dimanche 14 octobre 2018

LES COURSES DE PIROGUES À TAHITI






LES COURSES DE PIROGUES À TAHITI











Les pirogues sont alignées les unes à côté des

autres sur la plage de sable noir, à côté du

temple de Paofaï. Plus de cent pirogues sans

aucun doute, retournées, au repos, bleues,

jaunes, rouges.

Il y a des pirogues individuelles, fines, si fines

que l’on se demande comment elles peuvent

porter un homme. Il y a les longues pirogues

de haute mer, construites pour six rameurs.





                     



Les piroguiers, on les reconnaît à l’épaisseur

de leurs épaules : La pagaie courte, à large

pale, n’économise pas l’effort !


Sur une mer bien formée, les pirogues

enfournent à chaque lame. Malgré les bâches

de protection, les rameurs sont bien obligés

d’écoper. On a le vent debout. Il souffle à plus

de vingt nœuds, avec des rafales à vingt cinq

nœuds. Les creux ont plus de deux mètres.

Peu à peu, la pirogue bleue des jeunes des

Îles-sous-le-Vent se détache. Une rouge la suit,

 mais se retourne au passage d’une vague plus

grosse que les autres. Pour la remettre à flot et

 reprendre la course il faut perdre un temps

fou. La pirogue bleue accentue son avance.






 





Derrière, les autres concurrents adoptent des

routes qui divergent : Un groupe suit le récif,

l’autre gagne au large. Elles sont deux à avoir

viré la bouée et à prendre le chemin du retour,

 navigant avec vent arrière alors que les autres

 peinent toujours. Porté par les vagues, on ne

faiblit pas, à la cadence d’un coup de pagaie

par seconde ... Soixante coups à la minute !

L’eau gicle de toutes parts.






Et puis, soudain, nouveau chavirage de la

pirogue qui est à la seconde place ... Elle est

redressée par ses piroguiers qui étaient

tombés à la mer chavire à nouveau dix minutes

plus tard. Son équipage abandonne.

Il n’est pourtant pas au bout de ses émotions :

En essayant de gagner l’îlot le plus proche,

la pirogue se casse en deux : Tout le monde à

la mer, une fois de plus ! L’équipage essaie de

monter par l’arrière sur le

bateau accompagnateur, celui-ci est déjà

surchargé. Une lourde vague embarque,

le bateau coule à son tour !









Les jeunes des Îles-sous-le-Vent poursuivent

sans faiblir. Ils atteindront la ligne d’arrivée

en cinq heures trente deux minutes, vingt deux

 secondes. Allez vous étonner que les

Polynésiens aient de larges épaules !

Cette année, une pirogue polynésienne

remportera le championnat du monde des

pirogues de haute mer, à Honolulu ...

Mais comment peut-on courir avec de telles

pirogues, alors que le barreur est parfois

si gros ?



 

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