L'ART DE L'AFFICHE ...
... D'autres continuités sont perceptibles en effet à qui sait les discerner.
C'est ainsi que les affiches
publicitaires modernes poursuivent la tradition de
l'estampe. Conçues pour transmettre des messages,
comme les images diffusées jadis par les
colporteurs, les affiches des publicistes emploient
les procédés de tous ceux qui, avant eux,
poursuivaient des fins de communication :
Simplifier le contenu, frapper l'oeil, faire une
impression directe. Comme Georgin pour
propager la légende napoléonienne, Cappiello
pour vendre le chocolat Vilans ou la ouate
Thermogène, les maîtres du genre renoncent à la
figuration réaliste au profit du schématisme, jouent
des oppositions entre plages sombres et plages
claires, choisissent des couleurs vives et
contrastées.
Comme l'estampe était accompagnée
d'un texte destiné à en fixer le sens, l'affiche livre
un slogan destiné à faire valoir un produit.
Mais, tandis que le texte et l'image restent, dans
l'estampe, disjoints, dès 1900 ils sont, dans
l'affiche, conjoints, puis intégrés, en sorte que le
graphisme devient un élément essentiel de la
plastique. Un genre nouveau est apparu, plein
de force et de vitalité, dans lequel se renouvelle un
genre ancien , populaire par le public, par les
moyens d'expression, par les ressorts qu'il fait
jouer, sinon par les artistes qui le maîtrisent.
Jean Cusenier - L'art populaire - Histoire de l'Art (Éditions larousse).
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