Pour Lina Karatsova
JIVKO - Le violoncelle (Bronze)
Parler de la sculpture contemporaine nous semblerait dépasser de loin
nos compétences : Nous avons beaucoup plus fréquenté les présumées idoles
canaques et les figurations de Siva que la statuaire européenne.
Il est vrai que
le développement des moyens de communication, tant celui des transports que
celui des images … Il est vrai que, de nos jours, tout a tendance à se
mélanger, sinon à s’uniformiser : Par vagues successives, l’Art
s’américanise, puis ses sources redeviennent européennes, plongent dans
l’imaginaire des Japonais, puis dans celui des Africains. Les matériaux
empruntent aux temps passés puis adoptent les créations de synthèse modernes,
les outils évoluent et les techniques aussi. La plupart du temps, on ne saurait
plus déterminer la nationalité de l’Artiste à la seule vue de son œuvre …
D’autant que les artistes aussi
voyagent : Ils étudient dans les écoles des Beaux-Arts du monde
entier, exposent partout, s’inspirent de tout … Ils sont peut-être même les
derniers à recourir aux représentations de la mythologie et des personnages
bibliques.
Christ de l'église St. Roch ( bois) - Cannes
En matière de sculpture, je distinguerai la statuaire monumentale,
destinée à l’ornementation des centres de prestige : Bâtiments publics et
parcs. Ensuite je pourrais parler des monuments et statues destinés à égayer un
espace ou un autre : Statuaire de ronds-points routiers plus ou moins
opportuns et parfois très réussis.
Mais il me semble qu’il nous faut aussi parler des
« tanagra » modernes : Statuettes de petites dimensions, dont
l’abondance semble se renforcer, (Faut-il l’expliquer par l’économie des moyens dont dispose l’Artiste ?).
Vu à la Galerie 30 - Le Cannet (Bronze).
Nous nommons par analogie ces statuettes des « Tanagra », par
référence à ces statuettes antiques en terre cuite dont les riches maisons grecques s’embellissaient depuis trois
cents ans avant Jésus-Christ. Mais les « Tanagra » étaient chastes,
ce que ne sont pas, la plupart du temps, nos modernes statuettes.
Je m’interroge sur le caractère érotique de cette production : La
statuaire grecque soignait les visages et cherchait l’expression de l’esprit …
Nos préoccupations semblent beaucoup plus centrées vers les sensations !
Les visages ne sont plus au centre de l’œuvre … Faut-il y voir l’influence de
la Bande Dessinée ? Cela pourrait, au moins en partie, expliquer la
« miniaturisation » des œuvres.
Vu à la Galerie 30 - Le Cannet
Cette production, abondante, me gêne un peu … Babioles, dirais-je …
Babioles à placer sur les étagères d’un meuble de bibliothèque …
« Bibelots », dirait le Commissaire-Priseur … Non pas que leur
facture soit critiquable : La plupart sont très fines et certaines
admirables … Mais c'est le fait de pouvoir les prendre dans le creux de mes mains et de pouvoir les manipuler qui me les fait prendre pour des "babioles".
Mais enfin, plus me touchent les statues du Bernin … Je tourne
tout autour du socle de la statue : Cela me fait découvrir , à chaque
mouvement, un point de vue différent et cela m’offre , à chaque tour, une
différente expression de l’esprit. Avez-vous vu « l’Enlèvement de
Proserpine » à la Villa Médicis ? … Avez-vous vu « l’extase de
Sainte Thérèse » ?
Allons plus loin : Pour ne choisir que quelques
exemples, parlons de Niki de Saint Phalle, de Giacometti et puis
n’oublions tout de même pas Rodin, ni Camille Claudel, ni Rude…
Plus près de
nous, parlons de Zadkine par exemple,
dont nous pensons que « Jivko » est le "descendant" … Ou bien parlons de cet autre artiste qui exposait il y a peu de temps à la Galerie Bartoux, à Cannes et dont je tiens les oeuvres pour majeures car les intentions du sculpteur atteignent nos sensations et font naître nos émotions ...
Statue de Van Gogh - Galerie Bartoux.
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