lundi 11 mars 2019

LE FESTIVAL CRÉOLE ....







LE FESTIVAL CRÉOLE







                         










Ce billet, il faut bien que je l'écrive : Au cours de ce colloque, organisé dans

 le cadre du troisième " Festival Créole ", j'ai ressenti des humeurs. Elles ne

 doivent pourtant pas cacher l'ensemble.




_ " Passage de l'oralité à l'écriture ", tel était le thème. _ il fut abordé ...

Parfois ... On ne peut prétendre qu'il fut épuisé. 

J'en avertis cependant dès maintenant : C'est un billet d'humeur que j'écris

 ici. Dès la fin de la première matinée, mon impression fut de tristesse :

 Celle, un peu, d'assister à une réunion de la "Société Savante de

Plougastel-Daoulas" ... mais ne médisons pas des Bretons ... 

Voici un colloque qui se veut " trans-national" et qui rassemble tout au

 plus une trentaine de personnes, une fois achevée la cérémonie

d'ouverture, à laquelle les personnalités se croient obligées d'assister.

Il y a là quatre Réunionnais, ( Ils ont été invités par les organisateurs, mais

 ils sont mandatés par qui ? ) On ne sait pas non plus au nom de qui

parlent les Haïtiens ... qui arrivent en fait ... du Québec ... Ni le Cap-

Verdien, qui demeure à Paris car il est employé au siège de l'U.N.E.S.C.O.

depuis plus de dix ans ... L'un des Mauriciens est, au même titre, Parisien

 depuis trente ans ... Et les deux Guyannaises n'engageront vraiment leur

discours que pour parler ... des Haïtiens immigrés en Guyane ! 







Du côté du pays organisateur, il reste un président de séance chenu, d'une

 extrème courtoisie, la Directrice de l'Enseignement supérieur, et celle de

 l'Institut Créole, qui posera quelques questions en évitant d' esquisser des

 réponses !...Soyons juste tout de même, et pour une fois : Ajoutons qu'il y

 avait là quatre coopérants français, rémunérés par leur pays d'origine pour

 agir en faveur du développement ... de la langue française ! Il y avait aussi

 un Guinéen plus ou moins en exil, trois étudiants seychellois dont le titre

 de présence était ... leur échec récent à l' Université de La Réunion ... et

 quelques autres personnages non-identifiés dont, certainement, deux ou

 trois touristes égarés.





Les Mauriciens n'avaient pas tous les mêmes idées : Ils se sont pris du bec

 ... Ceux qui résidaient à l'île Maurice contre ceux qui résidaient à Paris .

Parmi les Réunionnais, il y avait une institutrice en retraite, un professeur

 de faculté se disant linguiste, et un professeur d'Ecole-Normale aux

opinions extrémistes. 







_ Le journal Seychellois "La Nation" titre : "Victoria, Capitale mondiale de

 la Créolité". 

Les manifestations du festival sont, dans l'ensemble, largement financées

 par ... la France ! Notons que celle-ci, néanmoins, n'est pas officiellement

 représentée au colloque. Son oeuvre d'éducation est pourtant largement et

 vertement critiquée par ... les participants issus du département français

de La Réunion ! _ On parlera de " Génocide Culturel", mais le Recteur n'est

 pas là. On se plaindra de la "coercition" qui empêche l'expérimentation de

 méthodes jugées " seules sensées et raisonnables", mais personne ne sera

 là pour évoquer le travail quotidien des enseignants réunionnais dans les

 écoles. … Finissons-en avec nos règlements de comptes franco-français. 







Je n'en parlerai plus, mais j'avais averti que ce billet serait un billet

d'humeur. Revenons au colloque. _ Tristesse, un peu : Pour ce troisième

 colloque, les Martiniquais n'étaient pas là, les Guadeloupéens non plus.

 Que sont donc devenus les universitaires excités qui, naguère, exprimaient

 leur créolité en brûlant des voitures à Didier ou à Pointe-à-Pitre ?


                               


_ Tristesse et langue-de-bois. Les représentantes de la Guyane, semble-t-il,

 avaient fait tout ce voyage pour exposer le projet d'un musée ... qui

existera peut-être, un jour ! Celui du Cap-Vert nous parlait de musique,

( " De l'oralité à l'écriture ? ). Les Mauriciens avouaient deux pour cent

 d'analphabètes : Ils étaient traités de menteurs par les autres, ( Ce dont ils

 se moquaient éperduement ! ). Une Réunionnaise, elle, accusait ...

« quarante pour cent d'analphabètes » dans son île ! ( On la félicitait pour

"sa franchise " ... Avant qu'elle ne rectifie et ne fasse la distinction entre les

 enfants " en difficultés d'apprentissage ", qui représenteraient " quarante

 pour cent de la population scolaire" et les enfants analphabètes, "qui en

représenteraient deux pour cent" ... On eut aimé que le Recteur fût présent

pour exposer des chiffres réels ou parlât " d'illettrisme ". 


                    




N'omettons pas de parler du poète Mauricien Edouard Maunick,  ( J'ai l'impression très

 nette qu'il ne nous le pardonnerait pas de sitôt !) Je le tiens pour un poète

 de qualité… Et je lui conseillerai de continuer à écrire des poésies, et rien que des 

poésies....

Malgré  ses poses et ses modulations dignes d'un grand acteur, j'eus grand plaisir à 

l'entendre déclamer. Pour le reste ... Eh bien, ma foi, il a peut-être trop tendance à

 vouloir apitoyer les pauvres gens en évoquant les " coups de pieds au

ventre" que d'autres enfants lui donnaient autrefois à la sortie de l'école.

Au sens propre ou au sens figuré, nous avons tous reçu un jour des " coups

 de pieds au ventre ", mais ce n'est pas en grattant ses plaies que l'on

construit quoi que ce soit .











                        


Un dernier mot : Ah ! Le beau poème, dédié à Aimé Césaire, que Maunick

nous a dit ... en Français ... Lors de la cérémonie de clôture ! 


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