vendredi 15 avril 2016

LE COLPORTEUR ...




LE COLPORTEUR ...















Je vous vendrai des mots
Venus d'Acapulco
Ou bien de Doniambo
Et même de Saint Malo
Ceux qui chantent le vent
Ceux qui chantent les eaux
Je vends des mots nouveaux
Et ceux du fond des temps

Je vous vendrai des mots
Autant qu'il vous en faut


Des mots qui ont roulé
Comme autant de galets
Et des mot qui volaient
Dessus les champs de blé
J'ai des mots qui miroitent
Et d'autres qui s'emboîtent
J'ai des mots de ferveur
Et des mos de douleur


Je vous vendrai des mots
Autant qu'il vous en faut


Je vends des mots d'amour
Et ceux de tous les jours
Et ceux de tous les jours
Qui sont des mots d'amour
Des mots si transparens
Qu'y passent des images
Et d'autres si brillants
Qu'y passent des mirages


Je vous vendrai des mots
Autant qu'il vous en faut



J'ai des mots qu'on réforme
Et puis qui se reforment
Des mots qui se transforment
Des mots comme des bulles
De toutes les couleurs
Et qui tintinabulent
Qui changent de couleurs


Je vous vendrai des mots
Autant qu'il vous en faut


J'en ai beaucoup de tendres
J'en ai au goût de cendre
Et j'ai des mots qui ruent
Et j'ai des mots qui tuent
Ce sont souvent les mêmes
Que ceux qui disent je t'aime
Et j'ai des mots souvent
Gonflés avec du vent


Je vous vendrai des mots
Bien plus qu'il vous en faut
Venus d'Acapulco
Ou bien de Doniambo
Et même de Saint Malo
Bien plus qu'il vous en faut ...

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