SOUVENIR D'UNE ENFANCE MAROCAINE ...
L’abricot
est ensoleillé
Rond ou
à peu près
Avec
beaucoup de couperose quand il est bien mûr
Velouté
Le
pédoncule a marqué un ombilic
Une
cicatrice très nette marque la ligne d’ouverture
Ouvert,
il se partage en deux
De
manière très égale
On parle
d’oreillons je crois
Oreillons
?
Un noyau
bien lisse se cachait là
Qui se
détache aisément
Quand il
est à maturité parfaite
La chair
se couvre de gouttelettes d’or
Et
l’odeur ... !
Brisé
Le noyau
découvre une amande couleur d’ivoire
Recherchée
par les pâtissiers
Mais ce
serait au fond bien dommage
Intact
Le noyau
d’abricot est beau
On peut
le polir entre le pouce et l’index
Infiniment
Au fond
de la poche de son pantalon
On le croirait
gainé de cuir
On perce
les noyaux
En les
frottant sur un mur patiemment
Jusqu’à
l’usure
Puis on
les vide complètement ...
On prend
alors l’un d’eux entre l’index et le majeur
À l’intérieur de la main fermée
Et on
souffle dedans
Sifflement
très doux
Le cri
de la chouette
Ou le
roucoulement de la tourterelle
Nous
cousions de petits sacs
Pour les
emporter à l’école
Nos
noyaux d’abricots
On les
place dans un cercle
Comme
des billes
On les
expulse en lançant la toupie
Qu’est-ce
qu’on gagne ?
Des
noyaux d’abricots
Mais
l’odeur ...!
L’odeur
et le goût de l’abricot ... !
L’odeur
et le goût du Maroc
L’odeur
et le goût de mon enfance
Le fruit
n’y est pour rien
Sa
fonction unique est d’assurer seulement
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