressé sur les cendres latines
Seigneur nous avons gravi des pentes encore
Laissé à la Croix de Fer le poids de nos péchés
Nous avons
Seigneur
Épais était le brouillard
Déposé notre pierre sur le montjoie

Tous Tes saint étaient là

Clercs et brassiers
Les superbes et les humbles
Ceux qui allaient à cheval
Ceux qui allaient les pieds nus
Ceux qui étaient chaussés
Ayant large cape ou bien vêtus de hardes
Parlant Germain 
Parlant Latin
Barbus ou glabres
Jeunes ou vieux
Mâles et femelles
Petits ou grands
Allaient devant les plus anciens
Derrière venaient les contemporains
Fredonnant tous à bouche fermée
Et c'était là très ample cantique
Pécheurs et justes
Seigneur
Seigneur nous fûmes
Réconciliés dans la pierre
Et le vent glacé du mont
Nous avons prié longtemps
Nos jambes étaient lourdes
Mais nos coeurs si légers !




                  

( STATUETTES DE L'ÉGLISE DE MOISSAC REPRÉSENTaNT LA "FUITE EN ÉGYPTE).



Seigneur nous sommes allés encore
Par les vallons de Galice
Bruyères et genêts
Les collines étaient roses et jaunes
L'orage nous prit sous la grêle
Nous marchions cependant
L'allégresse nous portait
Entre rhododendrons et camélias
Passés Portomarin et son lac
Palas del Rei
Où ne sont plus ni rois ni palais
Nous avons croisé des peuples très anciens
Entendu des musiques très vieilles
Et des paroles très belles
E Ultreïa vers Santiago !
Sommes passés plus outre encore
Plus haut plus haut Seigneur
E Suseïa !
Plus haut nos coeurs plus légers !

               
         

Le Cannet Côte d'Azur : La rue Saint Sauveur à travers un vitrail exposé par un artisan.


Nous sommes entrés dans la Sainte cité

Seigneur
Sous la pluie nous avions marché
Toute une matinée encore
Longé d'interminables murs noirs
Les bâtons avaient sonné
Sur le béton sur les pavés
Les marchands dans les rues vendaient des médailles
Boissons, jambons, saucissons

Les carillons sonnaient à la volée

Nous tombâmes tout à coup 
Aux marches du parvis

Nous accomplîmes les rites aux autels

Seigneur
Trop d'or encore
Trop d'argent dans Ta cathédrale
Trop de couleurs sous les voûtes 
Mais en moi Ta lumière est très douce
Seigneur, je T'emmène avec moi
Seigneur
Plus ne cesse de marcher

                   
 Vu à la galerie 30: Le cannet

Texte de Michel Savatier - Tous droits réservés.
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