mardi 31 décembre 2019

Haîku : LE MÉROU ....




HAÎKU 

                LE  MÉROU






Horreur de la grotte

      L' essaim des bulles de champagne


                La lippe du mérou



          
 Je vous souhaite une excellente année 2020!


lundi 30 décembre 2019

LA CHÂTAIGNE .....





La châtaigne



























La vie s’en va
La vie s’en va

Une page après l’autre vient

Chacune s’effile
Onduleuse
Se rétrécit et puis s’enfuit 

Au Chemin des Amoureux

Prairie tendre et verte  
Par-delà les vieux pommiers
Un clocher monte au ciel
De granit ajouré

La vie s’en va

La vie s’en va

Au long des sentiers

Les châtaigniers sèment leurs feuilles
Pour te souvenir
Emporte une châtaigne gainée de cuir
Douce et lisse









La route tourne
La route tourne et dévale
Après le moulin
Après le pont de Noblat
Après la rivière
C’est une autre vie qui va
Qui court vers la ville

Wagons de chemins de fer

Cabines d’avions long-courriers
Habitacles d’automobiles
Bruits étranges
Images floues derrière les vitres




Images

Images

Était-ce bien l’amour

La châtaigne dans ta poche
Dont le cuir se plisse un peu
C’était une ivresse
Souviens-toi de ton amour

Amour

Amour perdu


C’était bien l’Amour

Tu l’as regardé passer
A midi au bord de l’océan  
Possibilité d’un amour perdu
Sans un geste
Pour une inexpiable faute


samedi 28 décembre 2019

HAÎKU : PORTOMARIN (ESPAGNE)



PORTOMARIN














Orage d'avril

           Grêle sur le lac

                     Un grand peuplier


vendredi 27 décembre 2019

MANGAREVA






***

Frères humains qui après nous vivez

N’ayez les cueurs contre nous endurcis

Car se pitié de nous, pauvres avez

Dieu en aura plus tost de nous merciz …

                                         (François Villon : La Ballade des Pendus )

           

Fou

Complètement fou


Je suis arrivé en avion

Une île

Au petit matin



La piste est sur le récif

Lagon bleu

Irisé

Calme

Sable blanc


Fou

Complètement fou



Quelques îlots

Cocotiers

Et puis il y a la grande île

Cocotiers encore


Canot à moteur hors-bord

Qui rugit

Fleurs de tiaré



Cathédrale

Notre Dame 

Parvis

Portail

Cathédrale

Tabernacle fermé

Orné de perles naturelles

La cloche sonne

Mangareva

Nous sommes à Rikitea

Dans l’Océan Pacifique

Folie ?


Non loin de là une prison

L’adultère étant puni

Tour de garde

Carrée


Odeur de mort


Une tombe


Sur la falaise d’où l’on voit l’Océan

D’autres tombes

Balayées par le vent



Souffle le vent

Roc

Roc dur et nu


Océan violet

Une tranche d’ananas dans le ciel bleu

Le dieu est là

Dieu omniprésent




Chemin qui monte

Empierré de larges dalles

Folie ?

Corail

De là-haut tu vois l’Océan

De l’autre côté

Il paraît qu’on élève des huîtres perlières

Folie ?

Un chien aboie



Le village est à nos pieds

Maisons basses

Tôles sur les toîts

Peintes en rouge

Silence



Cloître

Bâtiment très ancien

Un cloître

À Mangaréva

À Rikitea



La nuit

Les gardiens de la foi

Ne parcourent plus les rues du village

Lampe allumée

Pour surprendre ceux qui pêchent contre la chair

Folie ?

Sagesse ?

On les plaçait sur un radeau et on les livrait aux hasards

De la mer …

Fous de Dieu ?


Fous ?

« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ! »

                             **

« On dit que lorsque le bateau des missionnaires passa
dans les eaux de l’île de Pâques, les insulaires coururent se
cacher dans la montagne : Ils ne voulaient pas de cloître.
Ils ne voulaient pas empierrer les chemins. Ils ne voulaient
 pas construire de cathédrale, ils ne voulaient pas de
gardiens parcourant les rues avec un lampe allumée. Ils
ne voulaient pas de prison … Ils taillaient des Moaïs.»

                         Lagon bleu

                          Cocotiers

                           Silence

                                      Le vent de la mer …

Un long bâtiment blanc au toît de tôle rouge :
Abri anti-atomique …
                  Nous sommes près de MURUROA !


                               FOLIE ?


O ! Toi qui menais ta pirogue en te guidant sur les étoiles !


                             UNE ÎLE, AU PETIT MATIN …


                             L’ARCHIPEL DES GAMBIER


mercredi 25 décembre 2019

LE PIANO SUR LA PLAGE





LE PIANO SUR LA PLAGE. 

                                                 (à Guy Thénaisy)








Plage
Plage longue 
Éblouie de lumière
Un piano ... 

Il avait abattu ses voiles et son mât

Longue longue longue plage
Sable clair
Un ruban rouge mince  
de goémons mouillés
Galbe de l’épaule 
Ou du creux des reins
Et le piano ...

La mer froissait ses coupons de soie

Langue d’océan douce douce 
Pas un rocher
Chevelures des vagues bouclées

Et le piano
Le piano chanta sur la plage  
Le piano chanta  
Les mouettes rieuses
rieuses rieuses
Les oiseaux fusaient
En gerbes 
En bouquets
Claquements d’étendards

Murmures sur le sable
Chansons des flots  










Ricochets  
Reflets de jades opales  
améthystes et saphirs

Jubilation du piano sur la plage
Plage longue longue douce 
Courbe de l’épaule et du creux des reins
La mer froissait ses coupons de soie









Bécasseaux
guirlandes mouvantes
farandoles de joie

Et le piano ...
D’où venu ?

... Je l’ai vu se poser sur le sable
C’était l’aurore
Il repliait ses ailes ...






mardi 24 décembre 2019

EN MONTANT AU COL

LE BLAIREAU

                        




NEIGE EN MONTANT VERS LE COL


SUR LE GOUDRON NOIR ENCORE


LE BLAIREAU ASSIS SUR SON CUL




                          

lundi 23 décembre 2019

LES PYRÉNÉES



Dans le Somport
























NEIGE SUR LE SOMPORT


          UNE CIGOGNE A TIRE D'AILES


A HAUTEUR DE MON FRONT







dimanche 22 décembre 2019

samedi 21 décembre 2019

AUVILLAR



               HAÏKU












Au détour du chemin 

Brise de printemps


La montagne tout entière




vendredi 20 décembre 2019

LE LAC DE BIOUS ARTIGUESI



LE LAC DE BIOUS ARTIGUES

   PYRÉNÉES









La fin de l’été
Colchiques améthystes
Ou blanches
Clarines
Un troupeau dans la vallée


Elle a seize ans
S’épanouit dans le pré
Temps suspendu
Étincelles du torrent
Neiges sur de lointains sommets


Tout cela ne serait rien
Sans ce cœur qui bat
Qui bat
Tout cela ne serait rien
Mais cet alcool qui coule dans nos veines ?


D’ici partent les chemins
Rugueux
Qui montent vers le ciel
Vers ce pic là-bas
Fendu en deux


Il fallait bien marcher
Nous avons choisi d’autres voies
Ou bien nous les avons suivies par hasard
Plus faciles souvent
Mais parfois tout aussi raboteuses


Et me voici revenu vers la vallée
La vallée ?
De gigantesques insectes d’acier
Ont élevé un mur de béton
Sur un lac immense flottent des pédalos

 


Qu’est-elle devenue, ma fée de seize ans ?