samedi 24 novembre 2018

ON A CLôTURÉ LA MER ! ...




ON A CLÔTURÉ LA MER !





 




-” L’île est une terre entourée d’eau

de tous les côtés ... “


... Et je sens monter en moi une

rancœur à couleur de ciment, de

béton, de planches imbibées de

coaltar tête de nègre, et à couleur de

haies bien serrées. La rancœur aux

ronflements des moteurs, aux

crissements des “pneus-grands-pieds”

 lancés sur l’asphalte à toute vitesse.

La rancœur des heures vides.



 


On m’a volé la mer !



 

O ! Ces minutes qui étaient des

éternités ! Bleus envahissants,

omniprésents, blancs qui battaient à

la mesure de mon pouls.

Un perpétuel présent !


 




Odeurs d’iode, de sel et de gardénias.

Le temps étendu devant moi.

Froissement continu de la vague au

récif. Le palmier qui fait chanter

ses palmes ...




Rancœur comme nausée...

On a dressé des planches, on a monté

des parpaings : On a clôturé la mer !


 






Le tour de l’île sans presque

apercevoir la mer ! La Pointe Vénus,

la baie de Matavai, cette dernière si

belle dans sa robe de soie noire ...

Mais on s’y agglutine.


 




De là vient ma rancœur : Sur cette île,

 on a réussi à préserver ... deux ou

trois accès à la mer ! Ce qui veut dire

que, partout ailleurs, clôtures et

propriétés privées vous maintiennent

 en-deça. J’exagère à peine.




              Allons sur la plage de l’hôtel

Beachcomber ... Pour y accèder, il

faut payer une cotisation annuelle ...

À Paea, c’est la honte ! Il y avait là-bas

 une plage de sable blanc. Je devrais

vérifier si elle existe encore ...

Mais je sais ce qui m’attend :

Il faudrait embouquer un étroit

boyau, très long, entre un mur très

haut, très laid, et une clôture en fils

de fer barbelés. Boyau juste assez

large pour moi, à condition que je

marche en crabe ... Au risque d’y

laisser un pan de ma chemise !



 


“Accès public à la Mer.”


                     



Non, je n’irai pas à Paea !

Menez les enfants à la piscine ou bien

à la garderie... 




Au bord de la plage d’Arue, les 4/4 font crisser leurs

pneus. Il faut aller ailleurs.


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