UN CERTAIN SOURIRE ...
La Tahitienne au sang chinois mêlé est souvent très belle fille,
sinueuse. Elle moule son corps en un étui qui lui est une seconde peau, tout en
ne laissnt rien ignorer de la première. Pas un cheveu ne dépasse la coiffure
d’ébène. Elle surligne de noir ses yeux de biche.
Pourtant, celle-là avait plutôt le teint terreux et le poil
raide dans la crinière. Debout, elle flottait dans un short trop large et trop
long. Elle portait aussi un très quelconque tricot de coton blanc.
Derrière son comptoir, la jeune femme éternuait.
C’était une agence de tourisme. Ses vitrines étaient ornées de
fleurs et de belles promesses. Nous entrâmes. Elle enfouit son nez dans un
mouchoir.
-” S’il vous plaît, nous voudrions des renseignements pour un
voyage au Chili.”
C’était un samedi matin. Elle était seule.
-” Voilà un dépliant.”
-”Mais, Mademoiselle ... Je connais déjà ce dépliant ... Je
voudrais ...”
-” Tout est dans le dépliant !”
Saluant fort civilement, nous sommes sortis. La fille
n’éternuait plus. Je crois bien qu’elle bavardait déjà au téléphone. Sans doute
l’avions-nous dérangée.
Ce que nous avait appris cette agence, c’est qu’à Tahiti aussi,
on peut attraper un rhume des foins !
C’est une forme d’allergie.
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