L’impression
très étrange de pénétrer
dans un autre
monde
Comment
dire ?
C’est
un monde minéral
En
quatre jours, j’ai vu un seul oiseau
Un
rêve très étrange
L’impression
de planer sur un tapis volant
Je
glissais au-dessus d’un fleuve couleur d’étain vieilli
Et le
ciel aussi était d’étain
On
n’en voyait d’ailleurs qu’une lanière découpée
Tout
en haut
Comme
un couvercle faiblement halogène entre les falaises abruptes
Vertigineuses
Le
navire avançant tout au fond d’une monstrueuse faille de rocaille grise
La
nuit, parfois, scintillaient de froides étoiles
Arbres
morts
Labyrinthes
de très étroits canaux
Fronts
des glaciers bleus
Bouées
noires
Et
l’épave d’un navire écorché
Chutes
d’eau
Pas
une fumée
Pas
une cabane
Pas
une vie
L’impression
très étrange de pénétrer dans un autre
monde
J’avais
rêvé de grands voiliers à trois ou quatre mâts
De
baleines et de rorquals
D’albatros
Rien
Rien
que le canal lisse
Unicolore
Muet
J’avais
rêvé d’orpailleurs
De
trappeurs
De
guanacos en liberté
Je
n’ai rencontré rien de tout cela
Mais
j’ai contemplé
L’indicible
et effrayante beauté
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