Anuradhapura
est une ville … Une grande ville. Elle se trouve à Sri-Lanka, autrefois appelée
Ceylan (C’est fou ce que j’en ai vu au cours de ma vie, des pays, et villes,
changer de nom et changer de frontières !).
Anuradhapura
est une ville de je ne sais combien de milliers d’habitants. Elle s’étend sur
un territoire plus vaste que notre Paris. Elle a été fondée quatre cent
trente-sept ans avant Jésus-Christ. Mais, depuis le neuvième siècle,
Anuradhapura est une ville morte … Moins que cela : C’est une ville
évanouie …. Volatilisée, disparue … Il ne reste rien, rien, rien !
Au
bord de l’un de ces lacs se trouve un petit hôtel spartiate : L’eau qui
coule du robinet du lavabo est noire de vase et de débris végétaux … Mais vous
avez la vue sur le lac et ses gros oiseaux !
La
ville ? – Dans mon souvenir, je ne vois que les rues : Le tracé des
rues, sans maisons, sans aucun édifice. Les angles des rues sont marqués par
des bornes de pierres. Les emplacements des édifices sont délimités par
d’autres pierres, somme toutes assez modestes : Elles devaient, je pense,
surélever des maisons qui devaient être en bois, comme on peut en trouver
encore de nos jours dans les villages créoles. Les bois ont disparu. La ville a
disparu. Reste seulement le tracé des rues !
C’est
à Anuradhapura, je crois, que j’ai pris conscience de la vanité et de la
précarité des choses. – « les civilisations aussi sont mortelles …)
- Ce sentiment ne m’a plus quitté. Nos ingénieurs polytechniciens fréquentent
encore les lieux, pour en étudier le système hydraulique … Et s’en inspirer
sans doute !
Anuradhapura
où il ne reste rien … Qu’une horde de singes ! Polonaruwa où il ne reste
que deux murs en ruine … Et l’immense statue d’un Bouddha couché, que les
pèlerins viennent encenser et prier, les deux mains jointes sur une fleur de
lotus … Sygirya : On accède à la forteresse en passant entre les pattes
d’un lion monumental et dont le reste du corps a disparu : Tout ce qui
reste, au bas d’un escalier qui n’est fait que d’encoches dans la falaise … Sur
laquelle falaise demeurent des fresques admirables représentant des odalisques.
Un
« spécialiste » … Lequel ? Assurait que, dans deux mille ans, il
ne resterait rien de mos immeubles ni de nos maisons modernes, hormis les
prises de courant électrique … C’était au temps où l’appareillage électrique
était en porcelaine !
Il ne
reste rien de la ville d’Anuradhapura ! « SIC TRANSIT GLORIA
MUNDI » !
Que
restera-t-il de nos superbes cités ? Que restera-t-il de nous ?
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