LE VENT ...
Lorsque nous
arrivâmes, la mer s’était
retirée loin, très
loin. Ce petit matin était
tout blanc. Au bout
du chemin bordé de
tamaris, il fallut
tout à coup dévaler la
dune, à pic car elle
avait été rongée par les
dernières grandes
marées.
La largeur de la
plage nous surprit, sa
longueur tout
autant. Pas un rocher, à
peine quelques
traînées de cailloux,
quelques flaques
sans profondeur, comme
autant de morceaux
de miroirs brisés. De
petits oiseaux
blancs couraient les uns
derrière les autres.
L’océan s’était éloigné.
Les vagues
déferlaient, rageuses, venant de
loin. De l’autre
côté, les pins, serrés,
formaient une ligne
sombre, bleue, que la
crête des dunes
amincissait. Sous nos
pieds nus, le sable
gris, très fin, était
ferme. Le vent avait
eu le temps d’en
sécher la surface,
mais seulement la
surface.
Sur cette plage, tant les sables sont fermes,
on peut faire courir
des chevaux. Des
avions, même, s’y
posent aisément :
Espace propice à
l’ivresse.
À perte de vue, la
plage était vide … Tout
au plus, à sa pointe
extrème, devinait-on,
minuscules, la jetée
d’un port et les toits de
quelques maisons.
Mais tout cela était très
loin … À la hauteur
de la laisse de haute
mer, là où le sable
changeait de couleur, on
voyait une forme
bleue … Le cadavre d’un
dauphin sans doute,
rejeté là par le flot.
Mais le vent se leva
très vite. En un
instant, tout
changea. Nous étions dans
un autre monde
… Les bords de mer, en
mi-saison, vous font
de ces surprises …
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