AUX SABLES D’OLONNE
LE GOÉLAND
… Brume sur le port. Gerbes de pavillons qui dansent :
coquelicots, boutons d’or … Une corne mugit doucement, plaintivement. La «Marie des Lys » dort. Au bord du quai, un amateur remonte son carrelet : Un
crabe … Je ne sais s’il vit ou s’il est mort.
-« C’est un crabe enragé" lance un gamin qui passait par là."
-« Mouettes, gris et goélands » …
Souvenirs scolaires …
Ils sont quatre : deux blancs et deux gris,
là, à portée de main. Trois daignent ouvrir les ailes. Ils s’envolent.
-« Regarde le quatrième ! Pauvre bête ! Il traîne à la patte un
morceau de bois attaché au bout d’un fil de nylon. »
-« Mais non, regarde mieux : il se tient sur une seule patte. La
deuxième est liée à la première … Pauvre bête ! Le fil de nylon a fait un
véritable garrot. La patte est atrophiée : On n’en voit plus que l’os. Moignon
de cuisse boursouflé, cicatrisé pourtant».
L’oiseau semble en parfaite santé. Il nous suit de son œil
rouge. J’esquisse un geste, il se laisse tomber du quai, au ras de l’eau il
ouvre les ailes et part en jetant un long cri.
Oiseau martyr !
Hier, au bout de la jetée, tout près du musoir … La lumière sur
la mer : On l’eut saisie à pleines mains, telle une poudre d’or ! Brume sur le
port ce matin … Sur le bitume, le train des voitures automobiles, doucement,
lanternes allumées.
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