mardi 13 mars 2018

UN SI LONG VOYAGE ...




UN SI LONG VOYAGE













         Enfin, c’est aujourd’hui que je prends l’avion pour me rendre à Tanna …

         L’avion est un De Havilland bimoteur  pouvant accueillir dix passagers, je crois. Son pilote s’appelle Burton. C’est un ancien pilote d’essais de la Royale Air Force. On peut avoir confiance … Ce qui n’empêchera pas Burton de périr dans la carlingue de son avion, crashé près du cratère du volcan Yasour, à Tanna ! Mais cela c’est une autre histoire et cet accident s’est produit plus tard, alors que j’avais quitté le pays.

         Nous nous posons d’abord à Éromango, l’île voisine de Tanna … Une piste comme on n’en voit guère, tracée au-milieu des cocotiers : Je ne sais pas combien il reste de place à chaque extrémité des ailes … Bref, on atterrit. L’avion roule … et s’arrête juste au bord de la falaise ! Pour redécoller, l’avion chuter … puis se redressera … Une acrobatie !

         Vous n’avez pas lu le livre de Pierre Benoît intitulé « Erromango » ? … Sautez vite à la bibliothèque et lisez-le : Je l’ai lu et je trouve qu’il traduit bien l’ambiance des Nouvelles Hébrides … L’ambiance que j’ai connue !


         D’Eromango, on distingue très bien les côtes de Tanna. Aujourd’hui un énorme panache noir, issu du volcan, se déroule vers l’est : Panache de cendre poussé vers l’Est par le vent – Le volcan de Tanna est en éruption.



         Le volcan de Tanna … J’ai donné son nom : Yasour … Mais aussi Yahué … Il est en éruption permanente, mais il n’est pas dangereux : C’est un volcan de type strombolien : En principe, il n’ crache que des gaz et de la cendre … (Regardant, plus tard, les bombes volcaniques qui parsèment ses alentours, je me demande si, vraiment, il est si bénin !).

         C’est devenu, aujourd’hui, la principale attraction de Tanna, :  On ne peut pas passer à Tanna , ni même à Port Vila, sans aller grimper sur les lèvres du cratère du volcan Yasour.
         Je ne voudrais pas raconter des histoires, mais, à la lecture des textes affichés par internet, il me semble que
Les liaisons aériennes sont conçues de telle façon que vous êtes obligé de passer la nuit à l’hôtel, à Tanna, avant de retourner à Port Vila.
         Hier, en lisant un petit texte, il m’a semblé qu’il fallait maintenant débourser le montant d’un « Droit de grimpette » pour aller au sommet. Cela ne m’étonne pas . Je dirai pourquoi …

         Un jour, vers l’année 1964, je crois arriva dans l’île de Tanna le célèbre vulcanologue qui s’appelait Haroun Tazief. Il passa la nuit à l’hôpital français de White-Sand. Son équipe aussi.
         L’un de ses compagnons, dans le feu de la conversation , voulant encenser son chef, raconta que celui-ci descendait dans les volcans, capturait les génies qui l’habitaient et les enfermait dans des flacons pour les emporter …
         Ce n’était pas tout à fait faux … À cela près que ce que Tazief prélevait, c’étaient des échantillons  de minéraux ou de gaz … Il n’était pas question de génies.
         Ah bien ! Le mal était fait / Le lendemain matin, le vulcanologue était bloqué par les « Men-Tanna » et il fallut toute la milice française, appuyée par toute la milice britannique pour lui permettre de redescendre …


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