LES CIMETIÈRES
Il est des
cimetières
Gais comme
villages au printemps
Le lierre y
dessine des guirlandes
La violette
fleurit sous la haie
Les tombeaux
semblent des maisons
Les dalles sont
fleuries de rosiers
La plus humble
des sépultures
Est aussi
coquette qu’un jardin
Le cimetière de
mon village est propice à la
promenade
J’y vais
trouver mes parents
Je porte un
myosotis à mes parents
Je visite mes
amis
Je leur dis les
nouvelles du pays
Et combien je
suis heureux de les avoir connus
Je salue le
Notaire, le Menuisier, le Commandant
Et le
Maréchal-ferrant
« Julot,
les canards sont passés cette nuit
C’étaient des
milouins »
Je remercie la
Dédée qui m’apportait des asperges sauvages
« Tu sais,
Mariette, les champignons sont sortis »
« Mon
pauvre Jean-Marie, si tu voyais çà …
On a construit
une maison dans ton jardin … »
Je m’attendris
sur le sort de la maman
Dont le petit
n’a vécu que le temps d’un matin
Je sais
d’autres nécropoles
Où l’herbe
frémit dans le vent
Les tombeaux y
sont carrelés de faïences
On allume des
bougies
Pour la fête
des Saints
J’en connais
d’autres enfin
Désolées
Auxquelles le
passant
N’accorde plus
un regard
Ah ! - Je
veux que l’on m’enterre
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