Alors les eaux montèrent ...
Mais écoute plutôt, l'histoire telle que les Polynésiens la racontent:
Le vent souffla avec fureur. Les
eaux s'élevèrent avec une rapidité effroyable. La terre trembla. Des flammes en
sortirent de toutes parts. Des masses de rochers, projetées dans les airs,
retombaient comme une pluie.
Dans l'horreur de pareilles
scènes, les hommes coururent, les uns vers les montagnes, les autres vers les
lieux sacrés et tout particulièrement vers les marae*, pour y implorer la
clémence des dieux. Mais tous furent écrasés par les rochers, enveloppés par
les vagues, qui les rattrapaient dans leur course ... Ou engloutis dans la
terre, qui s'effondra sous leurs pieds.
Ce qui est le plus curieux, c'est
que le seul homme qui fut sauvé ... Ce fut le pêcheur qui avait mis le dieu en
courroux : Parbleu, il était sur sa pirogue, en plein océan! Il échappa à la
catastrophe et sa famille aussi, qui se trouvait également dans la pirogue. Le
dieu lui dit d'aller sur le Toa marama, qui est une montagne très haute ...
( Mais certains disent que le Toa marama était un canot)...
Alors, les eaux montèrent encore,
couvrirent les montagnes les plus élevées, firent périr tous les êtres vivants,
à l'exception de ceux qui étaient sur le Toa marama .
*(marae : Lieu saint, aménagé
pour la célébration des cultes.)
Ce furent eux qui repeuplèrent la terre quand les eaux furent redescendues. "
_ " Oui, évidemment, cela
ressemble bien à l'histoire du déluge et de Noé ... Encore que ... Je constate
qu'ici, il s'agit d'une montée des eaux ; il ne s'agit pas de pluie. Et puis,
peut-on croire qu'à bord d'une pirogue, un pêcheur ait pu emmener sa famille et
... un couple de chaque espèce animale? "
_ " Eh ! Pourquoi ne le
croirait-on pas aussi bien que lorsqu'on parle de l'arche de Noé ? "
_ " Et tu pourrais nous
raconter d'autres histoires comme cela ? "
"Il y en a des quantités !
J'en sais quelques-unes. J'ai déjà raconté ailleurs l'histoire de Maui, qui
tira la terre du fond des eaux en la pêchant avec sa ligne et un hameçon …
Des pas, des pas, des pas
Et le vent le vent le vent
Et le temps le temps le temps ...
Sandales
Bottes de cuir
Galoches de bois
Pieds nus
Des pas des pas des pas des pas
Il faut pourtant que tu marches
Sur les os du temps
La poussière et la cendre
Les graviers de granit
Il faut pourtant que tu marches
Sur les os du temps
La dune est poussée par le vent
La vague échevelée
Se brise et s'étale
Une autre vient
Le soleil marche devant
Puis vient la lune
Minuit
Une heure
Deux et trois
N'étaient les carillons
Je haïrais les horloges
Cartels
Les pendules et les montres
Sandales
Bottes de cuir
Galoches de bois
Pieds nus
Des pas des pas des pas des pas
Il faut pourtant que tu marches ...
M'enfin !
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