mardi 21 juin 2016

POLYNÉSIE ...








Ils leur promirent des vents favorables …























_"Maintenant, si tu veux, je vais te raconter, pour terminer, une autre histoire. Elle donne une autre origine à la mortalité de l'homme :

_ "  Une pirogue des îles Tonga, un jour, en revenant de Viti-Levu, fut entraînée par les vents jusqu'à Boulotou qui, comme chacun sait, est le séjour des dieux.
Les navigateurs qui montaient cette pirogue, ignorant où ils étaient et manquant de provisions, abordèrent dans cette île en la voyant couverte de toutes sortes de fruits.












              Ils voulurent y cueillir des fruits à pain, mais, à leur grand étonnement, ils s'aperçurent qu'ils ne pouvaient pas les toucher : On aurait dit qu'ils n'étaient que des ombres, les doigts ne saisissaient rien du tout ... Les troncs des arbres, de même, n'arrêtaient pas leur marche : Ils passaient au travers comme s' ils n'avaient pas existé. Les murs des maisons, qui étaient pourtant construites comme celles des Tonga, ne leur opposaient aucune résistance ...












            Les dieux leur commandèrent de partir immédiatement en leur disant qu'ils ne pouvaient leur offrir aucune nourriture qui leur convienne. Ils leur promirent des vents favorables et un prompt retour dans leur pays.

Ils reprirent donc la mer et, leur pirogue filant à une vitesse prodigieuse, ils gagnèrent en deux jours les Samoa où il leur fallait relâcher. Ils demeurèrent deux jours aux Samoa et retournèrent dans leur île.












                Peu de jours après leur retour chez eux, ils moururent tous, non pas par punition d'être allés à Boulotou, mais par suite naturelle du séjour qu'ils y avaient fait : L'air qu'ils y avaient respiré était mortel pour les hommes.
L'histoire ne le dit pas de façon explicite, mais on peut penser que c'est depuis ce temps-là que les hommes sont mortels ...

_" Et c'est toujours la même chose : C'est l'homme qui désobéit, volontairement ou involontairement, comme dans l'histoire du pêcheur qui s'était aventuré dans un endroit qui était consacré au dieu ...













              Et tout comme Adam et Ève ont désobéi, ont mangé le fruit défendu ... Et ont été punis en perdant le Paradis et en perdant l'immortalité. C'est vrai, que l'on retrouve partout les mêmes mythes, les mêmes héros, les mêmes histoires. Tout cela est le fruit de la condition humaine qui, en tout endroit du globe, a besoin de vaincre les mêmes frayeurs et d'expliquer les mêmes phénomènes. Au fond ... Il n'y a pas de sauvages, nulle part ... D'ailleurs, le mot même a disparu de notre langage ... Et c'est très bien ainsi !"













      _" Ah ! Si on nous avait dit cela plus tôt ... Nous aurions conservé la religion de nos pères et nos anciennes coutumes, tout en servant le même Dieu que vous ... Il ne nous fallait que corriger les abus ... Maintenant, toutes les traditions sont perdues, ou presque ... "


_ Ainsi parlait le grand chef de Raïatea ... En l'année 1831 ...

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