lundi 14 janvier 2013

ANDRÉ GIDE À SAINT HONORAT





8 DÉCEMBRE 1915 - "Mon émerveillement d'enfant au premier eucalyptus en fleurs. Nous venions d'arriver à Hyères. Je courus vite jusqu'à l'hôtel et n'eus de cesse que je n'eusse emmené ma mère contempler avec moi ces fleurs merveilleuses. Il me faudra redire les promenades que je fis en ce temps-là aux îles. Le souvenir le plus enchanté de mon enfance est peut-être celui des instants, des heures, que je passai , dans l'île Sainte Marguerite (ou Saint Honorat), penché sur les rochers au bord de l'eau, à contempler cette féerie que représentaient, en ce temps, les aquariums naturels, entre les roches."











Anémones, étoiles, oursins, diapraient les parois jusqu'à des profondeurs où ne les distinguait plus distinctement le regard ; tout palpitait selon le rythme des vagues, mais il y avait des abris où ne parvenait même plus la plus molle ondulation de la mer, là, la bête et la fleur respiraient avec indolence ;






sortant d'antres obscurs, on voyait, en demeurant longtemps silencieux et immobile, se hasarder des animaux bizarres, presque un peu effrayants.







Je restais ainsi, sans bouger, perdu dans une contemplation - Je devrais dire : une adoration  - dont ne me tirait, vers le soir, que l'appel de Marie pour le bateau du retour.








Je crains bien que ces bords des îles, si ravissants au temps de ma jeunesse , n'aient été aussi tristement abîmés que les environs immédiats de Cannes même ; comme le furent aussi les côtes d'Angleterre dont parle si bien Edmund Gosse dans "Father and Son" ; et comme tous les lieux les plus souriants de cette terre., aussitôt que l'homme a commencé de s'y vautrer.






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