Devant l'éléphant de Salvator Dali ...
- "Monsieur, avez vous vu ce qui est à vos pieds ?"
Ici, j'arrange un peu la syntaxe de la phrase : Mon interlocuteur est étranger. Il y a beaucoup d'étrangers à Cannes. Celui ci est Yougoslave, me dira-t-il.
-"Je n'ai pas de travail. Il n'y a pas de travail à Cannes ... Peut-être à Marseille ... Je vais essayer d'aller à Marseille. Pour le moment, je couche à la gare de Cannes. "
L'homme a la quarantaine passée. Il est propre et convenablement vêtu, encore qu'il le soit légèrement, mais à Cannes, il n'est pas une exception. Le T. shirt est bien blanc, le pantalon n'est point chiffonné. Le visage est jovial et sympathique, les joues sont bien rasées : Le genre de type qu'on pourrait prendre pour un oncle ou un cousin.
-ça, ce qui est à mes pieds, je vois que c'est une bague, une large alliance en or. L'or, en ce moment, cela cote très cher. Je ramasse la bague.
-"Prenez la. vous en avez plus besoin que moi. Vous irez la vendre."
-" Je ne peux pas vendre de l'or : Je n'ai pas de papiers, moi ! Non, gardez la bague, mais donnez moi ce que vous pourrez pour m'aider. "
-"Je donne vingt euros, c'est tout ce que j'ai sur moi."
-" Vous avez encore quelques petites pièces dans votre porte monnaie. Donnez les moi : C'est pour manger ..."
Je donne les petites pièces ... Entre temps j'ai jeté un coup d'oeil à l'intérieur de la bague : Les deux poinçons y sont bien ..."
-"C'est bon ?" me demande mon soit disant Yougoslave.
Si c'est bon ! Le cuivre coûte cher en ce moment, mais il ne coûte quand même pas le prix de l'or !
Et dire que je me suis déjà fait avoir sur le quai du vieux port, à La Rochelle, il y a à peine un an !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire