jeudi 9 février 2017

SUR LE CHEMIN VERS CASTRES






Mais si l’arbre a été coupé ?










Le pas est souple maintenant que la pente est moins rude
À perte de vue les collines arrondies
Caillouteuses,
Vagues figées, les unes ayant couru après les autres
Bleues
Dans le lointain les toits de la maison forestière
Le belvédère haut perché sur ses pattes grêles

Le sentier étroit s’enfonce dans la forêt de mélèzes
Troncs droits et serrés, sans autres branches qu’à la cime
Sombre
Air rare
Oppressant
Des morilles en grand nombre sur les bas-côtés mais
 À quoi bon les cueillir ?











Cela fait cinq heures que marche Iago, sans voir un homme
Ni une femme, ni un oiseau, ni un animal quel qu’il soit
Pas une habitation, pas une hutte
Le chemin n’est plus qu’une étroite saignée
Iago marche au fond d’une sorte de tranchée et le ciel, en haut, lui-même est invisible.
Le bûcheron coupe les mélèzes pour en faire des poteaux,
des poteaux télégraphiques, des poteaux électriques,
très hauts, très droits, sans nœuds.
À droite et à gauche les troncs sont tellement serrés qu’ils occultent la vue
Tranchée, vous disais-je !










De loin en loin deux lignes horizontales
sont peintes sur un tronc ou un poteau
L’une rouge, l’autre blanche
Ce sont balises de grande randonnée
Mais si l’arbre a été coupé ?
Si le poteau est tombé ?
À la patte d’oie, quel chemin ?




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