Chanson
Il vente …
Il vente …
C’est le vent de la mer
Qui nous tourmente …
*
À LA DÉRIVE DANS
L’OCÉAN INDIEN
_" Dans la journée, le vent passa à l'est. Il devint très violent. Je faisais gouverner au sud-ouest, un quart ouest. Nous nous trouvions par 4°1 de latitude. Cette route nous menait aux Seychelles.
_" La mer était forte, nous
embarquions beaucoup d'eau par-dessus les plats-bords. J'estimai que cela ne
devait pas nous empêcher de porter nos deux voiles hautes. Nous ressentions en
effet le besoin de faire cesser nos souffrances, que chaque heure rendaient de
plus en plus insupportables ... Nous préférions à la prolongation de cette
souffrance le risque d'une mort subite.
_"Il nous avait été facile de mesurer la latitude, que la hauteur du soleil nous donnait. Il n'en était pas de même pour la longitude ... Nous pensions, et cet espoir était assez général, que nous allions bientôt arriver ... Quelques passagers impatients se hasardaient même à déclarer que nous pourrions bien avoir dépassé notre objectif, ce qui aurait effectivement pu se produire si nous n'avions été sur la bonne latitude ... Je tentai de les ramener à la raison, mais l'un d'eux, Monsieur Le Moulec, s'entêtait dans son erreur et contribuait ainsi à abattre le moral des autres. J'eus quelques paroles dures et, ... folie dont nous avons ri plus tard ... nous ne trouvâmes pas mieux à faire que de nous provoquer en duel: Nous croiserions le fer dès notre arrivée à terre !
_" Vers la fin de la journée, il fut beaucoup question du brick le "Courrier", lequel devait être parti des Seychelles peu après nous. Certains rêvaient d'une rencontre avec lui. En pleine nuit, nous fûmes soudain réveillés par des cris :
Notre joie fut aussi vive que
vite dissipée.
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