J’ai vu deux
Compagnons-
Passants
J'ai
vu passer un chirurgien et sa femme : Ils venaient de Grenoble, je crois et ils
avaient pris le départ au Puy-en-Velay ... Ceux-là avaient prévu de s'arrêter à
Larcevaux, entre Saint-Palais et Saint-Jean-Pied-de-Port : L'an prochain, ils
reprendront Le Chemin là où ils l'auront laissé, mais leurs vacances sont
finies pour cette année. Beaucoup, pour les mêmes raisons, "font"
ainsi Le Chemin par segments, jusqu'à accomplir la totalité du parcours.
Ces
deux-là, je les retrouverai peut-être quelque part au printemps prochain.
Ont-ils calculé leur itinéraire en pensant que la prochaine année sera une
"Année-Sainte" pour les pèlerins de Compostelle ?
Sortant
du fond des âges, j'ai vu deux « Compagnons-Passants » : L'un était
maréchal-ferrant, l'autre tailleur de pierre.
Cela
existe donc encore, des maréchaux ? Cela existe donc encore, des tailleurs de
pierre? ... Et des Compagnons-Passants, cela existe toujours ? _ Ils venaient
de loin et, en marcheurs expérimentés, ils portaient des sacs à dos dont le
poids était calculé ... Savoir choisir et remplir son sac ... Quelque chose à
apprendre en priorité, quand on envisage de marcher si longtemps. Ces deux-là
venaient du Mont-Saint-Michel... Ils avaient rejoint Vézelay ... Je les
rencontrais au Pays Basque ... Le lendemain matin, ils étaient partis un peu
avant moi. Je les retrouvai, (J'avais donc marché plus vite ? ) à la croix de
granit dite "Croix de Gibraltar", laquelle a été récemment érigée à
l'endroit où, depuis dix siècles, se rejoignent trois des Chemins de
Compostelle : Celui de Tours, qui partant de Paris passe par Poitiers, Bordeaux
et Dax, celui de Vézelay, qui passe par Limoges, Périgueux et Mont-de-Marsan,
celui du Puy-en-Velay, qui passe Conques, Cahors, Moissac et Orthez
Seul
le chemin d'Arles, passant par Montpellier, Toulouse et Pau, n'emprunte pas le
col de Roncevaux ...
Celui-là
traverse les Pyrénées au col du Somport et ne rejoindra les trois autres que de
l'autre côté des montagnes, à Puente-la-Reina, là où commence "El Camino
Francese", le "Chemin des Français". Les deux
Compagnons-Passants, lorsque je les retrouvai à la croix de Gibraltar, (rien à
voir avec le Gibraltar que l'on connaît... Il ne s'agit que d'une homonymie). Ils
marchaient côte à côte, leur sac bien calé, la canne enrubannée des Compagnons
bien en main ... Leur conversation était si soutenue, ( venant ensemble
de si loin, ils avaient donc encore des choses à se dire ? ) qu'ils avaient, au
carrefour, pris la mauvaise direction.
Je
les ai hélés pour les remettre sur la draille qui conduit à la chapelle de
Soyartz. Ils m'ont remercié et ont entamé la montée sur les plaques d'ardoises
... Au moment où ils arrivaient en haut de la colline, ils m'ont fait signe
encore, puis ils ont basculé de l'autre côté ... "A Ultreïa" ! _ Je
sais, pour avoir parcouru la piste jusqu'à Ostabat que le panorama, de là-haut,
est superbe : Ce sont les Pyrénées que l'on découvre là ... d'un seul coup.
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