BARCELONE ......

BARCELONE

                         17 Août 2017

 

Barbare

Barbare

Viande hachée devant vous

Extra pour tartare

Hurlement de la lame d’un scieur de long

Un moteur que l’on maltraite

Barbare

Le rire du grand requin blanc

Sept rangées de dents

Les yeux derrière le pare-brise

Cocaïne

Les yeux

Fous

Cadavres

Cadavres de dauphins échoués sur la plage

Fourmis

Fourmis courant dans tous les sens

Deux cents

Deux cents piétons par terre

Bébés

Filles

Garçons

Hommes

Femmes

Jeunes

Vieux

Barbare

Tiens ma jolie maman

Voici des roses blanches

Toi qui les aimais tant

Cocaïne

Des coquelicots sont éclos

Des roses rouges

Tiens ma jolie maman

 

Et quand tu t’en iras au grand jardin là-bas

Toutes ces roses blanches, tu les emporteras.

Barbare

Barbare

Tiens, ma jolie maman

Toutes ces roses blanches

Tu les emporteras … 

           

« On ne croit pas à la guerre quand elle n’entre

 pas dans la maison ; on ne croit pas au destin

quand il ne met pas sur vous sa griffe. Il y a le

peuple pacifique et chaque jour le murmure de

vivre inépuisablement repris. 

Le cheval à la noria

qu’il tourne, la nâoûra disaient les Maures,

apprendra le désastre de la flèche égarée dans son

ventre .

En attendant … »

                         (Louis Aragon : Le fou d’Elsa)