samedi 25 août 2018

CHILI ;;; ISLA NEGRA




CHILI :
ISLA NEGRA





“Mon cœur est un cerf-volant . Quand vous êtes

venue, il s’est envolé.”


C’est la vie !


La maison de Pablo Neruda, à Santiago, s’appelle


          « LA CHASCONA »












La jeune femme qui me servait de guide était

charmante. Ayant vécu à Paris, elle parlait un

excellent Français... Un sourire !



« Mon cœur est un cerf-volant. 
Ah ! Coupez donc cette ficelle qui le retient !
” Bondira-t-il ?
- Il va retomber ! »




“La Chascona”. J’ai appris aujourd’hui que cela

signifie “l’ébouriffée” ... Mathilde, l’ébouriffée.


Aujourd’hui, je suis allé à Isla Negra, qui n’est

Pas une île et qui n’a rien de noir, ni même de

sombre. “Isla Negra”, c’est un mot, juste un

mot. Je dois dire tout de suite que je suis

heureux de cette visite. J’aurais conservé pour

 le restant de mes jours le regret de ne pas être

 allé là-bas ! Ah ! lisez donc le Mémorial de

l’Île Noire !


 


La Nuit à l’Île Noire


« Une très vieille nuit et un sel en désordre
cognent contre les murs de ma maison :
l’ombre est seule et le ciel
est maintenant un battement de l’océan,
ciel et ombre éclatent avec un fracas de combat

toute la nuit ils luttent ... »

                  (Pablo Neruda)





Cent vingt kilomètres de Santiago. Vous quittez la

ville, vous traversez la « plaine de Toulouse »,

sèche. Vous traversez les plateaux du « Lauraguais »

 ( à vrai dire, il y a moins de cailloux, mais c’est
 tout aussi désert ! ).

Collines de la cordillère littorale, usées,

arrondies, sèches. Vous approchez de l’océan ...

Et vous pouvez imaginer que vous êtes quelque

part dans les Alpilles. Vous débouchez enfin sur

un paysage des Landes, très abîmé comme il y en a

chez nous : clôtures de guingois,



Baraques de marchands de frites, vides à cette

saison, terrains de camping désolants,

panneaux publicitaires immenses

( Ah ! Coca Cola ! ).

Tout cela attend le peuplement par les

vacanciers. Il y a là toutes les formes de

mauvais goût que l’on peut trouver chez nous.

Terres pelées, sèches. Une plage ...

De sable noir …








(Vous voyez bien, qu’il y a quelque chose de
 noir !),


autour de laquelle sont bâties des maisons de

 bois qui auraient besoin d’être repeintes.  Des


hurluberlus ont badigeonné je ne sais quoi sur

les rochers, dans la mer, à grands jets de

bombes à peinture. Un “buste” du poète,

informe, a été cimenté sur un rocher. Comment

a-t-on pu laisser là cette horreur ?


Mais aujourd’hui, j’ai décidé d’être heureux :

Plus de critiques donc ! Parlons de la maison de

Pablo Neruda. C’est pour elle que je suis venu ...

Enfin, pour lui ! Elle a été bâtie par

morceaux, successifs et disparates, juxtaposés,

un peu comme la “Chascona”,

l’autre maison, de Santiago. On est en train de

lui ajouter une extension pour y loger la

collection de coquillages, qui n’a pas trouvé sa

place encore.


-”Mais cette extension avait été prévue par Neruda.”











Savez-vous que la plupart de ces coquillages ont été

achetés aux “puces” de Clignancourt !


La visite se déroule au galop. Peu de temps pour

s’imprégner de quoi que ce soit. Peu de temps pour

rêver.Vous pourriez croire que, si l’on vous bouscule,

c’est parce que la visite d’un Ministre, à tout le moins,

est annoncée . Mais non! Il paraît que c’est toujours

ainsi.







J’ai bien essayé de protester, de traîner un peu, mais on

m’a regardé soupçonneusement.

On pourrait fort bien se représenter une maison

de Saint-Trojan-les Bains (Oléron,

Charente Maritime )

                              Plafonds de bois, en forme de carène

 de bateau renversée. Accumulations ...

de figures de proue, de maquettes de bateaux, de verres

colorés, de bouteilles, d’instruments et d’objets

bizarres.







Il y a une vaste pièce avec une vaste cheminée.

Les murs de cette pièce sont couverts de rocaille brute

Et de lapis-lazuli.

Corne de narval (la licorne de mer)… Un cheval

naturalisé, debout sur ses quatre jambes. Un vrai

cheval, à robe dorée. Les amis de Pablo ont offert les

 harnais et autres accessoires ... sans se concerter,

ce qui fait que le cheval a trois queues, dont une

noire ! Étriers, selle, mors ...








_”Mais comment entretenir une maison pareille
pour que ne s’accumule pas la poussière ? »

-” Je pense tout simplement, que Neruda n’était
pas obnubilé par la poussière ! »


Vue superbe. ( Attention, Michel, tu fais dans les

superlatifs ! )



Vue superbe sur l’Océan Pacifique. Rouleaux

puissants, odeurs de varechs. Pablo et Matilde

reposent dans le jardin : Mort à la “Chascona”,

le poète aura attendu pendant vingt ans le

transfert de ses cendres à Isla Negra ...



Je suis heureux d’être venu là.

Mais le poisson-girouette qui sert d’emblème,

tournant à l’intérieur de l’astrolabe, sur le toit

de la maison, conserve-t-il le symbole de

l’Esprit ?











Il faut craindre qu’une fois de plus, un crime

ne soit en train de se commettre ici.

Crime de “marchands de frites” ! Malgré tout, de

ma visite, me voici revenu un peu plus riche,

un peu plus capable de comprendre.

Pour le retour, nous avons pris une autre route.

La “plaine de Toulouse” était un peu plus verte

cette fois, avec quelques vignes, quelques champs

de maïs. Il n’en reste pas moins que ces vastes

étendues sont vides ou brûlées. Les terres

appartiennent à de gros propriétaires, elles ne

sont pas cultivées parce que les salaires des

ouvriers agricoles sont bas, très bas. On se presse

dans les faubourgs de Santiago, et la campagne

est vide !



                    
Route de l’aéroport. Des kilomètres et des

kilomètres de terrains de foot, déserts à cette

heure, et pelés, décapés, terre rouge.

Combien de terrains de foot ?



Le chauffeur du taxi qui m’emmène, et qui

baragouine un peu l’Anglais, connaît le nom de

Michel Platini… Ce que c’est que la renommée !

Gare centrale : Architecture métallique du début

du vingtième siècle, importée directement de

France. Sur les bas-côté, fleurs bleues des chicorées

sauvages.

Et, tout à coup la merveille de la floraison d’un

jacaranda !


 
                         















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire