lundi 12 novembre 2018

LA POLYNÉSIE ....


LA POLYNÉSIE


Années 80







                           








En la cathédrale de Strasbourg, tous les jours, à la

même heure, l’horloge astronomique fait défiler

ses automates. Ce sont toujours les mêmes

personnages, saluant, virevoltant.





Depuis trente ans que je connais la Polynésie, j’y

connais ses palais aux automates. On y voit des 

gens qui ouvrent des portes, qui saluent, parlent,

dansent, font mille tours. L’un pousse l’autre, qui 

sort, se replace derrière, pousse et se met à danser

à son tour. Depuis trente ans le mouvement

n’arrête pas.

Les ressorts se tendent et se détendent.

Les pantins sont toujours les mêmes et leurs

Pantomimes sont toujours identiques.


 


Le premier qui apparaît, c’est le Président.

Les autres le poussent et se poussent. Au bout du

compte c’est toujours à peu près dans le même

ordre que va la sarabande. Si l’un trébuche, son

frère le remplace.




C’est comme au jeu de l’oie : il y a une prison.

Quelqu’un y entre parfois, entre deux gendarmes, 

portant ses effets dans un sac en plastique.








Dans les imprimeries, les rotatives se mettent alors

 en mouvement. Le texte était déjà tout prêt tant 

l’événement était prévisible.

Quelqu’un crie le journal.




Selon le rite, chaque personnage passe par le

Palais de Justice, chacun son tour : Tribunal

d’Instance ou de Grande Instance, c’est selon.

Cour d’Appel souvent. On en sort guilleret :

Un carillon sonne, alors, le porte-parole annonce

une amnistie.


 



Et ça repart sur le même air de musique :

ingérance, corruption ... Président, Ministres,

Conseillers, échevins ...




Un jour, pourtant, le balancier vint à se détraquer

sans doute.

On a vu le Président aller jusqu’aux portes de la

prison, dans sa voiture de service ... Pour porter un 


collier de fleurs à l’un de ses Conseillers qui était

 incarcéré. Grave disfonctionnement !


 


Mais le Président est toujours le Président.

Le Conseiller n’est plus Conseiller, mais son frère

l’est devenu.










C’est le balancier ... Ou bien ce sont les ressorts

qui se sont détraqués. Cela dure depuis trente ans,

 trente ans, trente ans, trente ans, trente ans ...



Trente ans )


N.B.
Toute ressemblance avec des personnages existant ne saurait être que fortuite ...

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