dimanche 13 août 2017

UNE SI LONGUE ABSENCE ....




UNE SI LONGUE
      ABSENCE















Pour aimer les fleurs

Vraiment

Il faut les avoir vu faner

Puis sur les mêmes tiges

En voir d'autres s'éveiller


Mais toi, voyageur

Si la fleur éclose

N'est jamais la même

De quoi te plains-tu ?


En un si long voyage

Jamais la même aurore

Après semblable nuit


Les blés moissonnés

N'ont jamais repoussé

La feuille tombée

N'a pas été remplacée


En un voyage au si long cours

Tant de soleils ont brillé

Tant d'étoiles ont glissé

Les visages rencontrés

N'étaient jamais les mêmes



As-tu pris le temps d'un arrêt

Pour mûrir 

Une amitié ?




On dit adieu

Souvent

À ceux qu'on aurait pu aimer

Adieu

Sans prendre le temps

De mûrir un bonjour


En un voyage au si long cours

Le bateau qui appareillait

Ne revenait jamais

Et celui qui rentrait

N'était jamais celui qu'on avait vu partir


On n'a pas vu vieillir les filles

Les vieillards

On ne les a pas vu mourir


Sourires de Bangkok

Et frangipaniers

Saris de Kandi

Et fleurs du lotus

Femmes de Komono

Fleurs du balisier




Matins froids du Québec

Lourdes pluies du Laos

Dans ma mémoire le volcan

ne se calmera jamais

Le cyclone n'aura point de fin

Le Mékong coulera

Toujours large et boueux

La Loire restera épuisée

Et le Congo

Couvert de jacinthes




Et passe le temps ...




Me voici revenu

Flots froids de mon enfance

Pins secs

Sables veloutés

Et la blanche maison

Tout près du vieux clocher ...


"C'est toi, René

Et ta femme Marie ?

Comme ta fille lui ressemble

À la Marie d'autrefois ! "


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