dimanche 29 juin 2014

CONCOURS ET ANALOGIES


Les photos présentées ci-dessous sont actuellement exposées sur la Croisette, à Cannes. Elles concourent pour un prix international des photos de mode ... Comme chaque année.







Feuilletant l’anthologie de la poésie espagnole (Gallimard-La 


Pleiade), nous sommes restés en arrêt devant une page : 

Nous lisions un poème de Carlos Edmundo de Ory (P. 891)

 … Il nous rappelait étrangement un autre poème, 

d’André Breton, celui-là, intitulé « L’Union Libre ».

Ce n’était pas si étrange que cela : Le poète espagnol 

a beaucoup écouté les surréalistes … Mais lisez plutôt ! 

( On ne vous a pas donné tout le poème de Breton, 

mais vous le trouverez à la page 993 de l’Anthologie de 

la Poésie française ( Collection La Pleiade).

    Il reste de ces lectures l’impression que les 

deux femmes célébrées ici ont été beaucoup aimées !





CARLOS EDMUNDO DE ORY


Description de mon épouse
  avec accompagnement
       de cymbales


Elle est mon scarabée sacré
Elle est ma crypte d’améthyste
Elle est ma cité lacustre
Elle est mon pigeonnier de silence
Elle est ma murette de jasmin
Elle est ma sauterelle d’or
Elle est mon kiosque à musique Elle est mon lit de malachite
Elle est ma méduse dorée
Elle est mon escargot de soie
Elle est ma chambre de renoncules
Elle est ma topaze jaune
Elle est mon Anadyomène marine
Elle est mon Ageronia atlantis
Elle est ma porte d’orichalque
Elle est mon palanquin de feuilles
Elle est mon gâteau de prunes
Elle est ma portée de sang
Elle est mon oracle de baisers
Elle est mon étoile boréale
                                        (Traduit de l'espagnol)








ANDRÉ BRETON

    L’union libre


Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d’éclairs de chaleur
À la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d’étoiles de dernière grandeur
Aux dents d’empreintes de souris blanche sur la terre blanche
À la langue d’ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d’hostie poignardée
À la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
À la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d’écriture d’enfant
Aux sourcils de bords de nids d’hirondelle
Ma femme aux tempes d’ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d’allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d’as de cœur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de marbre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
……/.....
                              **
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