BERNARD BUFFET
La galerie du Carlton, à Cannes,
est une galerie
d’art qui n'a rien à voir avec l’hôtel du même
nom :
Certes, elle se trouve dans une petite rue qui
flanque le célèbre palace … Certes, elle est
abritée par les mêmes murs, mais là s’arrêtent
les points communs.
d’art qui n'a rien à voir avec l’hôtel du même
nom :
Certes, elle se trouve dans une petite rue qui
flanque le célèbre palace … Certes, elle est
abritée par les mêmes murs, mais là s’arrêtent
les points communs.
Pourquoi nous arrêtons nous devant
cette
galerie : Parce qu’elle expose Bernard Buffet !
Nous ne nous aventurerons pas à faire l’éloge, ni
la critique de Bernard Buffet : D’autres s’y sont
essayés avant nous et ils étaient beaucoup plus
qualifiés que nous pour le faire …
Le béotien s’efforce toujours de
garder son
naturel et d’exprimer avec la plus grande
simplicité ce qu’il ressent devant l’œuvre
d’art.
Certes, Bernard Buffet a beaucoup
peint,
beaucoup produit … Ce n’est pas un péché,
que je sache !
Certes, sa peinture,
on la reconnaît de loin :
Sobre, sèche, acerbe, agressive … Ses sujets,
qu’ils soient hommes ou femmes, clowns
(Bernard Buffet a peint beaucoup de
clowns... Tristes, toujours !), bouquets ou
paysages et
même villes et bâtiments …
Ses sujets sont toujours très tristes, au
premier abord … Au premier abord seulement
car, à y regarder de plus près, ils sont tous
tragiques plutôt que tristes : Tragiques
comme peuvent l’être des hommes qui, à
l’époque où Buffet peint,
ont traversé une
période de guerre, dont l’apothéose absolue a
été l’explosion, à Hiroshima et
Nagasaki, de la
bombe atomique !
Ce
n’est pas un hasard si la peinture de
Buffet a trouvé le succès au Japon !
Buffet traduit, dans le plus
humble bouquet la
tragédie de l’homme sur la terre : Ses
bouquets sont faits de plantes aux feuilles
acérées comme des poignards et des épées …
Certaines de ses toiles sont désespérantes de
nudité et de couleurs ternes : Elles vont
jusqu’au dépouillement complet du trait …
Certaines
représentent des scènes carrément
pornographiques, mais, à y regarder de près,
cette
pornographie n’est plutôt qu’une
expression supplémentaire de la détresse
humaine.
Tout n’est
peut-être pas de la même veine,
mais Bernard Buffet est un grand peintre : Il
ne photographie
pas la réalité … Il la
représente ! Ses scènes de crucifixion
atteignent des sommets dans l’expression du
tragique et du dépouillement !
***
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