AGADIR
-- POUR QUELQUES JOURS À L'HÔPITAL ... À TRÈS BIENTÔT !
J’avais dix ans. Nous étions au Maroc … après
Casablanca et
Rabat nous étions à Agadir …
La famille
était au complet : Le père, officier de
marine, dans
l’aéronavale, la mère et les trois
garçons … La
fille qui allait compléter l’effectif de
la fratrie
allait bientôt arriver !
Nous
habitions à « Ben Ser Gao » Je
ne suis pas très
sûr de l’orthographe de ce mot !)
La villa qui nous avait été attribuée était belle et
confortable.
Un jardin l’entourait, vaste,
fermé par des murs
d’une hauteur raisonnable, propice aux jeux . Le
large portail était défendu par deux chiens dont
l’un , le grand « dogue de Majorque » était
d’apparence redoutable … Redoutable, il l’était
effectivement et je me souviens qu’il avait
accueilli l’envoyé du Caïd qui venait nous inviter
pour une « diffa » … Ile pauvre envoyé avait mis
ses plus beaux vêtements pour l’occasion …
Fort heureusement le chien ne fit que déchirer le
« saroual » … Mais cela nous servit d’avertissement
: Nous fûmes, dès lors, plus attentifs !
Pour cela il fallait surveiller le petit chien,
minuscule et qui dormait entre
les pattes du
dogue … Lui, il ne dormait que d’un œil ! C’était lui
qui sonnait l’alerte : Le molosse se réveillait,
donnait de la voix, trois fois, jamais plus et partait
voir ce qui se passait : Gare !
Que sont devenus ces deux chiens que nous
chérissions et qui nous le rendaient bien ?
– un jour, un ordre de mission nous expédia à Oran,
en Algérie. Un officier, ça obéit ! Il nous fallut partir
…
Ben Ser Gao se trouve entre Agadir et Inezgane …
Autant dire au-milieu de rien
du tout ; Là, il fallait
Une voiture pilotée par un marin nous emmenait
tous les matins jusqu’à
l’école : Trente kilomètres
jusqu’à Agadir ! Je ne vis pas mon père, ni le
Commandant …
Ils étaient tous les deux en train de dénicher des
tourterelles dans les branches d’un oranger
du bord de route, en uniforme
dont brillaient les
galons.
C’était mon père qui avait
grimpé dans l’arbre …
Et le Commandant qui
attendait au pied de l’arbre,
avec la casquette dans les
mains …
Mais j’ai commencé ce récit en parlant de nos deux
chiens – Je ne me souviens
plus de leurs noms.
Si je les évoquais, c’est que je les aimais bien …
Et ils me le rendaient au centuple !
Le dogue (de Majorque !
) était un chien puissant et
aisément agressif envers ceux
qu’il ne connaissait
pas, ( J’en ai donné un
aperçu !)
En partant, je me demandais quel sort lui
serait
réservé car personne ne pouvait le tenir !
– Je n’ai jamais obtenu de réponse à cette
question. Je me la pose encore !
L’enclos délimité par les murs, autour de la maison,
était vaste : Il
englobait un potager, un poulailler
et un espace où batifolaient deux ou trois
gazelles et un bélier … Le bélier nous avait été
offert alors qu’il n’était qu’un agneau, mais,
depuis, il avait forci et … Gare à ses cornes !
Un âne fréquentait les « pelouses » du terrain
d’aviation … Un âne sans propriétaire, à en
juger par la longueur de ses
sabots jamais limés,
jamais coupés. Cet âne était
le souci des pilotes …
Un avion de chasse avait failli le percuter à
l’aterrissage. Mon père nous le fit amener et, après
quelques soins, il accepta
que nous montions sur
son dos, mon frère aîné et moi …
Fiers comme Artaban, nous voilà cavaliers !
Nous prenons la route qui était devant chez nous,
celle où passaient les caravanes de dromadaires
marchant toujours vers le Sud et notre âne
trotte d’autant plus vivement
qu’il suit une ânesse
… Nous prendrons soin de toujours le faire partir
derrière une ânesse !
Joyeux, car notre monture marchait d’un bon pas …
Mais voilà que notre âne se
met à renifler le sol,
puis il se couche sur le côté et se roule, les quatre
pattes en l’air !
Nous avions eu le temps, en nous précipitant, de
sauter à terre !
C’était bien
compris : Nous savions maintenant que
notre âne,
dès qu’il apercevait un crottin sur la
route, se
roulait les quatre pattes en l’air !
Nous n’en
continuâmes pas moins nos exploits,
scrutant la
route devant nous pour dégringoler à
terre le plus vite possible ! C’est en ne
quittant pas
la route des
yeux que nous allions jusqu’à la piscine
d’Inezgane,
but suprême de nos expéditions …
Qu’est-il
devenu, l’âne de nos exploits, après notre
départ pour
l’Algérie ?
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