MADRID
Nous
sommes tous Madrilènes
Et me
voici
Devant
la gare d’Atocha
Flaques
brunes
Sang
séché
Non
pas de taureaux bravos
Mais
de tendres chevreaux
De
lourds engins brassent des décombres
Madrid
mutilée encore
Écorchée
Déchirée
Écartelée
Ô
Madrid !
Les
poignards
La
mitraille
Les
obus
Les
grenades et les bombes
Mais
les voitures s’engouffrent
Dans
l’avenue vers la Puerta del Sol
Tout
comme hier
Et
avant-hier
Les
trains courent encore
Un
jeune homme boit son café
Les
belles employées
Vont
à leur travail
Pressées
Des
pelles creusent des tranchées
Les
maçons s’affairent
Aux
échafaudages
Les
jardiniers ratissent
Les
allées du Prado
Ô
Madrid !
J’ai
rendez-vous avec Vélasquez
Et
Francisco Goya
Je
rendrai visite à Juan Gris
Et
Picasso
Nous
sommes tous Madrilènes
Ô
Madrid !
Madrid
qui ne dort pas
Chante
la nuit
Le jour travaille
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