lundi 29 juin 2015

LA CRÉOLITÉ - FESTIVAL CRÉOLE.




LE FESTIVAL CREOLE






























Ce billet, il faut bien que je l'écrive : Au cours de ce colloque, organisé dans le cadre du troisième " Festival Créole ", j'ai ressenti des humeurs. Elles ne doivent pourtant pas cacher l'ensemble.


_ " Passage de l'oralité à l'écriture ", tel était le thème. _ il fut abordé ... Parfois ... On ne peut prétendre qu'il fut épuisé.























J'en avertis cependant dès maintenant : C'est un billet d'humeur que j'écris ici. Dès la fin de la première matinée, mon impression fut de tristesse : Celle, un peu, d'assister à une réunion de la "Société Savante de Plougastel-Daoulas" ... mais ne médisons pas des Bretons ...
Voici un colloque qui se veut " trans-national" et qui rassemble tout au plus une trentaine de personnes, une fois achevée la cérémonie d'ouverture, à laquelle les personnalités se croient obligées d'assister.
Il y a là quatre Réunionnais, ( Ils ont été invités par les organisateurs, mais ils sont mandatés par qui ? ) On ne sait pas non plus au nom de qui parlent les Haïtiens ... qui arrivent en fait ... du Québec ... Ni le Cap-Verdien, qui demeure à Paris car il est employé au siège de l'U.N.E.S.C.O. depuis plus de dix ans ... L'un des Mauriciens est, au même titre, Parisien depuis trente ans ... Et les deux Guyannaises n'engageront vraiment leur discours que pour parler ... des Haïtiens immigrés en Guyane !








Du côté du pays organisateur, il reste un président de séance chenu, d'une extrème courtoisie, la Directrice de l'Enseignement supérieur, et celle de l'Institut Créole, qui posera quelques questions en évitant d' esquisser des réponses !...Soyons juste tout de même, et pour une fois : Ajoutons qu'il y avait là quatre coopérants français, rémunérés par leur pays d'origine pour agir en faveur du développement ... de la langue française ! Il y avait aussi un Guinéen plus ou moins en exil, trois étudiants seychellois dont le titre de présence était ... leur échec récent à l' Université de La Réunion ... et quelques autres personnages non-identifiés dont, certainement, deux ou trois touristes égarés.
Les Mauriciens n'avaient pas tous les mêmes idées : Ils se sont pris du bec ... Ceux qui résidaient à l'île Maurice contre ceux qui résidaient à Paris .
Parmi les Réunionnais, il y avait une institutrice en retraite, un professeur de faculté se disant linguiste, et un professeur d'Ecole-Normale aux opinions extrémistes.














_ Le journal Seychellois "La Nation" titre : "Victoria, Capitale mondiale de la Créolité".
Les manifestations du festival sont, dans l'ensemble, largement financées par ... la France! Notons que celle-ci, néanmoins, n'est pas officiellement représentée au colloque. Son oeuvre d'éducation est pourtant largement et vertement critiquée par ... les participants issus du département français de La Réunion ! _ On parlera de " Génocide Culturel", mais le Recteur n'est pas là. On se plaindra de la "coercition" qui empêche l'expérimentation de méthodes jugées " seules sensées et raisonnables", mais personne ne sera là pour évoquer le travail quotidien des enseignants réunionnais dans les écoles. _ Finissons-en avec nos règlements de comptes franco-français.


















Je n'en parlerai plus, mais j'avais averti que ce billet serait un billet d'humeur. Revenons au colloque. _ Tristesse, un peu : Pour ce troisième colloque, les Martiniquais n'étaient pas là, les Guadeloupéens non plus. Que sont donc devenus les universitaires excités qui, naguère, exprimaient leur créolité en brûlant des voitures à Didier ou à Pointe-à-Pitre?
_ Tristesse et langue-de-bois. Les représentantes de la Guyane, semble-t-il, avaient fait tout ce voyage pour exposer le projet d'un musée ... qui existera peut-être, un jour ! Celui du Cap-Vert nous parlait de musique, ( " De l'oralité à l'écriture ? ). Les Mauriciens avouaient deux pour cent d'analphabètes : Ils étaient traités de menteurs par les autres,
( Ce dont ils se moquaient éperdûment ! ). Une Réunionnaise, elle, accusait ... quarante pour cent d'analphabètes dans son île ! ( On la félicitait pour "sa franchise " ) ... Avant qu'elle ne rectifie et ne fasse la distinction entre les enfants " en difficultés d'apprentissage", qui représenteraient " quarante pour cent de la population scolaire" et les enfants analphabètes, "qui en représenteraient deux pour cent" ... On eut aimé que le Recteur fût présent pour exposer des chiffres réels ou parlât
" d'illettrisme ".

















N'omettons pas de parler du poète Mauricien Edouard Maunick,( J'ai l'impression très nette qu'il ne nous le pardonnerait pas de si tôt!). Je le tiens pour un poète de qualité ... et je lui conseillerais de continuer à écrire des poésies, et rien que des poésies. Malgré ses poses et ses modulations dignes d'un grand acteur, j'eus grand plaisir à l'écouter déclamer. Pour le reste ... Eh bien, ma foi, il a peut- être trop tendance à vouloir apitoyer les pauvres gens en évoquant les " coups de pieds au ventre" que d'autres enfants lui donnaient autrefois à la sortie de l'école. Au sens propre ou au sens figuré, nous avons tous reçu un jour des "coups de pieds au ventre", mais ce n'est pas en grattant ses plaies que l'on construit quoi que ce soit .
Un dernier mot : Ah ! Le beau poème, dédié à Aimé Césaire, que Maunick nous a dit ... en Français ... Lors de la cérémonie de clôture !


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