UN SI LONG VOYAGE
Enfin,
c’est aujourd’hui que je prends l’avion pour me rendre à Tanna …
L’avion
est un De Havilland bimoteur pouvant
accueillir dix passagers, je crois. Son pilote s’appelle Burton. C’est un
ancien pilote d’essais de la Royale Air Force. On peut avoir confiance … Ce qui
n’empêchera pas Burton de périr dans la carlingue de son avion, crashé près du
cratère du volcan Yasour, à Tanna ! Mais cela c’est une autre histoire et
cet accident s’est produit plus tard, alors que j’avais quitté le pays.
Nous
nous posons d’abord à Éromango, l’île voisine de Tanna … Une piste comme on
n’en voit guère, tracée au-milieu des cocotiers : Je ne sais pas combien
il reste de place à chaque extrémité des ailes … Bref, on atterrit. L’avion
roule … et s’arrête juste au bord de la falaise ! Pour redécoller, l’avion
chuter … puis se redressera … Une acrobatie !
Vous
n’avez pas lu le livre de Pierre Benoît intitulé « Erromango » ?
… Sautez vite à la bibliothèque et lisez-le : Je l’ai lu et je trouve
qu’il traduit bien l’ambiance des Nouvelles Hébrides … L’ambiance que j’ai
connue !
D’Eromango,
on distingue très bien les côtes de Tanna. Aujourd’hui un énorme panache noir,
issu du volcan, se déroule vers l’est : Panache de cendre poussé vers
l’Est par le vent – Le volcan de Tanna est en éruption.
Le
volcan de Tanna … J’ai donné son nom : Yasour … Mais aussi Yahué … Il est
en éruption permanente, mais il n’est pas dangereux : C’est un volcan de
type strombolien : En principe, il n’ crache que des gaz et de la cendre …
(Regardant, plus tard, les bombes volcaniques qui parsèment ses alentours, je
me demande si, vraiment, il est si bénin !).
C’est
devenu, aujourd’hui, la principale attraction de Tanna, : On ne peut pas passer à Tanna , ni même à
Port Vila, sans aller grimper sur les lèvres du cratère du volcan Yasour.
Je
ne voudrais pas raconter des histoires, mais, à la lecture des textes affichés
par internet, il me semble que
Les liaisons aériennes sont conçues
de telle façon que vous êtes obligé de passer la nuit à l’hôtel, à Tanna, avant
de retourner à Port Vila.
Hier,
en lisant un petit texte, il m’a semblé qu’il fallait maintenant débourser le
montant d’un « Droit de grimpette » pour aller au sommet. Cela ne
m’étonne pas . Je dirai pourquoi …
Un
jour, vers l’année 1964, je crois arriva dans l’île de Tanna le célèbre
vulcanologue qui s’appelait Haroun Tazief. Il passa la nuit à l’hôpital
français de White-Sand. Son équipe aussi.
L’un
de ses compagnons, dans le feu de la conversation , voulant encenser son chef,
raconta que celui-ci descendait dans les volcans, capturait les génies qui
l’habitaient et les enfermait dans des flacons pour les emporter …
Ce
n’était pas tout à fait faux … À cela près que ce que Tazief prélevait,
c’étaient des échantillons de minéraux
ou de gaz … Il n’était pas question de génies.
Ah
bien ! Le mal était fait / Le lendemain matin, le vulcanologue était
bloqué par les « Men-Tanna » et il fallut toute la milice française,
appuyée par toute la milice britannique pour lui permettre de redescendre …
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