jeudi 25 septembre 2014

PETITE HISTOIRE DE L'HUMANITÉ




PETITE HISTOIRE DE L'HUMANITÉ
































Les orages se dissipaient


Nous commençions à distinguer la ligne d’horizon 
Grand cercle bleu au bout des sables


Un chameau arriva
Il se mit à genoux 
Nous lui avons mis le bât 
Pour le charger de sel 


Vint un cheval
Il se cabra et puis hennit longuement
Sa robe était luisante 
Sa bouche écumait un peu
Nous l’avons asservi 


Nous lui avons mis le mors et la selle
Nous lui avons fait sentir nos éperons
Alors ont commencé les carnages
razzias
Enlèvements dans les sérails
conquêtes


Folles aventures



Notre chant s’éleva 
Ce fut un chant de guerre
Nous faisions taire les complaintes
Nous avons étouffé les psaumes


Notre chant de victoire 
Notre chant n’avait pas de fin 
Au fil des saisons il enfla
enfla


Puis nous avons inventé la roue
Nous avons inventé la voile




Plus loin 
Nous allions toujours plus loin
Négociant
Pour aller chercher les fruits
Toujours plus loin pour quérir les gemmes


Et les métaux précieux


Nous avons eu des esclaves par milliers
Venant de tous les continents 
Mâles et femelles
De toutes les couleurs 
Creusant le sol 
Portant nos charges



Nous fîmes plus grands carnages encore
Et notre chant enfla plus fort


Perfectionnant nos techniques
Nous inventâmes le moteur 


Nous allions chercher les matériaux
Que nos machines broyaient 


De hautes cheminées vomissaient 
Dents d’acier 
Engrenages implacables


Navires monstrueux 
Avions gros porteurs


Nous avons domestiqué les énergies vives
Et les énergies fossiles
Nous avons mêlé le ciment et le fer
Nous avons élevé des tours 
Nous avons lançé des ponts
Vidé des lacs et des mers




Nos guerres furent plus grandes et plus cruelles
Ce n’étaient plus des hommes
Qui tombaient par millions
Qui parlait d’hommes encore ?
Bientôt ils ne tombèrent même plus


Ils se désintégraient sous un grand coup de vent


Quelques uns seulement laissaient leur ombre sur le roc
Quand il restait un roc




Chantez chantez
Chant de marche 
chant de gloire
de victoire
Nous étions debout partout
Sur les monts
Dans les vallées
Sur les océans 
Au fond des abysses
Voyageant dans les airs
Au coeur de la terre
Et dans les espaces sidéraux




Puis les brouillards revinrent
Sulfureux 
Suffocants
Les fleuves cessèrent de couler
Les neiges avaient fondu


Que deviendra le chant des hommes
Tambours clairons
Cristallophones
Musiques électroniques



O Sartre !
Pablo Picasso !


S’il n’y a plus d’espoir
Que reste-t-il hormis l’ivresse 
et le sexe !


Notre présent et notre avenir ...



Le chameau revenu baraque et puis blatère
Encore un moment ...
Il bave


Le cheval est mort depuis longtemps
Avec les oiseaux et les poissons 


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EN CE MOMENT, À CANNES !!






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