mercredi 25 mai 2016

PARIS ...












PARIS














                                    

PARIS … Encore ! … Et bien, quoi, Paris ?

Les quais de la gare Saint Lazare, à huit heures du matin ? – Ou mieux encore, toujours à la gare Saint Lazare … mais à  Montparnasse, c’est pas mal aussi … À dix-huit heures ou dix-huit heures trente !

Les couloirs du métro, à peu près aux mêmes heures et à peu près dans toutes les stations, les bouches de métro, les escalators du métro, les escaliers, les tapis roulants … Tiens, allez donc voir à la station Châtelet !

Les voitures du R.E.R. aux heures d’affluence, et leurs portes coulissantes qui n’ont de cesse de chercher à vous coincer lorsque vous passez. Dans le R.E.R. ce n’est pas mieux que dans le métro et vous voilà ballotté de droite et de gauche, vous agrippant à  votre barre  verticale d’acier chromé, lorsque vous avez eu la chance de pouvoir en cramponner une ! L’épuisement des voyageurs après leur journée de travail, les odeurs de transpiration, les contacts, les palpations, les pieds que l’on ne sait pas où poser … La nécessaire attention qui ne doit pas faillir, sous peine de se faire voler son sac ou son porte-monnaie !





















La place de la Concorde est très belle, mais l’ennui, c’est qu’on ne peut que l’apercevoir, à travers le défilé des voitures de toutes sortes et de toutes couleurs. Des voitures ? – Allez donc voir sur les Champs-Élysées ou, mieux, au rond-point de l’Arc de Triomphe …. Elles tournent, elles tournent, se suivent, se croisent, se coincent puis se décoincent, virent à droite, virent à gauche, s’accumulent et puis leur file repart et jamais ne s’arrête. Les feux passent au vert, puis à l’orange, au rouge, puis encore au vert … Les piétons passent entre les clous, les cyclistes font ce qu’ils peuvent. Les motos font du bruit, le plus de bruit possible !

La tour Eiffel … Il nous faut bien parler de la tour Eiffel : Elle est si célèbre ! Il faut avouer qu’on la voit de loin. On est heureux quand on la regarde : On ne sait pas très bien pourquoi, mais on est heureux, et les touristes courent pour monter à son dernier étage …. Quand le personnel chargé des ascenseurs n’est pas en grève !

























Grève ! Le mot est lâché : De la Bastille à la Nation, vous pouvez rencontrer le cortège des revendications de tout genre : Drapeaux et banderoles, chapeaux grotesques et mascarades. Des ballons gonflés au gaz survolent l’avenue des Invalides … Avenue impraticable, bien sûr et, si vous voulez vous rendre à la tour Montparnasse, vous avez intérêt à prendre un autre itinéraire, au risque d’arriver en retard à votre rendez-vous.























Paris ! Paris encore ! … Paris et ses musées, ses grandes expositions : Manet, Monnet, Toutankhamon … Que sais-je encore ? – C’est merveilleux et c’est pour cela qu’un monde fou vient du Japon, des Etats-Unis, du Royaume-Uni, d’Abyssinie, du Canada et de Moldavie …. Ah ! Les autobus à deux étages transportant leurs touristes amidonnés, casquette sur le crâne, oreillettes de chaque côté de la tête ! Ah ! Les émanations de gaz d’échappement : Autobus et automobiles, le tout confondu, mais les autobus de tourisme présentent cette particularité  de laisser tourner leur moteur tout aussi longtemps qu’ils demeurent à l’arrêt : Il faut bien faire fonctionner la climatisation  ! … Vous en prenez plein les narines! …. Vous en prenez plein les narines, pendant que vous faites la queue pour essayer d’atteindre les portes du musée que vous voulez visiter … Et cela a des chances de durer pendant des heures. Après, si c’est une grande exposition, que vous voulez visiter, il vous faudra, coûte que coûte, suivre le troupeau. Vous aimeriez vous arrêter un peu devant tel ou tel tableau, devant tel ou tel objet ? – Pas question : Il faut suivre ! – Cela ne vous empêchera pas, d’ailleurs de  dire à vos amis que vous y êtes allé et que c’était « super » … « super », c’est beaucoup plus « in » que superbe, qui fait très « ringard ».



















Vous aimeriez aller écouter un concert à la Salle Pleyel ? – Avez-vous réservé ? - Dans le cas contraire, il ne vous restera qu’à faire demi-tour. Même chose à l’Opéra Garnier ou à l’Opéra Bastille … Où vous auriez pourtant bien voulu aller pour admirer les danseuses étoiles et les petits rats … Les danseuses étoiles et les petits rats ont fait, d’une certaine manière, la gloire de Paris … Au dix-neuvième ou au vingtième siècle … Depuis, la gloire, c’est Versailles qui l’assume, en exposant dans les chambres de Louis XIV des « installations » et des ballons rouges venus du Japon ou des U.S.A, (Je vous demande pardon, il faut dire des « States »).

Le Trocadéro ? – On y va  pour manifester sur le parvis des « Droits de l’Homme ». On y manifeste aussi pour … Non, plutôt contre … Contre la déforestation, contre l’exploitation des gaz de schiste,  contre … Contre ce qui est pour ! Avec de la chance, il n’y aura pas de manifestation aujourd’hui et vous pourrez entrer au musée de l’homme … Le musée de l’homme ? … Toute une partie de son patrimoine a émigré vers le Quai Branly, au musée des Arts Premiers. Le musée de la Marine a échappé de peu à l’exil.


















Je trouve assez curieux que Paris, le Paris tant vanté, tant aimé, le Paris des poètes … Je trouve assez curieux que, justement, les poètes aient surtout chanté les petits coins qui font Paris, mais qui, au fond, sont ceux qui sont préservés de Paris! -  Les petits jardins de l’île Saint-Louis, le jardin du Luxembourg, celui des Buttes-Chaumont, tel petit coin qui a échappé à l’urbanisation et à l’envahissement automobile, tel banc le long d’un quai, tel étal de bouquiniste, telle terrasse de bistrot où l’on peut encore se réfugier et avoir l’impression d’être en sécurité. Avez-vous eu la chance de pénétrer dans l’église Saint Julien Le Pauvre un dimanche après-midi, ou même, tiens : dans la nef de Notre Dame? – Un dimanche après-midi … Ou mieux : en soirée … Il n’y a personne, les bruits de la rue ne pénètrent pas jusque-là et, comble de l’extase, il se pourrait bien qu’un organiste s’essayât sur son instrument … Ah ! Les orgues de Paris, les grandes orgues !






















Paris-Plage ! Paris est une ville riche ! – Paris fait, dès que les beaux jours approchent … Paris fait déverser des milliers de tonnes de sable et les parasols fleurissent … Comme si on se trouvait au bord de la Méditerranée ! Passent des péniches, de temps en temps … Leur passage fait revenir la poésie … Mais le bateau qui suit est un « bateau-mouche » : de tous ses hauts parleurs, il conte à ses passagers l’histoire des palais de Paris. Quelques pêcheurs à la ligne, peut-être … Mais l’eau est si polluée qu’il n’est pas question de consommer leurs prises … Les plus « in » d’entre eux, les plus « écolos » décrochent le poisson, puis le rejettent à l’eau pendant qu’il est encore vivant …. « Attrapez la queue du Mickey ! »

« La queue du Mickey » ? Même la Foire du trône, on fait aussi bien en province, surtout l’été ! Et puis, un vide grenier, c’est aussi amusant, et il y en a partout en province, des vide greniers !










Les grands restaurants de Paris … On connaît leurs noms et ceux de leurs grands chefs étoilés. On connaît aussi les prix qu’ils pratiquent, mais … Allez donc tenter d’y dîner ou d’y déjeuner : Si vous n’avez pas réservé longtemps à l’avance, vous pourrez toujours aller vous restaurer à la brasserie qui fait l’angle de la rue … Elles ne sont pas si mauvaises que cela, les brasseries de Paris, et elles pratiquent des prix qui sont presque abordables …
Une fois de temps en temps ! - Dame, vous serez sans doute obligé de faire la queue là aussi, pour attendre qu’une tablée se décide à partir après avoir bu le café. Si vous êtes impatient ou si vous êtes par trop désargenté, vous aurez toujours la ressource des « fast food » … ou bien vous achèterez un sandwich … Les « Parisiens » consomment beaucoup de sandwichs au jambon. En moins grand nombre, ils consomment aussi des sandwichs au fromage ou au pâté (avec ou sans cornichons) … Il y a aussi les pizzerias et je ne sais quoi d’autre où l’on vend je ne sais quelle nourriture enveloppée dans un papier ou présentée dans une barquette de matière plastique.























Non, moi, ce que j’aime, à Paris, c’est que, presque partout, on peut s’asseoir, sur un banc, sur une chaise, dans un fauteuil … S’y asseoir et regarder … Regarder passer les gens … qui, très souvent, ne sont pas des Parisiens, parce que, les Parisiens, ils n’ont pas le temps de flâner : Ils courent tout le temps ! Du reste, si les gares sont pleines à craquer, le soir et le matin, c’est que les vrais Parisiens ne sont pas nombreux. Paris se vide et se remplit en quelques heures, ou en quelques minutes, au même rythme que Venise …

À dire le vrai, ce que j’apprécie le plus, ce sont les commerces de proximité : L’épicerie du coin, qui est tenue par un Maghrébin ou par un Chinois, et qui reste ouverte jusqu’à des heures impossibles … En province, on ne trouve plus de commerces de proximité !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire