mercredi 26 février 2020

VALPARAISO - TEXTE DE (+) NYAÊL)




Vallée du Paradis … Valparaiso ! (1)






                                                                         
Bouquets des champs,
Couleurs primaires
Bordant la rade et l’océan.

Suants et grinçants, les funiculaires,
Quinze à gémir en s’essoufflant,
Chargés de gens souriants …





Gais marins chantant au soleil levant
Oh ! Hisse et ho ! So well, all well,
Nous reviendrons, pavillon haut !

Larmes des marins, au couchant .
Good bye, good Guys, farewell :
Plus d’un y a laissé sa peau ...

Au cap Horn, il ne fait pas chaud
Les marins s’en vont grelottant ...
Au ciel flamboyant et pesant,
Un soleil glacial luit tout là-haut :
Les bons copains s’en vont, pleurant !

 Oula, Tchlalez ! Good bye, Mummy

Nous cinglons tous vers l’infini
Tous morts … I and my Guys …
.
Vallée du Paradis (2)
.
Bordant l’océan,
Abris aux teintes chaudes,
Des haies et des champs,
Les cougars y rôdent …


Mais la ville s’étend
Vers les eucalyptus,
Vers les déserts brûlants
Qui couvent leurs cactus …

 

Quinze vieux wagons
Posant leurs jalons,
Grimpent les collines
Que le ciel illumine.


La ville grignote
Les forêts si vertes.
Les lumières clignotent
Aux fenêtres ouvertes …

Aux collines pentues
Des quarante collines
Poussent des herbes drues
Devenues citadines ... 
Valparaiso  (3)  à l’assaut des pentes
Quarante collines !
Et même un peu plus …
Sous un ciel de plomb,
Terrasses et mezzanines
Toujours en surplomb,
Toujours en surplus !

Quinze trains à crémaillère
Frôlent les balcons …
La ville toute entière,
Comme un entonnoir
Dévale en rayons
Vers la Mer, miroir …

--
Sous un ciel  très pur,
Un ciel bleu d’azur,
Qui souvent s’embrase,
La ville s’évase ...


Musée d’exception
Ouverts à tous vents,
Pour tous les passants

Venez admirer
Cette exposition
Aux murs des maisons,
Aux grands escaliers,                                       
Si bien exploités

La tôle ondulée
Met de la couleur
Et de la douceur
Aux façades tristes.
Et de vrais artistes
Taguent sur les murs
D’un geste très sûr,
Des fresques signées.

Fresque exposée, très originale,
sur deux façades, gommant l’angle droit   


La ville toujours s’étend  (4)

Quinze trains à crémaillère
_Et peut-être un peu plus_,
Grinçant sur leurs rails
Tracent un éventail


Des maisons poussent encor,
Et grimpent les talus.
Mais la ville entière
Converge vers le port ...

Sur le port, à l’ancre
Dorment les bateaux
Qui font une escale
A Valparaiso ...
Pablo Neruda
A vécu là-bas !




Chansons de marins
Sur terre et sur l’eau …
Oh ! Hisse et ho !
Amis, gare au grain ! 
Ohé,
Nous reviendrons,
Pavillon haut !
Ohé, ohé,
Pauvres garçons
Plus d’un y a laissé sa peau !

Vallée du Paradis (5)
 
Corolle cocardière
Cintrant la rade bleue,
Toits et façades de couleurs vives …
Et, brinquebalants, arrivent,
Montant vers les cieux
Quinze wagons à crémaillère …

Quinze à monter à l’assaut des collines
Lourds de leur marée humaine
Quinze funiculaires

Vieux tramways à la traîne,
Quinze centenaires
Sur lesquels on dessine …
                  *

Au loin s’en vont les navires
Cinglant sur la mer turquoise
Où les barques se croisent
Où leurs voiles se mirent                                              

  
      
Couvrant le vacarme des vagues,
Les marins chantent à pleine voix.
Leurs mains sont tachées de la poix
Calfatant le bateau qui rague
                  °°°

Glossaire : Les mots
Qui rague  (qui s’use en frottant)
Brinquebalant ou bringuebalant
( les 2 sont admis _ termes peu usités)

Oh, hisse et ho ! Vire au guindeau .. (6)

Au loin s’en vont les matelots,
La pipe au bec et le cœur chaud,
Chantant qu’ils reviendront bientôt !
Peut-être auront-ils le cœur gros …

          Oh, Hisse et Ho !

A force de braver les flots
Et de barrer dans les tempêtes,
Ils échoueront sur un îlot
Et certains y perdront la tête !  

Ils allaient à Valparaiso,

Au cap Horn, ou à Rio
La voile au vent, le cœur content
Les femmes attendront les bateaux …
Combien de temps, en soupirant ?

         Oh,  Hisse et Ho !


C’était une coque de noix   
Aux mâts dressés de leur bateau
Ils arboraient le Grand Pavois :  
Ils étaient fiers de ses drapeaux 

Plus d’un y a laissé sa peau ….
       
Sur la tombe de ces absents,
Marguerites et coquelicots
Se balancent au gré du vent      
Oh, oh… Ho, ho, Ho hisse et Ho !
          
31/05/2010  revu 26/28 Avril  2015

 




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