- Bien sûr, on évoquera la lumière du Sud, que sont venus chercher, paraît-il, les grands peintres ... Mais la réponse n'explique pas tout : Il faudrait encore parler des foules de touristes, français et Étrangers ... Il faudrait parler (Mais ... Chut ! N'en parlons pas) ... Il faudrait pourtant parler, ne serait-ce qu'à mi-voix, des flux d'argent qui s'écoulent ici.
L'Art n'a pas de prix ... Mais, ma foi ...
Sans argent ... !!
Nous nous demandions ce qui pouvait expliquer ce besoin de création artistique ... Il vient de loin, ce besoin : L'homme de Néandertal couvrait déjà de ses peintures les parois des grottes et sculptait des "Vénus" dans les morceaux de stalactites
... L'une des explications serait que l'art est un essai pour lutter contre le temps qui passe : Immortaliser l'instant, le retenir, ne serait-ce qu'un instant ! ... Retenir ces formes aimées, ces couleurs, l'expression d'un sentiment .... Retenir le temps !
Peinture ... Sculpture ... Tentatives désespérées pour chercher l'Absolu et le retenir ! ... Tentatives désespérées pour créer quelque chose qui dure ...
Après tout, Pierre Bonnard, que nous célébrons particulièrement ici, au Cannet, n'avait pas besoin de la lumière de Provence pour peindre son épouse nue dans son tub ou sa baignoire ! ... Demeurant à Amsterdam ou à Oslo il l'eut aussi bien peinte : C'était essayer de la retenir !
Et la poésie, si dévalorisée qu'elle soit de nos jours ... Si dévalorisée qu'elle soit, détrônée par le bruit, les rythmes, les excitants, l'alcool et les amphétamines ... La poésie, elle-aussi .. Est-elle autre chose qu'une tentative de ralentir
l'écoulement du temps ?
"Ô temps suspends ton vol
Et vous heures propices
Suspendez votre cours" ...
(Alphonse de Lamartine)
Alors, l'Artiste a recours à ses sens, il s'appuie sur le réel pour tenter de s'envoler vers des espaces de création ... Mais il reste encore dans le domaine du concret, celui du sensible, dont seule son imagination peut faire un tremplin d'envol ...
Jivko
Puis il vogue à travers l'éther de son imagination. Il prend toujours appui sur le réel qui l'entoure, certes, mais il enrichit l'objet de toutes ses passions, de toutes ses peurs, de tous ses espoirs, de toutes ses affections, de toutes ses hantises et de l'expression de tous ses désirs ... C'est à ce moment que l'artiste devient créateur ... Ou bien qu'il devient le médiateur, celui qui permet à l'amateur d'art, à l'homme, de devenir lui-même le créateur à partir de l'oeuvre. Ici, Jivko traduit des passions ancestrales et des passions toutes contemporaines : À partir de son oeuvre, nous pouvons créer notre propre perception de l'homme et notre perception du monde !
C'est l'observateur qui devient le créateur ! L'art se dirigera alors vers la plus complète "abstraction" ... Mais c'est cette "abstraction" qui devient créatrice. Nous l'avons bien vu à travers les travaux de Gérard Stricher.
Josyane Allibert-Zambetti
Pourtant, nous ne bouderons pas notre plaisir lorsque se présentera une oeuvre, en soi porteuse de bonheur, baignant dans un univers qui fuit, certes, mais baignant dans un environnement plein de douceur et de tiédeur ... Notre époque peut-elle encore pendant longtemps être celle de la tiédeur ?
Josyane Allibert-Zambetti
Tentative d'aller jusqu'au Sublime, jusqu'à la permanence, jusqu'à la sécurité de l'amour ...
Voici Jivko, le 3 septembre 2012, près de l'une de ses oeuvres, dans les jardins du Cannet ... Puissance et inquiétude ... Force et fragilité ... Solidité du bronze et fragilité de l'homme !
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Poesiemichelsavatier
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