mercredi 4 mars 2015

LE BASALTE






LE BASALTE



                       POLYNÉSIE

















« LE LENDEMAIN, IL SE LEVA, FIT SA PRIÈRE DU MATIN ET REVINT CHEZ SON HÔTE AUQUEL IL SOUHAITA LE BONJOUR … ON PARLA, LA TABLE FUT SERVIE ; ILS BURENT ET MANGÈRENT AVEC BEAUCOUP DE PLAISIR ET DE JOIE. À CE MOMENT LE MAÎTRE DE MAISON ENTREPRIT DE CONTER SON SIXIÈME VOYAGE … »
                        (Les Contes des Mille et Une Nuits)




LE BASALTE




Les archipels polynésiens sont composés de deux sortes d’îles très différentes, bien qu’à l’origine, elles aient toutes été des îles volcaniques et que, par conséquent leur roche-mère ait été le basalte. Mais on explique leur aspect actuel par l’enfoncement des volcans éteints sous leur propre poids.






Certaines se dressent très haut au-dessus des flots ; elles sont souvent ceinturées par un récif de corail frangeant ou non, qui peut former lagon. D’autres se sont enfoncées plus profondément : On ne voit plus la montagne volcanique, ne reste plus que la ceinture de corail, qui croît au fur et à mesure de l’enfoncement. Le corail, alors, est seul apparent et forme les atolls, anneaux improbables aux sols d’une blancheur éblouissante sous le soleil. Seuls des cocotiers y poussent.






Sur l’île de Tahiti … L’île mythique qui a fait rêver tant de gens … J’ai ramassé un galet. Il est là, rond, galette grise d’une vingtaine de centimètres de diamètre, vaguement luisant, lourd. Je l’ai gravé. J’ai utilisé pour cela un outil miniature : une petite perceuse équipée d’une tête rotative en diamant … Au fond, on peut comparer le travail que permet cet outil à celui d’une « roulette » de dentiste … J’y ai usé trois têtes de diamant. Le basalte est dur!

Le résultat est une œuvre barbare : l’esquisse d’un visage, encerclée d’un beau noir poli d’où rayonne un soleil. Cela pourrait passer pour de l’art primitif, mais c’est complètement étranger à l’art polynésien. Mes amis me demandent d’où vient ce caillou.










Il me souvient que, dans l’une des Îles Sous-le-Vent, très précisément à Raïatea, un artisan nommé Dubois gravait le basalte. Il était outillé, lui, et il taillait des pierres pour en faire des colliers, des chatons de bagues, des broches : Pierre noire, luisante, lisse et polie, d’un grain serré et uni … Un basalte assez particulier, sonore quand on le frappe, comme le diapason d’un musicien. Ce basalte-là ne se trouve qu’au cœur des cheminées des anciens volcans.




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