Venant
d’Hawaï, je ne savais pas que nous ferions une escale à Fidji … Fidji ! …
Je connaissais un livre qui racontait les tribulations des grands voiliers …
Les découvreurs ! Je savais une histoire de cannibales …
Bon … Je n’ai pas vu de cannibales,
mais j’ai vu … Influence britannique … que les militaires portaient la jupe kaki
et les bas ! C’est tout ce que je peux en dire car nous ne sommes pas descendus de l'avion.
De
là, nous sommes repartis vers Tahiti où nous devions rester deux jours. Cela ne
me gênait pas car je savais que je serais hébergé gratuitement à l’hôtel aux
frais de la compagnie aérienne !
Deux
jours à Tahiti ! Le paysage est une merveille !
J’arrivais avec, en tête plein
d’images : Mon arrière grand père avait fait un long séjour à Tahiti. Les
images que j’en avais m’étaient données
par la lecture de ses lettres, déposées au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris
– Car mon arrière-grand-père était un grand savant naturaliste. Il était, au
moment de son séjour à Tahiti, médecin à bord du navire amiral de la flotte du
Pacifique. J’avais hâte de voir le palais de la reine Pomaré IV qu’il avait
fréquenté.
Bon ...
J’ai vu le palais de la reine Pomaré IV … Mais j’ai aussi rencontré …
Gauguin ! – Oui, Gauguin ! À l’entrée de l’aéroport se tenait, assis
sur une chaise et jouant du ukulélé … Le fils de Paul Gauguin ! Une
pancarte nous en avertissait, pour que nous lui versions notre obole … Il me
reste le souvenir du fils de Paul Gauguin : Ventre énorme qui efface tout
autre souvenir !
J’étais logé à l’hôtel, comme prévu
… Piscine et serveuses en paréo, toits en paille et cocotiers …
Le
lendemain matin, je décidai _ Il faisait très beau _ Je décidai de louer une
voiture et de faire le tour de l’île … Je pris donc le volant d’une Fiat 500 – Dite « Pot de Yaourt » et
j’embarquai avec moi trois touristes anglais …
Nous fîmes bien le tour de l’île …
C’était en 1962 … Sortis de la zone citadine de Papeete, nous trouvions sur le
bord de la route, des étals chargés de fruits frais-cueillis – Bombance de noix
de coco, de mangues et de papayes !
Les
paysages sont des merveilles – Je n’en dirai pas plus. J’évoquerai les torrents
qui dévalent de la montagne vers la mer en courant entre les blocs de roches
polies …. J’évoquerai les femmes en paréos qui lavaient leur linge en le
frappant sur les rochers … J’évoquerai les cases, que l’on appelle ici des
« farés », dont la porte restait toujours ouverte … On ne craignait
pas les voleurs : Un simple pan de tissus coloré frissonnait dans le vent
… J’évoquerai, bien sûr, les cocotiers – Ils régnaient sur tout le bord de mer
– Les noix de coco, bien mûres, sont coulées dans l’or !
Bref,
avec mes passagers, nous étions ravis. Nous avons déjeuné dans un hôtel –
restaurant où l’on nous a servi un repas tahitien _ Petit cochon au four
polynésien, ignames et tarots rôtis, fruits – en veux-tu ? – en
voilà !
Avec,
en fond sonore, le bruit des vagues se brisant au pied des falaises …
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