mardi 24 janvier 2017

QUÉBEC ...






                                          QUÉBEC





    C’était il y a longtemps déjà …  Un mois de février …. Tout un mois de février à parcourir le Québec !

   « Mon pays, c’est l’hiver … », chante Gilles Vigneaux.





  

Vous parlerai-je de Québec ? – Mais Québec, c’est la neige ! La neige, la neige, encore la neige ! qu’as-tu vu, de Québec ? – La neige !










Si … Tu as vu une ville citadelle : Hauts murs à la Vauban, de pierre de granit, comme à Saint-Malo. N’était la nature de la pierre, tu aurais pu te croire également à Brouage … Vous connaissez Brouage ? – Dans les marais pleins de roseaux, pleins d’oiseaux … Perdue vers l’embouchure de la Charente, ville morte, ville d’autrefois … C’est de Brouage que venait Samuel Champlain, qui fonda la ville de Québec.









La citadelle de Québec …  Échauguettes et  crénaux, portes monumentales et blasons sculptés. Le tout surgissant du tapis de neige, lequel se boursoufflait  sur le haut des murs … Blanc … Blanc … Aveuglant. Il y avait du soleil et un petit avion passait, traînant une banderole publicitaire. Au pied des remparts … C’était le carnaval … Au pied des remparts, des équipes rivalisaient d’adresse pour construire et façonner des statues de glace : Chars traînés par des chevaux piaffant, navires d’autrefois, (Et l’on songeait au Hollandais volant !), Une ourse des banquises accompagnée de ses petits, Un Indien Huron et sa couronne de plumes … Que sais-je encore ? – Tout cela étincelant comme cristal !








Mais Québec, en février, c’est la neige ! – Là, un homme vêtu d’un caban rouge et d’un pantalon noir … Là, à plat ventre, les bras et les jambes écartés dans la neige, le visage enfoncé dans la neige … Il a à la main droite une canne en matière plastique, rouge comme sa veste. La canne est creuse et son bec se dévisse … Il est dévissé et la canne est vide  … Vidée de son liquide : On appelle ça du « caribou », c’est un mélange de vin et d’alcool de genièvre : Jambes coupées aussi nettement qu’ un arbre que le bûcheron abat. Si l’homme n’est pas évacué rapidement et conduit au chaud, il mourra, gelé. J’ai vu, au lac Saint Jean, près de Chicoutimi, le corps d’un fêtard que l’on transportait … Il avait dû, lui aussi boire trop de « caribou » ... Son corps était raide comme une planche.









Québec, c’est le Château Frontenac, bien sûr. On ne voit que lui et ses toitures vertes, tel un vaisseau, dominant la falaise, au-dessus du fleuve Saint Laurent. Mais le Château Frontenac n’est pas un château, c’est un hôtel. Je connais mal l’histoire de ce château, mais c’est lui que l’on vous montre, quand on vous présente une photo de Québec. Il est beau. Ses toitures baroques sont couvertes de neige :

    «  Mon pays, c’est l’hiver »

De lourdes calèches font le tour de la place, devant le château, traînées par de lourds chevaux aux pâturons poilus. Le dos des chevaux est revêtu d’une épaisse couverture. Les touristes hilares sont couverts de fourrures et engoncés sous ce qui peut passer pour des édredons. Tout en bas passe le Saint Laurent, large, large à n’en plus finir ! Une foule de gens s’accoudent aux balustres : Sur le fleuve se déroule une course, une course de canots … À la manière d’autrefois … À l’aviron, sur des canots de bois ... Le fleuve est garni de banquises. On les aborde de front. On hisse le canot à la force des bras. On le traîne sur la glace. On le remet à l’eau et on repart. Les canots sont nombreux et l’humeur est joyeuse !




Nombreuses églises, nombreux monastères … Monumentaux … Vides ou pleins ? – J’ai été frappé par le nombre de sex-shops : Il y en avait dans tous les coins !

Tempêtes de neige … Vent.

Robert Charlebois chante :

        «  Je reviendrai à Montréal
         écouter le vent de la mer
         Se briser comme un grand cheval
         Sur les remparts blancs de l’hiver … »


Je suis allé à Montréal : Les routes sont déneigées régulièrement. Nous avons frôlé les montagnes des Laurentides, mais nous avons vu … La neige ! La neige ! La neige ! … Plus de rivières, plus de fleuves, plus de vallées, plus de collines : La neige ! Les forêts de sapins sont couvertes de neige et les arbres en sont revêtus entièrement. De temps à autre, un éboulement se produit, une branche casse, un manteau se déchire. Nous avons vu des gratte-ciel, des gratte-ciel, des gratte-ciel. Et nous avons vu des maisons pourvues, chacune, d’un escalier extérieur pour permettre l’accès en temps de neige. Nous n’avons pas vu les écureuils du Mont Réal. Nous n’avons pas vu le fleuve. Nous n’avons pas vu les jardins, ni les érables qui bordent les avenues. Nous avons vu les dépanneuses circuler au petit matin : Elles « regonflent » les batteries des automobiles qui ont passé la nuit dehors. La plupart des automobiles, d’ailleurs, ne passent pas la nuit dehors : Leurs garages sont situés à l’étage inférieur des bâtiments : On sort de chez soi dans sa voiture … Toujours dans sa voiture on rentre sous l’immeuble où l’on a ses bureaux . Dans les bureaux, on tombe la veste et on travaille en bras de chemise : L’énergie est si abondante et si peu onéreuse !



Et je me souviens d’une église … Ce devait être une grande église. Je me souviens de son clocher … Un clocher, c’est fait pour être un signal, que l’on doit voir de loin … Cette église s’élève, coincée entre deux gratte-ciel de cinquante étages, peut-être … On ne la distingue plus ! Les églises sont à peu près désertées …. Les foules se pressent au « Forum » pour assister aux matchs de hockey sur glace : Acclamations, chocs, cris, ambiance garantie : Ce soir l’équipe des « Canadiens » rencontre celle de « Moscou ».
Je reviendrai à Montréal, je reviendrai à Québec : Je veux voir les Plaines d’Abraham où furent vaincus les Français …. Les « Maudits Français qui nous ont abandonnés » …. « Tabernacle ! ». Je veux voir les écureuils et les caribous … Le long des routes, on voit beaucoup de pancartes signalant aux automobilistes le passage des caribous … À chaque pancarte, le passage d’un caribou ?









Je veux revoir le « Chef Gros Louis », de la tribu des Hurons, empanaché de plumes d’aigle … Je veux revoir le « Chef Gros Louis » qui vend des souvenirs et de la pacotille, mais aussi d’adorables petits sujets sensés être issus de l’artisanat des Inuits : Ils sont magnifiques ! Je veux revoir le « Chef Gros Louis : Il distribuait derrière le comptoir de sa boutique des prospectus qui étaient autant d’appels à la reconnaissance des premiers peuples de son  pays … Derrière la boutique, il camouflait une énorme voiture chromée : Une « Buick », je crois bien. J’ai acheté un pot de confiture de « bluets » … Les bluets sont de grosses baies de la famille des myrtilles. Ils sont ramassés par les Inuits et par les Indiens, la saison venue. Et puis, j’ai acheté un petit pot de sirop d’érable, bien sûr … Un voyage au Québec sans sirop d’érable !


 

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