dimanche 14 mai 2017

LE FESTIVAL CRÉOLE ...





LE FESTIVAL
    CREOLE


















Ce billet, il faut bien que je l'écrive : Au cours

de ce colloque, organisé dans le cadre du

troisième " Festival Créole ", j'ai ressenti des

 humeurs. Elles ne doivent pourtant pas cacher

 l'ensemble.


_ " Passage de l'oralité à l'écriture ", tel était le

 thème. _ il fut abordé ... Parfois ... On ne peut

 prétendre qu'il fut épuisé.






J'en avertis cependant dès maintenant : C'est

un billet d'humeur que j'écris ici. Dès la fin de

la première matinée, mon impression fut de

tristesse : Celle, un peu, d'assister à une

réunion de la "Société Savante de Plougastel-

Daoulas" ... mais ne médisons pas des Bretons.
 ... 

Voici un colloque qui se veut " trans-national"

et qui rassemble tout au plus une trentaine de

personnes, une fois achevée la cérémonie

d'ouverture, à laquelle les personnalités se

croient obligées d'assister. 

Il y a là quatre Réunionnais, ( Ils ont été

invités par les organisateurs, mais ils sont

mandatés par qui ? ) On ne sait pas non plus

au nom de qui parlent les Haïtiens ... qui

arrivent en fait ... du Québec ... Ni le

Cap-Verdien, qui demeure à Paris car il est

employé au siège de l'U.N.E.S.C.O. depuis plus

 de dix ans ... L'un des Mauriciens est, au

même titre, Parisien depuis trente ans ... Et les

 deux Guyannaises n'engageront vraiment leur

 discours que pour parler ... des Haïtiens

immigrés en Guyane ! 




 



Du côté du pays organisateur, il reste un

président de séance chenu, d'une extrème

courtoisie, la Directrice de l'Enseignement

supérieur, et celle de l'Institut Créole, qui

posera quelques questions en évitant

d' esquisser des réponses !...Soyons juste tout

de même, et pour une fois : Ajoutons qu'il y

avait là quatre coopérants français, rémunérés

par leur pays d'origine pour agir en faveur du

développement ... de la langue française !

Il y avait aussi un Guinéen plus ou moins en

exil, trois étudiants seychellois dont le titre de

présence était ... leur échec récent à l'

Université de La Réunion ... et quelques autres

 personnages non-identifiés dont,

certainement, deux ou trois touristes égarés.

Les Mauriciens n'avaient pas tous les mêmes

idées : Ils se sont pris du bec ... Ceux qui

résidaient à l'île Maurice contre ceux qui

résidaient à Paris .









Parmi les Réunionnais, il y avait une

institutrice en retraite, un professeur de faculté

se disant linguiste, et un professeur

d'Ecole-Normale aux opinions extrémistes. 




_ Le journal Seychellois "La Nation" titre :

"Victoria, Capitale mondiale de la Créolité".

Les manifestations du festival sont, dans

l'ensemble, largement financées par ...

la France ! Notons que celle-ci, néanmoins,

n'est pas officiellement représentée au

colloque. Son oeuvre d'éducation est pourtant

largement et vertement critiquée par ... les

participants issus du département français de

La Réunion ! _ On parlera de

" Génocide Culturel", mais le Recteur n'est pas

 là. On se plaindra de la "coercition" qui

empêche l'expérimentation de méthodes

jugées " seules sensées et raisonnables", mais

 personne ne sera là pour évoquer le travail

quotidien des enseignants réunionnais dans

les écoles. _ Finissons-en avec nos réglements

 de comptes franco-français ! 








Je n'en parlerai plus, mais j'avais averti que ce

 billet serait un billet d'humeur. Revenons au

colloque. _ Tristesse, un peu : Pour ce

troisième colloque, les Martiniquais n'étaient

pas là, les Guadeloupéens non plus. Que sont

donc devenus les universitaires excités qui,

naguère, exprimaient leur créolité en brûlant

des voitures à Didier ou à Pointe-à-Pitre ?

_ Tristesse et langue-de-bois.

Les représentantes de la Guyane, semble-t-il,

avaient fait tout ce voyage pour exposer le

projet d'un musée ... qui existera peut-être, un

jour ! Celui du Cap-Vert nous parlait de

musique, ( " De l'oralité à l'écriture ? ).

Les Mauriciens avouaient deux pour cent

d'analphabètes : Ils étaient traités de menteurs

 par les autres, ( Ce dont ils se moquaient

éperdûment ! ). Une Réunionnaise, elle,

accusait ... quarante pour cent d'analphabètes

dans son île !

(On la félicitait pour "sa franchise " ... Avant

qu'elle ne rectifie et ne fasse la distinction

entre les enfants " en difficultés d'apprentissage ",

qui représenteraient " quarante pour cent de

la population scolaire" et les enfants

analphabètes, "qui en représenteraient deux

pour cent" ... On eut aimé que le Recteur fût

présent pour exposer des chiffres réels ou

parlât " d'illettrisme ". 













N'omettons pas de parler du poète Mauricien

Edouard Maunick,( J'ai l'impression très nette

 qu'il ne nous le pardonnerait pas de si tôt ! ).

Je le tiens pour un poète de qualité ... et je lui

conseillerais de continuer à écrire des poésies,

 et rien que des poésies. Malgré ses poses et

ses modulations dignes d'un grand acteur, j'eus

grand plaisir à l'écouter déclamer. Pour le

reste ... Eh bien, ma foi, il a peut être trop

tendance à vouloir apitoyer les pauvres gens

en évoquant les " coups de pieds au ventre"

que d'autres enfants lui donnaient autrefois à

la sortie de l'école. Au sens propre ou au sens

figuré, nous avons tous reçu un jour des " coups de

pieds au ventre ", mais ce n'est pas en grattant

ses plaies que l'on construit quoi que ce soit .

Un dernier mot : Ah ! Le beau poème, dédié à

Aimé Césaire, que Maunick nous a dit ...

en Français ... Lors de la cérémonie de clôture ! 




 










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