L’OLIVIER
Vieux sorcier de l’olivier
Membres noirs et noueux
Moignons et chicots
Troncs multiples tressés torsadés
Muscles saillants
Serpents pythons pétrifiés
Ridés
Écailles rugueuses
Mais dans le feuillage
scintillent
Des millions de sequins
Des millions de sequins
D’argent
Et de bronze vieilli
La moindre brise les agite
Mille ans peut-être !
La pie tressaute sur la plus haute
branche
Jacasse
Hoche la queue
La pie est un bel oiseau en habit de
soirée
Un peu manouche
Elle ne craint pas les sorciers
La tourterelle plus discrète
Plus nostalgique
De son flûtiau chante l’olive
Sur trois notes
Doucement
Vieux sorcier de l’olivier
Indestructible
Mutilé
Carié
Torturé
Depuis si longtemps sévère
Arbre philosophe
Sage
Rêves-tu encore aux jours où les
dieux cornus
s’égayaient à tes pieds ?
Les sylphides reviendront
N’en doutons pas
Leurs fronts seront ornés de
couronnes d’argent
comme autrefois
Comme autrefois
Elles danseront
Elles tendront les draps
Les sylvains y lanceront les fruits
L’homme aura disparu depuis longtemps
Pour s’être trop enivré du vin de ses vignes
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