mardi 18 octobre 2016

LE VENT ... LE VENT ... LE TEMPS.





LE VENT... LE VENT... LE

TEMPS …

















Le vent le vent le vent
     Vent qui se déroule
          Le vent qui court
               Le vent des marées
                    Vent des saisons




Nous en avons connu des peuples
Qui ne sont plus
Nous en avons connu des mondes
Aujourd’hui disparus !

Sur les pistes des déserts
         Passent sans fin les dromadaires
Chargés d’étoffes
Chargés d’amours
Chargés de rêves
De myrrhe d’encens de cannelle
             Des peuples entiers les accompagnaient
 Marchant des jours et des jours
       Muets
  Allant vers d’improbables villes










Le vent se lève
Sur le sable rouge
L’étendue tout entière
Court vers l’autrefois

Routes du sel routes de la soie
                          Caravanes d’Égypte ou bien de Chine
               Routes enneigées

Ceux de l’empire du Ghana
Et de l’empire de Gao
Peuple des Incas
Romains
Summer Babylone Ninive
Territoires indiens
Chemins des Alakaloufs et des Onas

Une couche après l’autre le sable recouvre leurs os









Jusqu’où devrons-nous creuser
Sous les sables et sous les laves
Sous les boues et sous la tourbe
Sous les flots
Dans la roche et dans la craie ?

Nos parents sont couchés
Des continents tout entiers ont dérivé
Des montagnes ont surgi
Des soleils ont bondi
Des étoiles se sont éteintes
Et des glaciers se sont formés

Des villes ont été bâties
Fières
Leurs tours temples et palais
Leurs murailles
Leurs noms mêmes ont disparu
Des fleuves se sont taris
Des lacs et des mers se sont comblés
Sel








Des flottes entières ont sombré
Des routes ont été gommées
Des peuples animaux
Des espèces et des races
Se sont éteints à jamais

Combien d’amis ont disparu
Combien de villes ont changé de nom
Combien de pays que l’on ne reconnaît plus
Nous devinons cela
Mais nous avions tracé les cartes

Que sont nos rêves devenus
Nos théorèmes
Et nos amours

              Les vents
              Les vents les ont éparpillés











Nous avions tracé les cartes
Mais où les bornes placées ?
Poudre sont devenues
Mêlée à la poussière
Si tu veux poursuivre ton chemin
Fie-toi à l’étoile tant qu’elle brille

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