samedi 30 juin 2012

ROBERT SABATIER

 Dans ce pays où coulent les fontaines ... Dans ce pays où le soleil s'enivre aux exhalaisons de la lavande ... Dans ce pays où l'on n'entend que les cigales ...



Dans ce pays où tant d'ombres sont passées ...









Ta trace sur la terre


Du clair berceau jusqu'à la morne tombe,
Je ne connais nul autre itinéraire
Et cette ligne est droite comme un cri.


Incline-toi, ma vie, Ô sois oblique, 
Le temps d'un rêve où le sable s'arrête
De s'écouler sur tes arrachements.


Toi si semblable à ton humilité,
Traçant récits de pâles infortunes,
Pourras-tu vivre aussi longtemps que rose
Dans l'infini de ce jardin sans ailes ?


Tu quitteras le lit de la merveille
Pour la fontaine où l'eau ne coule plus.
Tout sera noir et l'écharpe d'Iris
S'envolera bien loin de tes épaules.


Quand tu seras ce fouillis de racines,
Que rien au sol n'apparaîtra,
Trouveras-tu ta trace sur la terre ?


Ton testament fait de mille poèmes
S'endormira dans la prison d'archives
Et lorsqu'un rat viendra le dévorer
Tu béniras sa tendre compagnie.  


                 Robert Sabatier  (l'oiseau de Demain).







Robert Sabatier est mort, je l'ai dit. On me précise qu'il est mort dans un hôpital ... Je pense qu'il aurait préféré tomber sur les bords de la Sorgue, lui qui aimait tant le Luberon et le Vaucluse ...








Mais il y a des fontaines qui coulent encore ... 
Que racontent-elles ? ... Les aventures d'Olivier et des gamins de Paris, ou bien celles du poète rêveur qui cherche "Ce que nul ne regarde" hors des chemins ?







Je vois ici ce que nul regarde.
Cruel soleil de la mort à midi
Dans l'équilibre et qui verse poison
À qui veut boire à son éternité
Pour le punir de se croire homme libre.


Le rossignol aveugle qui l'ignore
Seul a le droit de chanter en son nom.
Toi, roi blessé, transfiguré, funèbre,
Regarde-les : ton oeuvre, ta chanson,
Ta cicatrice et ta preuve sanglante ....

   Les taches Rouges (L'oiseau de Demain( - Robert sabatier





Quand il est mort, le Poète
Tous ses amis
Tous ses amis 
Pleuraient ...   Mais les poètes ne meurent jamais ... Ils s'envolent ... Et les fontaines continuent à les chanter ...

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