vendredi 2 novembre 2018

GAUGUIN - L'ART À TAHITI




LES BEAUX ARTS EN POLYNÉSIE
















Ce pays ne s’est jamais remis de ne pas avoir, quand il en était 

temps, reconnu Paul Gauguin. Il est vrai que son travail ne

 faisait pas encore s’envoler les enchères !


Il est vrai aussi que l’on pouvait s’y tromper : Ce n’était jamais 

qu’un gueux, arrivé ici avec un billet gratuit de quatrième

 classe. Amoral, sinon immoral. De plus, c’était un véritable

 empêcheur de tourner en rond, qui se prenait

 quotidiennement de bec avec les gendarmes !





                        






Quelques-uns savaient qu’il peignait ... Parfois sur de la toile

 de sac ... Des trucs colorés, pleins de chevaux verts, de sables

 rouges, d’arbres bleus. Dans ces paysage, il allongeait des

 fillettes impudiques de treize ans, vues de profil. Il sculptait

 aussi, parfois, ou plus souvent il gravait ... d’étranges choses,

 inavouables. 

















Il mourut quelque part aux Marquises où l’avait poussé son 

sale caractère. On retrouva quelques toiles. On vendit le tout

 aux enchères.

















Tout ce qui constituait son oeuvre quitta le pays, absolument

 tout. On dit qu’un tableau était présenté à l’envers par le 

Commissaire-Priseur, mais comme personne ne comprenait ce

 que cela représentait, on vendit ce tableau pour un paysage de

 neige ... C’est dire que le tout partit pour presque rien !

La belle affaire ! En vérité, on n’y eut pas dépensé quatre sous !
















Tahiti, aujourd’hui, court après l’ombre de Gauguin. Il y a le 

Lycée Gauguin, bien sûr, mais il y a aussi le restaurant 

Gauguin, la boutique “Photo-Gauguin”, la laverie Gauguin, 

l’avenue Gauguin ... Il y a l’effigie de Gauguin sur les timbres-

poste, sur les cartes de téléphone, sur les paréos des Vahinés,

 les autocollants et les tee-shirts. Quoi d’autre encore ? 



Il y a un Musée Gauguin ... Qui ne possède aucun Gauguin !















Et puis il y a toutes les galeries d’art ... Combien de galeries ? ... 

Pas une désoeuvrée, ici, qui ne se découvre des dons pour le 

pinceau. Pas un prof. de collège ou de lycée qui n’expose et qui

 vende ...





                       







"Comment dire, ma chère ? ... Je voudrais trouver le plus juste

 compliment" ...

-”Mes compliments pour avoir ... osé, Madame ! “ Ceci dit 

entre deux verres et trois cacahouètes.

Quant à moi, je n’ai rien acheté ... Au risque d’avoir encore une 

fois, laissé passer Gauguin !

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